La scénariste Lauren Hissrich vient de lever le voile sur les personnages, dressant le portrait de certains, en guise de teasing du projet.
En quelques années, elle s'est élevée au rang de "must have" des jeux vidéos. La franchise The Witcher est depuis considérée comme l'une des meilleures et des plus complètes expériences vidéoludiques. Gargarisée par un succès critique et public, la licence s'apprête à franchir un nouveau cap. Et non des moindres ! En effet, le géant américain Netflix a commandé le projet d'adaptation série du jeu vidéo à succès. Et alors que la communauté de fans semble divisée entre espoirs impatients et désillusions craintives, la scénariste Lauren Hissrich ne boude pas son plaisir de partager aux internautes certains éléments du projet. Un teasing qui fait grand bruit. Petit florilège de ce qui nous attend.
The Witcher Projekt
Avant toute chose, il est bon de se rappeler que le jeu vidéo est déjà une adaptation. En effet, Le Sorceleur (Wiedźmin en titre original) d'Andrzej Sapkowski est un univers à part entière. Il se compose de contes basé sur le monde du Sorceleur qui comprend trois collections d'histoires courtes ainsi que de cinq romans. Ce cycle et ses nombreux autres livres ont élevé Sapkowski au rang des auteurs fantastiques les plus connus de la Pologne. Il faudra pourtant attendre 2007 pour qu'un éditeur de jeux vidéo tente le pari de l'adaptation vidéoludique. Ce fut le tout jeune studio polonais CD Projekt qui prit le projet en main.
En résulte donc The Witcher, premier du nom. Salué par la critique spécialisée, qui loua la prouesse et la créativité de ce nouveau venu, ce sont notamment son histoire et ses dialogues qui bâtirent la réputation de la franchise. Cela lui permit notamment de figurer dans l'ouvrage de référence " Les 1001 jeux vidéos auxquels il faut avoir joué dans sa vie " du magazine spécialisé Edge. Par ailleurs, le jeu s'est glissé parmi les meilleures ventes de jeux sur PC. Il franchit la barre des 1,2 millions d'exemplaires écoulés. Sacrée performance. Et de bonne augure donc. Fort de ce succès, le studio polonais enfanta deux suites, confirmant son statut d'outsider. Le deuxième du nom, Assassin of Kings, marqua le passage aux consoles next-gen (Xbox 360). Le dernier en date, intitulé Wild Hunt, sorti en 2015, a fini d'asseoir la réputation de saga vidéoludique exceptionnelle.
Wi(tcher)sh I were there
Ce projet de série n'est donc que la suite logique des choses. Netflix, toujours dans les bons coups, et extrêmement actif ces derniers temps, obtint l'exclusivité du projet. Il commanda l'adaptation série du jeu vidéo. La lourde charge du scénario fut confiée à Lauren S. Hissrich. Cette dernière fit ses armes en tant que scénariste sur des séries telles que À la Maison Blanche, Private Practice et plus récemment Daredevil et The Defenders (Netflix). De quoi rassurer les fans ? Pas vraiment. Il faut dire que rares sont les adaptations cinématographiques et/ou télévisuelles réussies. La communauté d'aficionados du jeu craint donc une énième déconvenue. Voilà pourquoi Lauren Hissrich met un poing d'honneur à la communication autour de son projet. En effet, la showrunneuse n'en finit plus de distiller avec parcimonie certains éléments de la future série. Un teasing réfléchi et maîtrisé.
On apprenait il y a quelques jours que Lauren Hissrich venait de terminer le scénario du pilote de la série. Il n'en fallait pas plus pour déclencher une vague de rumeurs. Les plus insistantes évoquaient notamment Mads Mikkelsen (Hannibal) et Nikolaj Coster-Waldau côté casting. Dans le même temps, le nom de Tomazs Bagiński fut confirmé pour le poste de réalisateur. Ce dernier, auteur de plusieurs courts-métrages multi-primés, est surtout connu pour son influence considérable sur l'esthétique des jeux The Witcher. C'est à lui, entre autres, que l'on doit les magnifiques cinématiques qui ponctuent le gameplay léché du jeu. Et là, on sent les fans de la licence pousser un grand " ouf ! " de soulagement.
Par ailleurs, la showrunneuse continue à dévoiler au compte-gouttes quelques éléments scénaristiques. Les derniers en date ? Les portraits de certains personnages.
Jeu des 7 familles...
À travers différents tweets, l'auteure dissémine quelques pistes, par mots-clés. En voici le récapitulatif non-exhaustif :
Geralt est stoïque, circonspect, équilibré, féroce, mais tendre dans un coin de son coeur, ce qu'il ne révélera peut-être qu'à la fin et encore, ce ne sera qu'un aperçu. Yennefer est ardente, fière, astucieuse, pleine de contradictions, et désireuse de combler un vide familial tout en affirmant qu'elle est très bien toute seule, et on aime le fait qu'elle soit vulnérable et indépendante à la fois. Ciri est résiliante, impitoyable, effrontée, pleine de surprises, et effrayée à l'idée de sauver le monde. Mais également préoccupée à l'idée de devoir trouver une famille qui marchera à ses côtés et lui apprendra le vrai sens de l'amour. Ablette est fidèle, distinguée, extrasensorielle, stable et très ennuyée par le fait qu'on fasse croire qu'il y a des tas d'Ablette alors qu'elle est unique. Pour ceux et celles qui l'ignorent, Ablette est en fait le nom de la fidèle Jument de Gerald !
Jaskier est extravagant, mufle, lâche, loyal, et fait croire à tout le monde qu'il est idiot alors que c'est lui qui ramène souvent Geralt à la réalité. Triss est bourrée de cran, idéaliste, anxieuse, en proie au conflit, jeune, naïve, facilement manipulable, ce qui contraste avec son statut de magicienne. Elle aimerait ne pas être la dernière quand il est question d'amour. Cahir est en proie aux conflits, charismatique, hanté par ses démons, a le coeur pur, et malgré sa jeunesse, il est une réminiscence d'un temps passé où les chevaliers en armure brillante repartaient toujours avec la fille. Mais il doit faire face à une réalité bien différente.
Quand il y en a plus, y'en a encore...
Régis est éloquent, rassurant, mondain, hanté, et il incarne le pire du pire qui devient le meilleur des meilleurs. Vilgefortz est un mercenaire, conspirateur, assoiffé de pouvoir, impitoyable, et un bel homme qui incarne pourtant l'essence du mal.
Emhyr est impérialiste, impitoyable, monarchique, cachottier et qui est avant tout un survivant qui a passé la plupart de sa vie à s'enfuir et passer pour quelqu'un d'autre tout en cherchant à devenir plus puissant car il n'y a rien de mieux que d'être au pouvoir. Milva est grivoise, sauvage, conciliante, fait preuve de bon sens, et se trouve être le symbole des nuances des romans, s'engageant dans un amour unilatéral, faisant preuve d'une force hors du commun, ayant le pouvoir de tuer et la capacité à se battre pour la paix. Leo Bonhart est un sadique, macabre, impitoyablement efficace, hédoniste, et sa profondeur réside en réalité dans son absence de nuance car on ne peut s'empêcher de lui chercher un prétexte ou des excuses alors qu'il n'est qu'un homme froid et brutal, aspirant à le devenir toujours plus.
Force est de constater que le projet va certainement prendre une ampleur gargantuesque. Au vu de la farandole de personnages, du pédigree des protagonistes du projet, le tout soutenu par le titan du streaming qu'est Netflix, on ne peut que saliver. La prochaine étape, celle des castings, va jouer un rôle déterminant dans la réussite de l'adaptation. Les fans l'attendent au tournant. Et nous aussi !