8 Rue de l'Humanité : Dany Boon surfe sur la vague du confinement

8 Rue de l'Humanité : Dany Boon surfe sur la vague du confinement

CRITIQUE / AVIS FILM - Dany Boon, comédien et cinéaste, est de retour avec sa nouvelle réalisation : « 8 Rue de l’Humanité ». Son septième long-métrage, qui aborde la pandémie de Covid-19, débarque directement sur Netflix.

8 Rue de l’Humanité : laissez le sujet Covid dans les cartons

Après Connectés l’année dernière sur Amazon Prime Video, c’est au tour de Netflix de surfer sur la vague de Covid-19. En effet, pour son nouveau film intitulé 8 Rue de l’Humanité, Dany Boon décide d’aborder le sujet de la pandémie. Pour l’occasion, il propose de recréer l’ambiance d’un immeuble parisien et le quotidien de ses quelques habitants pendant le confinement. Sept familles sont alors bloquées dans ce même lieu et vont apprendre à se connaître.

Côté casting, Dany Boon peut compter sur la présence de Laurence Arné, qui joue sa compagne dans le film. C’est d’ailleurs la troisième fois que les deux comédiens jouent ensemble après Radin ! et La Ch’tite Famille. Le reste de la distribution se compose notamment de François Damiens en voisin impossible, Alison Wheeler incarne une jeune chanteuse enceinte, Liliane Rovère a quitté Dix pour cent et Family Business pour débarquer dans 8 Rue de l’Humanité, et Yvan Attal incarne un médecin totalement dingue.

8 Rue de l'Humanité
8 Rue de l'Humanité ©Netflix

Dany Boon décide donc d’aborder le sujet casse gueule du confinement. Romuald Boulanger a essayé avec Connectés et Adam Mason avec Songbird, et les deux se sont casser les dents dessus. Dany Boon ne s’en sort pas beaucoup mieux. Déjà, le comédien / réalisateur choisi de servir un film de plus de deux heures. Une durée excessive pour un tel sujet dans un huis clos qui manque de saveur. 8 Rue de l’Humanité donne même parfois l’impression d’être une version long-métrage des séries Scènes de ménage et Petits secrets entre voisins. Et deux heures de Petits secrets entre voisins, c’est long…

Un manque cruel d’inspiration

Globalement, Dany Boon manque d’inventivité dans son film. Le cinéaste coche toutes les cases attendues, et s’inspire de la vie quotidienne des gens confinés pour reprendre des petites histoires entendues çà et là. Dès sa séquence d’ouverture, qui reprend le discours d’Emmanuel Macron « nous sommes en guerre ». Et tout ceci est de mauvais augure. Car Dany Boon met les deux pieds dans le plat pour rejouer tous les lieux communs en rapport avec le Covid et accumuler les clichés.

8 Rue de l'Humanité
8 Rue de l'Humanité ©Netflix

Ainsi, il ne peut s’empêcher de sortir la carte de la visioconférence qui se passe mal, des lives sportifs ridicules, du test PCR, des contrôles de police intempestifs, des gens qui veulent partir en vacances, de l'infirmière stigmatisée par ses voisins, du médecin fou qui ne sait rien sur rien et évidemment, la petite touche finale, offrir un protagoniste hypocondriaque. Tous les clichés sont poussés jusqu'à leur paroxysme.

Merci Yvan Attal d'être là

8 Rue de l’Humanité, est donc un peu une sitcom luxueuse. On s’ennuie gentiment devant une intrigue inintéressante et cousue de fil blanc, dont les ressorts dramatiques demeurent extrêmement pauvres : est-ce que l'épouse de Jorge Calvo va sortir de l’hôpital ? Est-ce que François Damiens va récupérer sa femme ? Est-ce qu'Yvan Attal va inventer le vaccin ? Voilà, à peu de choses près, à quoi se résument les intrigues de 8 Rue de l’Humanité.

8 Rue de l'Humanité
8 Rue de l'Humanité ©Netflix

Pour les quelques points positifs de l’œuvre, il faut souligner une deuxième partie de film mieux rythmée, et plus humaine, où les personnages s’affirment et deviennent plus attachants. Il faut surtout marquer la prestation d’Yvan Attal, qui est visiblement le seul à s’éclater dans cette comédie dans le rôle d’un médecin totalement dingue. Le comédien se retrouve dans la peau d’un nouveau pastiche de Doc de Retour vers le futur, et offre ainsi quelques séquences savoureuses, comme une scène de danse assez cocasse.

8 Rue de l'Humanité de Dany Boon, sur Netflix le 20 octobre 2021. Ci-dessus la bande-annonce. Retrouvez ici toutes nos bandes-annonces.

Conclusion

Note de la rédaction

Comédie poussive, sorte de "Scènes de ménage" étirée sur 2h, Danny Boon vise à côté, que ce soit en terme d'écriture, de rythme, d'humour ou d'émotion.

Note spectateur : 3.5 (2 notes)