CRITIQUE / AVIS FILM - La phase V du Marvel Cinematic Universe MCU) s'ouvre doucement avec "Ant-Man et la Guêpe : Quantumania" qui nous emmène dans le monde quantique et introduit pleinement l'antagoniste Kang.
Service minimum pour Ant-Man et la Guêpe: Quantumania
Les films se suivent et se ressemblent du côté du Marvel Cinematic Universe (MCU). Même si les fans ont parfois été plus ravis pour certains films que d'autres (l'immense succès de Spider-Man: No Way Home), pour un public plus classique, difficile de continuer de se passionner pour toutes ces aventures super-héroïques qui s'enchaînent.
Surtout avec une phase IV du MCU peu passionnante, constituée de productions au mieux sympathiques mais oubliables (Shang-Chi, Les Eternels), et d'autres vraiment décevantes (Thor: Love and Thunder, Black Panther: Wakanda Forever). Dans le lot, seul Doctor Strange in the Multiverse of Madness avait davantage intrigué par la légère patte horrifique de Sam Raimi.
Dans ce contexte, Ant-Man et la Guêpe: Quantumania, 31e film du MCU et premier de la phase V, pouvait difficilement décevoir étant donné le peu d'attente qu'on avait pour lui. D'autant plus après les deux derniers films Marvel qui ont, selon nous, placé la barre très basse. Le film de Peyton Reed (toujours à la barre après les deux premiers Ant-Man) parvient en effet à divertir en proposant un nouveau monde sans pour autant marquer les esprits, aussi bien visuellement que scénaristiquement.
Dans Ant-Man et la Guêpe : Quantumania, Scott Lang (Paul Rudd) et sa famille ont désormais une vie calme. Le héros a du succès grâce à son livre consacré à ses aventures, tout comme sa compagne, Hope (Evangeline Lilly), qui désormais aide la Terre au quotidien grâce à son entreprise. Sauf que ce petit monde bourgeois ne satisfait pas pleinement la fille de Scott, Cassie (Kathryn Newton), rebelle dans l'âme et désireuse d'aider des réfugiés. Une thématique sociale vaguement abordée à quelques instants du film, et qui fera doucement sourire venant d'une entreprise comme Disney...
Entre Rick et Morty et Star Wars
Car, en réalité, Cassie et les personnages autour d'elle n'ont pas grand chose à raconter. Il y a certes sa relation avec son père qui parvient à touche. Mais il ne faut pas se faire d'illusion sur l'objectif véritable d'Ant-Man et la Guêpe : Quantumania. À savoir mettre en avant Kang (Jonathan Majors), grand antagoniste annoncé de cette phase V du MCU (mais déjà introduit dans la série Loki). Dommage qu'avant de pouvoir profiter de ce personnage charismatique il faille subir une histoire qui s'étire pour rien, avec principalement Janet (Michelle Pfeiffer) qui refuse trop longtemps de révéler son passé.
Heureusement, Ant-Man 3 est l'occasion de découvrir un nouvel univers avec le monde quantique dans lequel toute la famille Lang va se perdre. Partant d'un concept à la Rick et Morty, les héros s'enfoncent dans un monde fantastique, coloré et pop, rempli de créatures en tout genre. Après l'immonde Thor: Love and Thunder, la proposition de Peyton Reed s'avère bien plus agréable visuellement, sans évidemment jamais se rapprocher de la folie de la série d'animation Rick et Morty.
Le réalisateur propose tout de même un univers original et varié. Du moins, pour le MCU. On ne manque pas en effet de remarquer les fortes ressemblances d'Ant-Man 3 avec Star Wars, et plus précisément L'Attaque des clones (2002). On retrouve d'ailleurs des plans similaires avec l'armée de Kang et lors d'un combat final face à la population du monde quantique.
Kang à l'honneur
Dans cet ensemble, Kang parvient alors à s'imposer sans difficulté aux yeux du spectateur. Il faut dire que face lui Scott reste fidèle à lui-même, et Hope est plus effacée que jamais. Celle-ci, et ses parents Hank (Michael Douglas) et Janet, n'étant présents que pour porter secours à Scott et Cassie et à combler le vide en se partageant une poignée de dialogues.
Kang amène également avec lui une teneur plus sombre et profonde par son histoire (passée et à venir), même si une part humoristique reste présente (comme toujours chez Marvel). Peyton Reed et le scénariste Jeff Loveness trouvent tout de même le bon équilibre pour ne pas sombrer dans une comédie lourdingue comme Thor 4.
Le duo privilégie finalement une certaine simplicité dans leur exécution, là où Black Panther 2 s'avérait faussement ambitieux. En cela, Ant-Man et la Guêpe : Quantumania fait ce qu'on attend de lui sans chercher à révolutionner quoi que ce soit. Le film trouve même quelques bonnes idées visuelles (plutôt que scénaristiques), comme avec l'immense pyramide humaine constituée d'une multitude de Scott. Même s'il sera vite oublié et ne sert qu'à annoncer la suite de Kang au sein du MCU, Ant-Man 3 se met au niveau actuel de son studio. Ce qui devrait convenir à un public déjà acquis, quand les autres pourront passer leur chemin.
Ant-Man et la Guêpe : Quantumania de Peyton Reed, en salles le 15 février 2023. Ci-dessus la bande-annonce. Découvrez ici toutes nos bandes-annonces.