CRITIQUE / AVIS FILM : Le grand Richard Linklater est de retour sur Netflix avec sa nouvelle réalisation : « Apollo 10 ½ : Les Fusées de mon enfance ». Un film d’animation superbe qui retrace l’incroyable épopée du premier voyage vers la Lune par les yeux d’un jeune enfant qui vit à Houston au Texas. Une double histoire passionnante qui s’inspire également beaucoup de l’enfance de Linklater lui-même.
Apollo 10 ½ - Les Fusées de mon enfance : une œuvre semi-autobiographique
Après son incroyable Boyhood et le récent Last Flag Flying, le cinéaste Richard Linklater est de retour avec sa nouvelle réalisation : Apollo 10 ½ : Les Fusées de mon enfance. Disponible sur Netflix depuis le 1er avril dernier, Apollo 10 ½ est une plongée touchante et passionnante dans l’été texan de 1969. Le cinéaste propose un regard nostalgique sur une époque révolue, sur une enfance insouciante, avec, comme toile de fond, la conquête spatiale.
Avec Apollo 10 ½, Richard Linklater signe une œuvre théorique et poétique brillante. C’est un film à hauteur d’enfant, une sucrerie réconfortante et rassurante, qui joue avec les souvenirs mélancoliques d’une enfance révolue. Il traque l’instant fugace, l’insaisissable, les détails, et la saveur d’une enfance chaude et douce, dans une petite banlieue bien rangée d’Houston. Le cinéaste dépeint également l’époque de l’insouciance, celle de toutes les libertés et de l’émancipation de la culture, de la femme, de la jeunesse. Il cite 2001 : L'Odyssée de l'Espace, Les Beatles, Dark Shadows, bref toute une époque, ses mœurs et sa culture.
Apollo 10 ½ est une chronique douce et onirique sur l’enfance et les rêves, sur l’imaginaire, sur la fiction, mais également sur le réel et les fantasmes. Un cocktail parfait qui agit sur l’inconscient, sur le développement de l’être et de la pensée et surtout sur les souvenirs, travestis par les émotions et les sensations. Richard Linklater dresse ainsi le portrait d’un paradis perdu, charmant et tendre.
À la conquête de l’espace
Richard Linklater a effectivement grandi à Houston. Il habite d’ailleurs toujours à Austin, au Texas. Ainsi, il a eu une enfance dans cette banlieue chaude et accueillante du Texas. Cependant, son père ne travaillait pas à la NASA, mais était gardien de prison. Avec Apollo 10 ½, en plus de parler de l’enfance de sa génération, il veut porter un regard sur la conquête spatiale. Le 20 juillet 1969, les premiers hommes marchent sur la Lune. Apollo 10 ½ raconte ainsi comment la planète entière s’est intéressée à cet événement historique.
Par le biais des yeux d’un enfant, il retrace la conquête spatiale, via une animation superbe, presque arrêtée dans le temps. Il joue ainsi sur la dimension mémorielle de sa propre enfance, mais aussi celle de la société entière. De quoi est-ce qu’on se rappelle ? Quelles sensations a-t-on ressenties ? Comment le peuple a accepté cette conquête ? Où était-on quand ça s’est produit ? Etc… C’est dans cette logique qu’il mélange la réalité avec ses propres souvenirs, l'Histoire avec la fiction, qu’il fantasme sur la manière dont ça s’est réellement déroulé, à travers cette œuvre touchante et universelle. Apollo 10 ½ est un film superbe, porté par une animation joliment rétro, illustration d'une narration presque sous forme de podcast, qui raconte le souvenir d’un été perdu, d’un instant de grâce, harmonique, universel et personnel. Brillant !
Apollo 10 ½ : Les Fusées de mon enfance de Richard Linklater sur Netflix dès le 1er avril. Ci-dessus la bande-annonce. Retrouvez ici toutes nos bandes annonces.