CRITIQUE / AVIS FILM : Pour son troisième long-métrage, Goro Miyazaki, le fils de l’inimitable Hayao Miyazaki, décide de signer le tout premier film des studios Ghibli en images de synthèse. Tandis que le studio a l’habitude de proposer une animation traditionnelle, Goro a décidé d’offrir au public "Aya et la Sorcière", le premier film des studios Ghibli à avoir été réalisé en 3D. Adapté du roman éponyme de Diana Wynne Jones, le long-métrage sort ce jeudi 18 novembre sur Netflix.
Aya et la Sorcière : le film s’inscrit totalement dans l’univers Ghibli
Sur le papier, cette idée faisait un peu peur. Les studios Ghibli ont toujours offert une animation traditionnelle superbe, se basant sur la volonté artistique primordiale de tout faire à la main ! Hayao Miyazaki est réputé pour prendre un temps considérable pour donner vie à ses œuvres. Son fils a donc décidé de ramer à contrecourant face à la dominante de son équipe, et offrir ainsi Aya et la Sorcière, le premier film d’animation des studios Ghibli à être en 3D. Et finalement, le long-métrage s’inscrit totalement dans le style, le ton, et l’héritage des studios Ghibli.
En effet, cette animation peu ordinaire pour la firme ne perturbe pas tant que ça les sens des spectateurs. Une animation pas forcément laide qui parvient à trouver sa propre grâce. Même si elle demeure évidemment moins séduisante que celle, très méticuleuse, de Hayao Miyazaki, elle ne détonne pour autant, en tout cas pas totalement, avec le reste des œuvres Ghibli. En effet, Goro Miyazaki est parvenu à conserver l’identité du studio. Que ce soit à travers l’histoire, le ton, les dialogues, le rythme, et paradoxalement, même l’animation (notamment dans son imaginaire, dans sa représentation des personnages, des décors, dans son jeu des couleurs), le récit s’intègre complètement dans la grande famille Ghibli.
Une histoire passionnante
Il faut dire que Goro Miyazaki a choisi un sujet qui se prête parfaitement à l’exercice. L’histoire propose une intrigue volontairement mystérieuse, qui parle (encore une fois) de sorcières, de magie, de démons. Les thématiques sont parfaitement ancrées dans l'héritage de son studio. L’œuvre propose une histoire attachante, celle d’une petite fille qui cherche son identité. Celle-ci va croiser la route d’un monde merveilleux et parfois inquiétant, qui doit beaucoup à ses protagonistes. Goro Miyazaki s’est notamment beaucoup basé sur le travail de Diana Wynne Jones, qui a écrit le roman dont s'est inspiré le film. Voici les propos du réalisateur, issus du dossier de presse du film :
Je suppose que Diana Wynne Jones puisait son inspiration dans l'observation attentive de ses proches et de son entourage. C’est sûrement ainsi qu’elle arrive à créer des personnages très réels, presque familiers, tels que chacun peut en trouver autour de lui, sans jamais tomber dans les stéréotypes. Autrement dit, ses personnages ne sont pas ceux d’une œuvre de fantasy mais ce sont des personnages forts qui pourraient réellement exister dans la vie courante. C’est ça que j’aime dans son travail.
Ainsi, Aya et la Sorcière est globalement une réussite, surtout à travers ses personnages impressionnants. Mention spéciale au démon Mandrake, ultra charismatique, qui fera rêver les petits et les grands. Globalement, sans être la meilleure proposition du studio Ghibli, Aya et la Sorcière est une œuvre profondément attachante, qui remplit totalement son cahier des charges, s’offrant une identité unique et personnelle, tout en ne manquant pas de respect à l’univers des studios Ghibli.
Aya et la Sorcière de Goro Miyazaki, disponible sur Netflix le 18 novembre 2021. Ci-dessus la bande-annonce. RRetrouvez ici toutes nos bandes-annonces.