"Black Panther", le nouveau Marvel, se veut original et novateur, mais il demeure relativement classique.
Ce nouveau Marvel fait place belle à l’un de ses héros, le Black Panther, premier super-héros noir de comics américain. L’originalité s’arrête là, car le film reste très classique, bien que dans ce genre-là, il soit plutôt réussi.
Dans ce film, T’Challa (Chadwick Boseman) revient chez lui prendre place sur le trône du Wakanda, nation africaine extrêmement avancée technologiquement, mais qui reste cachée aux yeux du monde. L'équilibre de cette nation et de son nouveau roi va se trouver bouleversé lorsqu’un vieil ami, que le passé n’a pas effacé, refait surface.
À part le concept, rien de nouveau
Comme chacun sait, la liberté d’expression est limitée avant la sortie d’un mastodonte de chez Disney. La petitesse de votre humble serviteur oblige donc à en parler de manière limitée. Cela étant dit, un amateur de Marvel prendra certainement plaisir à découvrir ce nouvel opus. Black Panther est assez bien ficelé et le spectateur se laisse embarquer, malgré quelques petites longueurs. Pour ce film, Marvel a vu les choses en grand. Le réalisateur Ryan Coogler a pu tourner en IMAX dans un format plus large. L’inconvénient est que dans sa version cinéma classique l’image sera un peu tronquée. Manière ingénieuse d’encourager le spectateur d’aller le voir dans sa version la plus impressionnante, mais aussi plus onéreuse.
Niveau effets spéciaux, aucun souci, il y a à boire et à manger. Les effets visuels et sonores sont foison. Avec notamment un monde parallèle sympa et merveilleux. Niveau fond, il ne faut pas trop en demander, bien évidemment. Les propos restent très simples et simplistes, un peu trop par moment. Mais ce film reste un divertissement, à savoir si un divertissement peut donner plus et permettre de se coucher moins bête, c’est un autre débat.
Un méchant réussi
Dans un film de super-héros, le personnage méchant est primordial, il est presque aussi important que le héros. C’est lui qui lui donne toute sa crédibilité, c’est lui qui lui permet de se dépasser. C’est le combat contre cet antagoniste qui donne du sens au protagoniste et lui permet de devenir un super-héros. Black Panther réussit plutôt bien cette règle. Le personnage méchant, qui, bien vu, n’est pas forcément celui que le spectateur croit au début du film, est réussi. Ou en tout cas, il amène des choses. Il possède une vraie histoire et souffre même d’une forme d’injustice, ce qui fait que le spectateur peut avoir un peu d'empathie à son égard. Dans ce rôle, Michael B. Jordan est un très bon choix. En effet, cet acteur ne renvoie pas une image de brut épaisse, il apparaît même plutôt sympathique et réfléchi, ce qui donne quelque chose de très intéressant au personnage. Il est d’autant plus crédible qu’il remet en cause l’ordre établi.
Un film de super-héros sympathique malgré tout
Au final Black Panther, sans être transcendant, reste assez agréable. Les figures du film de super-héros sont là, protagoniste, allié, antagoniste... Ils sont interprétés par des acteurs de bonne compagnie (Forest Whitaker et Martin Freeman, pour ne citer qu’eux). Le scénario se tient dans l’ensemble, le métrage offre évidemment son lot d’effets spéciaux. Et l’esthétique des combats est convenablement réussie (si l’on a vu The Grandmaster de Wong Kar-wai, référence parmi les références). Le tout donne un film raisonnablement réussi, pas davantage.
Pour conclure, il est fort à parier que Black Panther attirera les amateurs du genre. Que sans être transcendés, ils y trouveront leur compte ! Avec les codes du genre, une brochette d’acteurs populaire et reconnaissable, beaucoup d’effets spéciaux, un méchant bien cool avec une vraie motivation et un héros qui se surpasse. Le tout avec un coca et un pop corn et tout le monde est content. Quant aux autres... Il y a plein d’autres films intéressants à voir.
Black Panther de Ryan Coogler, en salle le 14 février 2018. Ci-dessus la bande-annonce.