Cœurs ennemis : un mélodrame trop classique pour passionner

Cœurs ennemis : un mélodrame trop classique pour passionner

CRITIQUE / AVIS FILM : Keira Knightley semble habituée à alterner grosses productions situées dans le passé et films romantiques. Pour "Cœurs Ennemis", les deux critères sont réunis, puisqu'on a affaire à une mélodrame situé à la sortie de Seconde Guerre mondiale ! Mais que vaut donc ce film de James Kent ?

Après la Seconde Guerre mondiale, les vainqueurs occupent l'Allemagne. Le pays est alors découpé en quatre zones, séparées entre l'URSS, l'Angleterre, la France, et bien sûr les États-Unis. C'est dans ce contexte que s'inscrit Cœurs Ennemis : Rachel (Keira Knightley) rejoint son mari Lewis (Jason Clarke), un officier anglais stationné à Hambourg. Ils vont s'installer dans la grande maison d'un ingénieur allemand et veuf, Alexander Skarsgård : si Rachel est très méfiante au début, vous vous doutez bien quelle tournure cela va prendre ...

Allemagne, année 01

En effet, le grand défaut de Cœurs Ennemis est que le spectateur sait exactement où l'intrigue va aller. Non pas qu'on s'attende à un mélodrame qui révolutionne les codes du genre : au contraire, il est parfois agréable de retrouver une trame familière. Le vrai problème est justement que James Kent applique ces codes déjà connus, mais semble-t-il sans passion. Le récit est linéaire, n'essaie même pas de nous faire croire qu'on va être surpris, autrement que par son contexte.

Car le contexte de l'occupation anglaise de l'Allemagne, assez peu vu sur grand écran, aurait pu être la force, l'identité de ce long-métrage. Mais là encore, cette situation est trop peu fouillée pour passionner. La situation politique va permettre de développer des intrigues secondaires sous fond de jeunes nazis suicidaires, mais malheureusement on peine à y croire.

Esthétiquement, le bat blesse aussi. On a du mal à croire en ce Berlin en ruines qui n'apparaît qu'au détour de deux rues et d'un plan aérien en numérique. Il faut dire que visuellement, Cœurs Ennemis ressemble à un téléfilm - dans ce que la notion de téléfilm a de négatif, puisqu'au final certains téléfilms sont aujourd'hui plus "cinématographiques" que certains films.

La classe à l'anglaise

Un téléfilm, donc, mais un téléfilm de luxe. Vous pouvez le deviner à la lecture de ces lignes, l'émotion n'a pas pris sur nous. Pour autant, il faut reconnaître que le film n'est pas honteux, il se laisse voir. Il n'y a pas d'insoutenables longueurs, la mise-en-scène n'est pas horrible, le jeu des acteurs est tout à fait corrects ... Simplement, Cœurs Ennemis est trop classique pour passionner.

Les acteurs, justement, puisqu'on parlait d'eux, sont une des raisons qui pourraient pousser les inconditionnels de Keira Knightley, Jason Clarke, ou bien d'Alexander Skarsgård à aller voir le long-métrage. Après tout, qu'ils livrent une interprétation académique, sans fioritures, comme on peut en attendre au vu de leur statut de (petites) stars. Ainsi, sans être passionnant, le film pourra être intéressant pour les plus férus de mélodrames historiques. Les autres, eux, devront se contenter de deviner le déroulé de l'intrigue avant qu'elle n'arrive. Une intrigue prévisible, donc, mais qui a le mérite d'être portée par une actrice principale qui, il faut reconnaître, se défend assez bien dans ce spectacle.

Cœurs Ennemis de James Kent, en salle le 01 mai 2019. Ci-dessus la bande annonce. Retrouvez ici toutes nos bandes-annonces.

Conclusion

Note de la rédaction

A part pour admirer les 3 acteurs principaux au point de ne vouloir rater aucun de leurs nouveaux films, difficile de vraiment vous conseiller Cœurs Ennemis ...

Note spectateur : Sois le premier