CRITIQUE / AVIS FILM – Après un premier jeu de massacre en 2019, la société Minos poursuit son plan diabolique dans "Escape Game 2 : Le monde est un piège". Une suite qui mérite le déplacement ?
Escape Game 2 : seuls les meilleurs survivent
En 2019, six candidats se retrouvent au cœur de l’immense piège pensé par l’obscure entreprise Minos dans Escape Game. L’objectif de la société : étudier le comportement humain et l’instinct de survie en soumettant une poignée de chanceux à des défis mortels. À la fin de cette série B signée Adam Robitel (L’Etrange cas Deborah Logan, Insidious : La dernière clé), les survivants se promettaient de lever le voile autour des agissements de cette inquiétante structure basée à Manhattan.
C’est ainsi que débute Escape Game 2 : Le monde est un piège, toujours réalisé par Adam Robitel. Souffrant de stress post-traumatique à la suite des épreuves auxquelles ils ont participé, Zoey (Taylor Russell) et Ben (Logan Miller) prennent la route pour New York. À peine arrivés, ils sont propulsés dans une autre partie. Cette fois-ci, Minos n’a pas réuni des candidats ayant tous vécu une tragédie. Pour ce deuxième round, tous les gagnants des précédents challenges ont été rassemblés. Dans ce nouveau jeu pervers, qui sera le meilleur parmi les meilleurs ?
L’efficacité avant tout
Après un bref rappel des faits et une rapide mise en place, les personnages doivent surmonter une épreuve qui donne le ton. Alors que le premier volet laissait un moment de réflexion aux participants de l’escape game, du moins dans les étapes initiales, l’urgence s’installe ici d’emblée.
Les joueurs connaissent les règles, les spectateurs aussi. Le manque de temps et l’issue fatale deviennent par conséquence plus importants que le mystère et la logique derrière les énigmes. Des effets sonores au montage en passant par les pièges plus nombreux, Escape Game 2 privilégie l’efficacité au détriment du suspense. Le développement des nouveaux arrivants passe lui aussi au second plan.
Alors que la tension montait progressivement dans le premier opus, elle est omniprésente dans cette suite. Une approche donnant lieu à des scènes certes plus nerveuses, mais qui encouragent moins le public à trouver des solutions de son côté, ce qui faisait le charme du précédent film. Néanmoins, le soin apporté aux décors et secrets des différentes salles, ainsi que le sort réservé à certains personnages permettent une immersion prenante, où le rythme ne faiblit jamais.
L’extension d’un univers
Plutôt que d’envoyer de nouveaux protagonistes subir la cruauté de leurs tortionnaires à la manière de Cube² : Hypercube, Escape Game 2 joue donc la carte de la suite directe centrée sur les mêmes personnages. Et comme le sous-titre français un brin trompeur (l’original Tournament of Champions est nettement plus adapté) le suggère, Zoey et Ben ne sont pas censés pouvoir échapper à Minos.
Dans sa conclusion expéditive, le long-métrage revient habilement sur la fin du premier épisode et évoque cette notion de paranoïa permanente. Des dernières minutes où l’immense plan machiavélique de la société continue de se dessiner. L’entreprise semble alors enfin capable de tout, comme l’était la Consumer Recreation Services dans The Game. L’idée est prometteuse mais Adam Robitel se contente de la survoler, au même titre que la violence du massacre opéré montrée sagement. Cependant, tout laisse penser qu’un troisième volet pourrait pleinement l’exploiter.
Escape Game 2 : Le monde est un piège d’Adam Robitel, en salle le 11 août 2021. Ci-dessus la bande-annonce. Retrouvez ici toutes nos bandes-annonces.