Extreme Job : la comédie policière de l'année ?

Extreme Job : la comédie policière de l'année ?

CRITIQUE / AVIS FILM – Plus gros succès de l’année au box-office coréen, « Extreme Job » met en scène avec humour une équipe de policiers incapables obligée de reprendre un restaurant de poulet pour surveiller un gang de trafiquants.

Extreme Job est le très gros succès au box-office coréen de cette année. Avec plus de 16 millions d'entrées, il se positionne à la seconde place des plus gros succès de l’histoire du box-office coréen, derrière The Admiral. Autant dire qu'il y avait de quoi avoir certaines attentes. D'autant que dans le genre de la comédie policière, les Coréens sont capables de bonnes choses. L’un des meilleurs exemples restant Veteran (2015). Seulement, si de prime abord on peut faire des liens entre les deux films, assez vite, Extreme Job prend une direction moins profonde.

Contrairement à Veteran, pas de tentative ici d'émettre un semblant de critique sur les différences de classes sociales. Dans Veteran, un policier enquêtait sur le soi-disant suicide d'un ouvrier dans les locaux d'une riche entreprise. Dans Extreme Job, on suit les cinq membres d’une équipe de la brigade des stups qui rate toutes ses opérations et cause plus de dégâts que les truands. Ainsi, leur nouvelle enquête sur une bande de trafiquants pourrait bien être leur dernière. Ils décident néanmoins de tout mettre en œuvre pour enfin connaître le succès, et ainsi aider leur chef, Go, à obtenir une promotion. C’est pourquoi ils décident d’installer leur surveillance juste en face de l’immeuble où se trouvent les criminels : dans un restaurant de poulet (policiers, poulets, le rapprochement est assez évident). Mais pour éviter d’être repérés, il leur faut tenir en même temps le restaurant. Sauf que victimes de leur succès, ils vont vite être débordés et en oublier leur mission.

Un divertissement efficace

Alors certes, le comique de cette situation improbable fonctionne à merveille. En cuisine ou en salle, voir l’équipe se donner à fond pour satisfaire leurs clients a forcément quelque chose d’hilarant. Et il est toujours agréable de voir un cinéma qui cherche à amuser par l’image. Sans être révolutionnaire dans sa mise en scène, Lee Byoung-heon maîtrise suffisamment l’espace pour ne pas se limiter à une succession de punchlines. Et ce, dès la première scène de course-poursuite entre les policiers et un petit dealer, qui se conclue par la collision d’une quinzaine de voitures.

De plus, le principal intérêt du film repose dans l’écriture de ses personnages, tous attachants à leur façon et dans leur manière de rester soudés face aux difficultés. Une vraie petite famille en somme. Cependant, Extreme Job a tendance à se reposer un peu trop sur cette fameuse situation des policiers improvisés restaurateurs. Une situation qui s’étire durant un film de quasiment deux heures, et une certaine forme de répétition se fait alors sentir. Un rebondissement dans la dernière partie permet heureusement de relancer la machine.

Sans être la comédie policière la plus mémorable du cinéma coréen, Extrem Job parvient tout de même à offrir ce qu’on attend de lui. A savoir donner une vraie bouffée d’air frais en s’éloignant notamment des standards américains dans sa représentation de policiers extrêmement imparfaits (une habitude dans le cinéma coréen). Un peu plus de fond aurait permis au film de sortir vraiment du lot, mais il faudra se contenter d’un divertissement honnête, qui fera rire, mais sans plus.

 

Extreme Job de Lee Byoung-heon, présenté lors du 14e festival du film coréen à Paris. Ci-dessus la bande-annonce. Retrouvez ici toutes nos bandes-annonces.

Conclusion

Note de la rédaction

"Extreme Job" ne révolutionne en rien le genre de la comédie policière, mais offre un comique de situation suffisamment solide pour être un divertissement efficace.

Note spectateur : Sois le premier