Ce mercredi 1er mars, j'ai assisté à la projection presse du film "Grave" en présence de la réalisatrice du film, Julia Ducournau. Ce film si attendu dans les salles obscures françaises sortira en salle dès le 15 mars 2017. Pour son premier long-métrage qu'elle a mis 5 ans à écrire et fabriquer, elle a choisi comme fil rouge, le cannibalisme.
Présenté et décrit la plupart du temps comme l'un des films d'horreur les plus sanglants à venir pour cette nouvelle année 2017, j'étais très impatient et je caressais l'espoir d'avoir le "trouillomètre à zéro" et l'épine dorsale parcourue de frissons. Eh bien, croyez-le ou pas, mais à ma grande surprise, je dois vous dire pour commencer, que le film Grave n'est certainement pas un film d'horreur. Pour ceux et celles qui ne l'ont pas vu, probablement, un point c'est tout !
Je cite la réalisatrice :
Ce n'est pas un film d'horreur...je n'ai pas écrit ce film dans l'idée de faire peur, sinon on sera déçu.
De nombreux codes de cinéma
Julia Ducournau reconnait elle-même qu'il y a une sorte de "légende urbaine" qui s'est mise en place autour du film sur les réseaux sociaux depuis les deux malheureux malaises vagaux survenus lors de la projection de Grave dans une salle de Toronto. D'ailleurs, la première vraie scène "gore", celle du "doigt" n'arrive que tardivement dans le film. Vous l'aurez compris, Grave est totalement "INCLASSABLE". Julia Ducournau nous raconte qu'elle s'est amusée du début jusqu'à la fin du film à introduire de nombreux codes du cinéma. On y retrouve par exemple des codes du cinéma western. C'est dire !
Grave, retour sur l'histoire
Grave, c'est avant tout l'histoire de Justine, rôle tenue par Garance Marillier, jouant une jeune adolescente surdouée, végétarienne et inoffensive qui s'apprête à intégrer une école de vétérinaire, et y retrouver sa sœur aînée également élève mais en 2ème année. Immédiatement, le bizutage commence pour les premières années. Les conséquences ne vont pas tarder à arriver pour la jeune héroïne. Confrontée par la foule animale de ce système qui l'oblige à goûter de la viande crue pour la première fois de sa vie, la réalisatrice réussie subtilement à nous déstabiliser à travers la morale de l'actrice principale dont les limites ne sont pas fixée parfaitement.
Les scènes, les personnages, l'identité toute entière du film transpire la métamorphose et la mutation si chère à Julia Ducournau. L'écriture pulsionnelle voulue par la réalisatrice, affiche clairement l'objectif de transgresser le talon de l'humanité dans ce combat qui l'oppose à l'animalité. Les thèmes de la sexualité, du cannibalisme, de l'intégrité identitaire bafouée, font l'ADN, anti déterministe du film Grave et vous aspire dans des réflexions inconfortables via certaines scènes du film.
Julia Ducournau confie :
Ce qui m'intéresse, c'est la métamorphose physique du corps, mais à cela je souhaitais ajouter la métamorphose morale.