Je vais mieux : une comédie qui a du coeur

Je vais mieux : une comédie qui a du coeur

CRITIQUE FILM - Avec "Je vais mieux", Jean-Pierre Améris s’intéresse à la quête de bonheur d’un cinquantenaire largué et profondément attachant que le spectateur a envie de voir heureux, notamment grâce à l’excellente performance d’Eric Elmosnino.

Dans Je vais mieux, un jour comme les autres, Laurent est pris d’un mal de dos fulgurant. Entre son mariage qui bat de l’aile et ses collègues irrespectueux, l’architecte se demande quelle est l’origine de ses douleurs. Alors que le monde semble s’acharner sur lui, Laurent décide de réagir et contre-attaquer. Étrangement, il se met à aller beaucoup mieux.

Après Les Émotifs anonymes et Une famille à louer, Jean-Pierre Améris dévoile avec Je vais mieux, une nouvelle comédie qui fait la part belle à ses personnages. Le film prend un tournant réjouissant lorsqu’il se transforme en romance subtile, après avoir dévoilé avec énergie les tracas d’un cinquantenaire dépassé.

Eric Elmosnino en grande forme

Comme dans Les Émotifs anonymes, Jean-Pierre Améris présente dans son nouveau long-métrage un personnage principal fragile et attachant. Néanmoins, contrairement au héros du premier film interprété par Benoît Poelvoorde, il n’obtient pas d’emblée la sympathie du spectateur. En effet, Laurent a mal au dos, s’énerve et semble dépassé par un quotidien pourtant confortable. Dans les premières scènes, ses angoisses amènent à des scènes à la fois drôles et irritantes.

Recroquevillé dans la première partie, Eric Elmosnino met une énergie dans ses complaintes qui offre des passages hilarants. Laurent déguste et n’arrive jamais à s’imposer, que ce soit dans ses relations amicales, familiales et professionnelles. Face à lui, les personnages secondaires débordent de dynamisme, ce qui contraste à merveille avec sa mollesse. Dans le rôle du meilleur pote qui se rassure en écoutant les problèmes des autres, Ary Abittan livre par exemple une performance hystérique particulièrement efficace.

Je vais mieux : Critique de la nouvelle comédie de Jean-Pierre Améris.

La réussite de Je vais mieux est de ne pas jouer trop longtemps sur les malheurs de Laurent. Très rapidement, le personnage reçoit des signes de bienveillance quasiment surréalistes qui apportent une touche de féerie au film. Ces derniers amorcent l’évolution du personnage, qui permet au long-métrage de basculer. Contrairement à ce que le synopsis pourrait laisser penser, l’objectif n’est pas d’enchaîner les situations comiques sur un personnage complètement largué. A l'inverse, plus Laurent se sent heureux, plus le spectateur se laisse emporter dans son histoire. Le talent de Jean-Pierre Améris est de savoir donner envie à son public de voir ses protagonistes épanouis. C’est exactement ce qu’il se passe dans le long-métrage.

Une romance très bien amenée

Une fois que Laurent a repris du poil de la bête, le long-métrage change complètement de registre. Eric Elmosnino parcourt le reste du film avec le visage illuminé et l’épanouissement de son personnage chamboule le récit.

La volonté de vouloir retrouver le bonheur de Laurent se révèle en effet encore plus passionnante que sa déprime, pourtant abordée avec un véritable sens du décalage. Si le postulat de départ est diablement efficace, le spectateur finit presque par l’oublier au fil du film. De plus, Jean-Pierre Améris évite une nouvelle fois la niaiserie qui gâche la conclusion de bon nombre de comédies.

Je vais mieux : Critique de la nouvelle comédie de Jean-Pierre Améris.

Grâce à une romance aussi subtile que les deux personnages qui la vivent, Je vais mieux s’impose même comme une comédie presque trop courte. L’émoi et la timidité des premières rencontres sont parfaitement perceptibles, en grande partie grâce à Eric Elmosnino et Alice Pol, qui n’en font jamais trop dans la naïveté et la spontanéité. Si le duo s’affirme dans la deuxième partie, le film n’en oublie pas pour autant ses personnages secondaires en cours de route. Jean-Pierre Améris inverse en effet brillamment les rôles entre Laurent et eux. Certaines des confrontations finales, à commencer par celle avec Judith El Zein, font d’ailleurs partie des moments les plus touchants.

Avec cette adaptation du roman éponyme de David Foenkinos, Jean-Pierre Améris retrouve des personnages similaires à ceux de ses précédents films. Le cœur et la sincérité avec lesquels il les présente sont intacts, et cela se ressent notamment à travers des dialogues finement écrits. Cet amour pour les protagonistes permet de s’attacher pleinement à eux et de prendre un immense plaisir à les voir se sentir bien.

 

Je vais mieux de Jean-Pierre Améris, en salle le 30 mai 2018. Ci-dessus la bande-annonce.

Conclusion

Note de la rédaction

"Je vais mieux" s'impose comme une comédie réjouissante grâce à l'amour que le réalisateur porte à ses personnages.

Sur la bonne voie

Note spectateur : Sois le premier