CRITIQUE / AVIS FILM - Après le classique de Joe Johnston en 1996 et un premier reboot en 2017, "Jumanji" est de nouveau sur les écrans. Jake Kasdan reprend la réalisation pour ce "Next Level". Le casting composé de Dwayne Johnson, Jack Black, Kevin Hart et Karen Gillan se réunit une deuxième fois. Danny Glover et Dannny DeVito se joignent à l'aventure.
Ce deuxième épisode de la nouvelle version de Jumanji est une suite paresseuse, qui ne prend pas la peine de se renouveler. Next Level reprend la même recette que Bienvenue dans la Jungle, et le long-métrage a un désagréable arrière-goût de réchauffé. Heureusement, le casting assure le show et l'humour avec une certaine efficacité.
Un film de personnages
L'intérêt principal de Next Level c'est évidemment ce casting hétéroclite et très inspiré. Les différents acteurs du long-métrage assurent le show à la perfection et demeurent le seul véritable charme du film. Quelques petits changements viennent s'opérer par rapport au premier film. Dwayne Johnson et Kevin Hart sont légèrement mis en retrait, au profit de Karen Gillan, très présente dans l'histoire. La seule différence avec Bienvenue dans la Jungle apparaît dans les changements comportementaux. Les avatars de Jumanji ne sont plus habités par les mêmes protagonistes. Ainsi, ce n'est plus Spencer dans la peau de Dwayne Johnson, mais son grand-père, interprété par Danny DeVito. De même, Danny Glover est dans la peau de Kevin Hart et Ser'Darius Blain est dans Jack Black.
Ainsi ces modifications permettent de voir des interprétations différentes. Jack Black est une fois de plus hilarant. Cette fois il n'interprète plus une femme, mais un adolescent afro-américain très sportif, et il le fait à la perfection. Ses talents comiques sont sans limite, et il parvient à donner une véritable épaisseur à son jeu de rôle. Kevin Hart s'en sort également à merveille alors qu'il campe Danny Glover. Exit la fougue du premier opus, cette fois il joue un personnage calme et lent, ce qui détonne par rapport au précédent film. Il adapte son jeu avec précision, et offre des ressorts comiques très efficaces.
Finalement, le petit bémol vient du côté de Dwayne Johnson, qui est celui qui a le plus de difficultés à acclimater son jeu à son avatar. Il ne parvient pas à se démarquer suffisamment du premier Jumanji et ne donne pas assez d'identité à son nouveau jeu de rôle. Danny DeVito est inexistant en Dwayne Johnson, contrairement à Awkwafina qui parvient parfaitement à endosser le rôle du grand-père. Ah oui, parce que dans ce nouvel opus, les personnages peuvent changer leur avatar, ce qui permet certaines séquences humoristiques très réussies où Jack Black passe d'une identité masculine à féminine avec beaucoup d'aisance.
Une suite paresseuse
Malheureusement, Next Level n'offre rien de bien novateur. Le film reprend la recette de l'opus précédent et l'applique paresseusement. L'effet de surprise disparu, Jumanji : Next Level est un faible pastiche du premier film, qui peine à se renouveler. Sony meuble l'absence d'originalité par une durée excessive. Avec ses 2h de métrage, Next Level est beaucoup trop long, et ne parvient pas à éviter le ventre mou au milieu du récit. Puisqu'on connaît les enjeux, et la conclusion dès le début, l'histoire s'empêtre dans une odyssée interminable. On finit par s'ennuyer gentiment devant les tribulations réchauffées de cette fine équipe. Reste un univers agréable malgré des scènes d'action parfois brouillonnes.
Mais le gros souci de Jumanji était déjà présent dans le film précédent. Jake Kasdan ne parvient pas à utiliser correctement son concept. Il ne pousse jamais complètement l'objet de son film : le jeu vidéo. Tous les éléments à raccorder au jeu vidéo sont de simples clin d’œil. Le cinéaste ne va jamais au-delà de son idée, qu'il ne parvient pas à valoriser. Jumanji ne joue pas assez avec la singularité de son univers. Les PNJ, les cinématiques, les interactions avec le décor, les capacités spéciales des personnages... tout cela n'est utilisé qu'en surface, et jamais de manière très intelligente. Jake Kasdan passe a côté d'un concept sans limite et ne parvient pas à magnifier cette bonne idée. Mais heureusement, ce Next Level, est un divertissement relativement efficace, qui n'est pas dénué de défauts, mais qui arrive à faire son travail : une joyeuse aventure de fin d'année.
Jumanji : Next Level de Jake Kasdan en salle le 4 décembre. Ci-dessus la bande-annonce. Retrouvez ici toutes nos bandes-annonces.