CRITIQUE FILM - Le nouveau film d’Olivier Baroux, "Just a Gigolo" est une comédie populaire rigolote qui plaira aux amateurs du genre. La proposition est très drôle malgré une fin un peu décevante.
Après la série des Tuche, Olivier Baroux explore une autre figure de la beauferie avec un Kad Merad en gigolo grassouillet et plein de défauts. La proposition est plutôt réussie avec de bonnes caricatures, malgré le fait que le film peine à trouver son dénouement.
Marqué par un père qui s’est usé au travail, Alex a un plan de carrière pour vivre sans travailler, il veut être gigolo. Il se trouve rapidement une vieille dame riche pour l’entretenir. Malheureusement, après 25 ans de patience, celle-ci le remplace par un homme plus jeune. Alex se retrouve à la rue, forcé de se tourner vers sa sœur à qui il n’a jamais donné de nouvelles. Mais son obsession demeure intacte. Il veut retrouver une autre riche héritière. Il trouve chez son neveux un allié de poids et l'opportunité d'approcher la vieil... La belle.
Just a gigolo every way I go
La grande réussite de ce film est sans conteste la caricature du gigolo. Kad Merad tourne magnifiquement en dérision la figure de l’homme faignant, profiteur et sans scrupule. Il y a dans cet humour des influences de Jim Abrahams, le scénariste réalisateur des films Y a-t-il un pilote dans l’avion. Kad Merad, dans son jeu fait par moment penser à un Leslie Nielsen à la Française. Un personnage qui vit les situations avec le plus grand sérieux du monde, mais qui se retrouve inévitablement pris au milieu de positions grotesques qui transforment le pauvre personnage en risée. Fort heureusement, ce héros malheureux ne se démobilise jamais. Ainsi, Olivier Baroux exploite parfaitement la parodie dans ce film. Il tire les traits, dans tous les sens, des hommes contraints de faire les gigolos pour se faire entretenir.
En effet, Alex a autour de lui d’autres gigolos, comme Daniel, interprété avec un sérieux très drôle par Pascal Elbé, qui lui s’efforce de rester compétitif. Dans un style différent, Pascal Elbé fait beaucoup rire, car lui vit les situations avec un certain dépit, il est en quelque sorte le clown blanc. Dans chacune de ses apparitions, le contraste sérieux et prestance de la personne avec le ridicule de la situation marchent parfaitement et s’avèrent hilarants. Thierry Lhermitte offre aussi une scène magnifique de l’historique de la profession, dans une parodie du parrain splendide. Les codes du genre sont bien là.
Des gags, des gags, des gags
Just a gigolo est un film à gags. L’inconvénient vient que l’on attend toujours le suivant. Et bien que certains soient absolument hilarants, d’autres sont relégués au rang de déception et par conséquent, le spectateur attend le prochain gag avec l’envie de rire encore plus.
Dans cette logique, le film peine à trouver son dénouement. Après tant de rires, on attend forcément un feu d’artifice final, et l’exercice est difficile. Le personnage d’Alex, une fois qu’il a tout perdu, se retrouve un peu perdu. Et la fin apparaît un peu plus comme une pirouette qu’une apothéose. L’histoire fait assez clairement ressentir que les scénaristes ont un peu galéré à trouver la conclusion. Ainsi, le début fonctionne de manière beaucoup plus limpide que la résolution. L’histoire et la trajectoire du personnage d’Alex sont totalement logiques bien que cocasses. Le conflit majeur auquel il est confronté et qui l’oblige à se mettre en action l’est tout autant.
Par contre, son évolution finale, même s’il n’évolue pas, et là où il se trouve à la fin de l’histoire et ce qu’il en a tiré, apporte moins que le reste. L’objectif qu’il conquiert à la fin apparaît un peu comme une substitution à l’objectif initial, et dès lors fonctionne un peu moins bien.
En conclusion, Just a gigolo s’avère une comédie populaire très identifiable, dans la lignée des Tuche. Les amateurs de ce genre ne seront pas déçus et retrouveront un Kad Merad au sommet de sa forme dans un personnage qui inversement en est au déclin. Une comédie très divertissante.
Just a gigolo, un film d'Olivier Baroux en salle depuis le 17 avril, ci-dessus la bande-annonce. Retrouvez ici toutes nos bandes-annonces.