CRITIQUE FILM - Mike Mitchell prend la réalisation pour "La Grande Aventure Lego 2" pour signer une suite qui n'atteint pas le niveau de l'original. Reste un divertissement sympathique et très rythmé, qui offre quelques belles trouvailles visuelles.
Phil Lord et Chris Miller, qui avaient mis en scène le premier opus, délaisse la réalisation à Mike Mitchell, l'homme derrière Les Trolls et Alvin et les Chipmunks 3. Une suite qui reprend là où le premier opus s'est arrêté, mais qui ne parvient pas à retrouver sa qualité débordante.
On regrette le duo Lord/Miller
Les réalisateurs de la saga 21 Jump Street avaient proposé un petit chef-d’œuvre dans le monde de l'animation. La Grande Aventure Lego, qui n'oublions pas, n'est finalement qu'une pub de 1h40 pour la marque de jouets pour enfants, était pourtant parvenu à se créer une véritable identité. Cet univers coloré, extrêmement rythmé, qui proposait surtout des trouvailles visuelles superbes, avait finalement été très bien reçu. Notamment pour son discours final très adulte et nostalgique. L'effet de surprise en moins, et peut-être l'absence des deux petits génies de la comédie, font de La Grande Aventure Lego 2 une suite beaucoup plus fade que l'originale.
Le long métrage se fait du coude en s’envoyant des références directes au premier film, et si ce n'est quelques très bonnes et habituelles vannes métas, comme celle de Bruce Willis, Lego 2 manque de vision comique. Mike Mitchell ne parvient pas à recréer les dialogues hilarants, mais surtout subtils du précédent film. Car au sein de cette comédie perpétuelle, le précédent opus permettait de glisser discrètement des critiques d'une société uniformisée, exploitée et contrôlée. Plus paresseux dans son traitement, Lego 2 ne parvient pas à faire autant rire, à cause de dialogues plus pauvres en terme d'écriture, mais également de la perte d'un véritable discours social du premier film. Le rendu est donc beaucoup plus enfantin. Et si le schéma narratif tente de coller à son prédécesseur, pour lui rendre hommage, mais également créer des références métas à son propre univers, le final qui reprend le même axe, est porté par une morale beaucoup plus vaine. La relation père/fils, mais également la notion d'enfance et d'innocence abordées dans le premier film sont remplacées par une fraternité entre frère et sœur beaucoup moins pertinente. C'est un peu le problème de Lego 2. Tandis qu'il tente simplement de s'auto-référencer, il donne surtout l'impression de réutiliser des ficelles qui avaient exploité leur plein potentiel narratif dans La Grande Aventure Lego 1.
Un divertissement calibré
La Grande Aventure Lego 2 perd donc toute l'approche originale, inventive et inédite du premier film pour la remplacer par un long métrage plus calibré. Lego 2 ne manque pas de rythme, et divertit sur l'intégralité de sa durée. Les personnages sont plaisants à retrouver, à l'instar de Batman toujours extrêmement drôle. Le traitement de la Justice League manque de développement mais permet de jolies références au DC Universe. Quant au visuel il est encore une fois magnifique.
Mike Mitchell parvient toujours à trouver quelques pirouettes visuelles superbes pour mettre en scène son histoire. Il joue habilement la transition entre la fiction au sein des Lego et la réalité où ils sont manipulés par les êtres humains. Avec des incrustations en dessins, le passage dans un autre univers en référence directe à 2001 L'Odyssée de l'Espace, et des ruptures visuelles dans l'animation, Lego 2 partage toujours de très beaux moments de cinéma. Le rythme est endiablé à l'image du premier opus. Mais l'âme est définitivement partie. Reste un divertissement très calibré, qui manque cruellement de vision artistique, et qui détonne avec l'inventivité du premier film. Alors, si c'est pour l'aborder comme un divertissement classique Lego 2 restera un bon moment de détente, mais s'avère être une œuvre beaucoup moins recherchée que son grand frère.
La Grande Aventure Lego 2 de Mike Mitchell, en salle le 20 février 2019. Ci-dessus la bande-annonce. Retrouvez ici toutes nos bandes-annonces.