CRITIQUE FILM - Le Conjuring Universe continue de s'étendre avec cette fois "La Malédiction de la Dame Blanche". Le long métrage est le premier film de Michael Chaves et réunit Linda Cardellini et Raymond Cruz.
En incorporant le personnage du père Perez incarné par Tony Amendola dans La Malédiction de la Dame Blanche, la connexion est établie avec Annabelle et donc avec le Conjuring Universe, qui a débuté en 2013 avec Les Dossiers Warren. James Wan, le grand manitou de ce monde horrifique officie encore et toujours à la production mais c'est Michael Chaves qui réalise le film. Il devrait d'ailleurs être derrière la caméra pour Conjuring 3.
La Malédiction de la Dame Blanche surpasse le précédent opus qu'était La Nonne, de même que le premier Annabelle, sans pour autant atteindre les terrifiants Conjuring. C'est un peu le problème de ce Conjuring Universe : c'est que personne n'a encore réussi à égaler les deux films de James Wan.
Une métaphore des violences domestiques infligées aux enfants
Si le titre français fait référence à la Dame Blanche, l'histoire racontée n'a rien à voir avec celle de l'auto-stoppeuse fantôme qui arpente les routes nocturnes et qui a peuplé nos cauchemars enfantins. Comme le titre en version originale l'indique, le long métrage se concentre sur la légende de La Llorona, un mythe extrêmement célèbre au Mexique qui raconte le triste sort d'une mère dévastée qui a assassiné ses propres enfants dans un élan de folie. Rongée par la culpabilité, son esprit ère à travers le temps pour remplacer sa progéniture par les enfants des autres. On racontait qu'au XVIème siècle, une femme vêtue de blanc réveillait chaque nuit les habitants d'un village par ses pleurs avant de disparaître. Peu de gens se risquaient à l'approcher et ceux qui le faisaient mouraient.
Outre le fait que les français choisissent encore et toujours des traductions approximatives et mensongères, La Malédiction de la Dame Blanche est donc un film sur la maltraitance domestique. En suivant le personnage de Linda Cardellini, assistante sociale, le message derrière La Llorona est clair. Sans être très subtil dans son propos, Michael Chaves raconte une histoire de violence à l'égard des enfants. La Llorona est la représentation des sévices infligées à une jeunesse qui préfère se taire plutôt que de dénoncer ses propres parents, par peur ou par loyauté. Alors certes le traitement n'est pas très inventif, ni astucieux, et s'apparente plus à une perspicacité de bourrin qu'à une véritable analyse psychologique, mais l'allégorie est là.
Film d'horreur classique
Du côté des effets horrifiques, rien de bien nouveau à se mettre sous la dent. La Malédiction de la Dame Blanche repose ses ressorts cauchemardesques sur des clichés éculés. La mise en scène sans véritable identité ne se démarque pas des autres productions lambda du genre. Michael Chaves n'a pas de distinction particulière pour mettre en exergue son épouvante. Portes qui grincent, jump-scares dégoulinants, spectres inquiétants, prêtre badass en sauveur. Bref rien de bien novateur pour une intrigue téléphonée. L'originalité a donc déserté La Malédiction de la Dame Blanche.
Cependant, même si tout est relativement téléphoné, et les ressorts horrifiques clichés, il n'empêche que certains font leur petit effet. Car, parfois, dans un élan personnel, le cinéaste offre quelques détails très intelligents, dont les effets horrifiques glacent le sang. Une première incursion dans une voiture acerbe, presque drôle, de fenêtres qui s'ouvrent toute seules ; le reflet extrêmement habile dans un miroir ; ou encore un jeu malin avec un parapluie transparent. Certaines idées sont lumineuses, les autres sont correctes et efficaces. La Malédiction de la Dame Blanche grâce à une réalisation relativement appliquée et à un casting impliqué, est un honnête divertissement pour les amateurs des films d'horreur grands publics issus du Conjuring universe.
La Malédiction de la Dame Blanche en salles le 17 avril. Ci-dessus la bande annonce. Retrouvez ici toutes nos bandes-annonces.