CRITIQUE / AVIS FILM - Paul Greengrass, le metteur en scène de la saga Bourne, est de retour avec son nouveau film « La Mission ». Porté par Tom Hanks, le western raconte sa rencontre avec une enfant de dix ans capturée par les Kiowa et élevée comme l'une des leurs.
La Mission : Tom Hanks toujours au top
Paul Greengrass est de retour avec La Mission. Initialement prévu pour sortir dans les salles, c'est finalement Netflix qui s'occupe de sa distribution. Ce western porté par le talent de Tom Hanks est donc victime lui aussi du Covid-19, obligé de voir sa sortie cantonnée à une plateforme de streaming. Paul Greengrass, célèbre pour avoir mis en scène La Mort dans la peau et La Vengeance dans la peau, retrouve Tom Hanks après son excellent Capitaine Phillips, pour offrir un western efficace, road trip à travers le Texas de la fin du XIXème siècle.
La maîtrise de Paul Greengrass permet de donner une identité personnelle et forte à La Mission. Parce que sur le papier, le film n'a pas grand chose d'original. Adapté du roman éponyme de Paulette Jiles sorti en 2016, il offre néanmoins une histoire assez touchante. Celle de la rencontre entre un homme et une petite fille, qui vont finalement s’entraider mutuellement, en devenant simultanément une figure paternelle et la représentation d'une enfant jamais eue.
Tom Hanks est une fois de plus impressionnant. Le comédien transmet une émotion folle avec une simplicité déconcertante. Avec lui, tout paraît simple, sans effort, presque nonchalant, et pourtant, ce qu'il propose est souvent hallucinant. Dans un style toujours en retenu, il campe néanmoins ses personnages avec une solidité profonde. Et La Mission ne déroge pas à la règle !
Une histoire assez classique
La Mission peut compter sur une mise en scène précise, qui sait où emmener ses personnages et ses spectateurs. Avec une certaine subtilité, le réalisateur raconte à travers ses héros, le destin d'une Amérique fracturée par la guerre, la description d'un pays encore bercé par les affrontements contre les Indiens et l’esclavage, une nation fatiguée qui ne sait pas réellement dans quelle direction se tourner. La Mission est également le portrait de deux protagonistes eux aussi brisés, cassés par la guerre, la violence et la mort. Un capitaine fatigué de se battre, attristé par la disparition de sa femme face à une petite fille qui a perdu sa famille, à deux reprises. Une rencontre qui va changer leurs vies.
Paul Greengrass offre une photographie assez léchée, proposant de superbes plans sur les plaines désertes du Texas. Malheureusement, malgré une véritable maîtrise technique, La Mission est cantonné à une histoire un peu classique. Une relation père/fille spirituelle, un road-trip dans les plaines arides, un survival face aux dangers du monde, et une quête pour retrouver ses origines. Ce ne sont globalement pas des sujets très novateurs.
L'histoire rappelle le récent Logan, où Wolverine cherche un nouveau foyer à X-23. Voir même à The Mandalorian et cette rencontre entre Din Djarin et Grogu. Une série qui développe ce concept de père adoptif, de barrière de la langue, et de retour dans son foyer. La Mission rappelle également le récent film de Tommy Lee Jones, The Homesman. Enfin, on pourrait même pousser le parallèle jusqu'au premier L'Âge de Glace, où la joyeuse bande d'animaux préhistoriques tente de retrouver le clan d'un enfant perdu. Vous l'aurez compris, La Mission n'est pas un exemple d'originalité, mais c'est un honnête divertissement. Sans être le meilleur film de Paul Greengrass, le cinéaste s'en sort une fois de plus avec les honneurs.
La Mission de Paul Greengrass, disponible sur Netflix le 10 février 2021. Ci-dessus la bande-annonce. Découvrez ici toutes nos bandes-annonces.