CRITIQUE CINÉMA – "La Nonne" de Corin Hardy s’apprête à sortir sur nos écrans. Déjà détenteur de record au box-office US, découvrez notre avis sur le prequel pas si effrayant de "The Conjuring".
Cela fait des mois que La Nonne n’a de cesse de faire parler d’elle. Teaser, bandes annonces, posters de plus en plus flippants, nous avons même eu droit à des anecdotes de présence occulte sur le tournage. Le tout évidemment pour nous mettre l’eau à la bouche et pour que l'on sache où on met les pieds. En résumé, une plongée ultra angoissante dans l’histoire originelle de la Nonne aka Valak, déjà aperçue dans le deuxième volet de The Conjuring. Des promesses, toujours des promesses…
Ambiance zombiesque
Un petit résumé des apparitions de la Nonne dans Le Cas Enfield nous met immédiatement dans le bain et nous rappelle à quel point Valak est méchant !
Ensuite le décor est planté, Roumanie, 1952 et une abbaye lugubre qui ressemble au château de Vlad l’empaleur. Tous les espoirs sont permis, si en plus on ajoute à cela une distribution irréprochable.
Ni une ni deux, dans la première scène deux nonnes subissent la colère d’un démon et le suicide semble la seule issue pour la rescapée. C’est ce qu’on appelle une immersion immédiate, d’autant que Valak fait d’ores et déjà son apparition !
Là-dessus un prêtre (Demian Bichir) et une jeune novice (Taissa Farmiga) sont envoyés par le Vatican pour mener l’enquête, accompagnés d’un local pas très local, surnommé Frenchie (canadien en réalité) la touche humoristique du film, avec ses punchlines (parfois) amusantes (Jonas Bloquet).
Dès leur arrivée à l’abbaye chacun subit les affres du démon, sans aucune sommation. Pour le côté mise en tension lente avec du suspense c’est raté. Autrement dit, le public en prend plein les yeux (dans le noir), plein les oreilles et sursaute à tout va, comme dans un train fantôme de la Foire du Trône. Tout y est : obscurité, effets de brumes, cimetière, croix inversées, morts vivants, le tout avec des effets sonores très bruyants. Heureusement la musique d'Abel Korzeniowski (fortement présente) reste la touche positive du film.
Mais alors qui est la Nonne ?
Rassurez-vous, nous n’allons pas vous spoiler le moment magique, au milieu du film, d’une durée approximative de 10 secondes, qui explique qui est le démon Valak (La Nonne donc) et d’où il sort.
Là encore, la déception est immense. Une explication en bonne et due forme aurait été de bon aloi et aurait servi l’intrigue aussi faible soit-elle. Au lieu de cela, nous avons droit à un flashback minable nous contant les origines douteuses du Mal. Un conseil, restez concentrés car vous n’aurez pas droit à une deuxième chance.
Du coup, le scénario est assez pauvre, il se résume à un enchaînement de scènes ultra sombres, supposées terrifiantes sans l’ombre d’un motif valable si ce n’est tenter d’effrayer le spectateur.
Mais qui diable a écrit le scénario ? Gary Dauberman, le responsable de Annabelle, Annabelle 2 : La Création du mal et bientôt Annabelle 3 dont il sera aussi le réalisateur. À noter qu’il était aussi co-scénariste sur le film Ça mais cette fois au côté de Cary Fukunaga, ça change tout !
Un dénouement bâclé
Comme le reste du film, la fin est tout aussi décevante, digne d’un épisode de la série Charmed. Au moins, on ne pourra pas reprocher au film d’être inégal. La Nonne se devait de boucler la boucle, et d’expliquer ainsi tous les liens avec l’univers de The Conjuring, quelle qu’en soit la manière. Voilà qui est chose faite, d’une façon très discutable certes, mais de ce côté le boulot est fait (ou plutôt bâclé).
Fans de l’univers, vous êtes prévenus, la déception vous guette ! Quant aux amoureux des jumpscares et de trains fantômes vous y trouverez sûrement un peu votre compte.
La Nonne sort dans les salles le 19 septembre prochain, retrouvez ci-dessus la bande-annonce.