La Planète des Singes - Le Nouveau Royaume : un spectacle époustouflant pour relancer la franchise

La Planète des Singes - Le Nouveau Royaume : un spectacle époustouflant pour relancer la franchise

CRITIQUE / AVIS FILM - Wes Ball réussit avec "La Planète des Singes : Le Nouveau Royaume" un film qui gère aussi bien sa dimension de suite que celle de reboot, avec une toute nouvelle histoire éclairée par la légende de César. Un blockbuster aux effets visuels aussi spectaculaires que renversants, pour introduire un nouveau monde dont l'exploration future s'annonce passionnante.

La Planète des Singes embrasse son futur

En bon spécialiste des effets spéciaux, le réalisateur Wes Ball a su mettre son talent et son énergie là où il le fallait dans ce nouveau film La Planète des Singes : Le Nouveau Royaume. Après la trilogie "César" (La Planète des Singes : Les OriginesLa Planète des Singes : L'Affrontement et La Planète des Singes : Suprématie), La Planète des Singes : Le Nouveau Royaume trouve le bon équilibre entre la suite - son intrigue s'articule autour de l'héritage du légendaire César, des centaines d'années après sa mort - et le reboot.

Noa (Owen Teague) - La Planète des singes - Le Nouveau Royaume
Noa (Owen Teague) - La Planète des singes - Le Nouveau Royaume ©Disney

En effet, puisque César n'est plus et qu'il est devenu un mythe dans un monde totalement bouleversé où les primates dominent et les humains ont régressé dans leur quasi totalité à l'état sauvage, on s'attache dans ce nouveau film au destin de Noa (Owen Teague), un jeune chimpanzé d'une communauté pacifique. Dans ce monde, plusieurs clans de singes existent. Il y a ceux qui ont oublié César et ceux qui font vivre son enseignement. Et ceux qui ont corrompu celui-ci pour établir un empire. La Planète des Singes : Le Nouveau Royaume raconte ainsi, dans un film aux séquences d'action et aux effets visuels spectaculaires, comment l'héritage d'un individu, considéré comme un dieu, peut être utilisé à des fins pacifiques comme guerrières, pour épanouir ou asservir.

Un film de prouesses technologiques

Sur cette bonne idée, qui permet de faire vivre encore César par sa légende tout en donnant naissance à une autre histoire avec ses nouveaux personnages, Wes Ball réalise ainsi un blockbuster de SF réussi. On y prend un plaisir viscéral à découvrir des environnements magnifiques, une nature foisonnante dans laquelle on passe de liane en liane avec une fluidité vertigineuse. Les effets spéciaux sont assurés par le studio néo-zélandais Weta Digital - créé par Peter Jackson -, qui a précédemment oeuvré sur Avatar : La Voie de l'eau. Une référence prestigieuse qui se voit. En effet, les mouvement des singes, leur fourrure selon qu'elle est sèche ou mouillée, les feuillages, l'eau, tout participe à rendre la sensation d'immersion parfaite.

La Planète des singes - Le Nouveau Royaume
La Planète des singes - Le Nouveau Royaume ©Disney

Lorsque son clan est attaqué et asservi par Proximus César, un chef bonobo qui veut faire sienne l'ancienne technologie humaine - essentiellement militaire -, Noa se réveille dans les ruines et se met en quête de retrouver les siens. Sur sa route, il va rencontrer Raka (Peter Macon), un orang-outan plein de sagesse et gardien de l'héritage humaniste de César. Ensemble, ils vont réussir à "apprivoiser" Mae, une jeune humaine qui se dirige dans la même direction qu'eux.

Dans cette nouvelle histoire de La Planète des Singes où les humains sont à la marge, c'est le casting des primates et donc des comédiens en performance capture qui se distingue. Owen Teague en Noa et Kevin Durand en Proximus César. Conseillés par Andy Serkis, spécialiste de la performance capture et interprète de César dans les précédents films, ceux-là rendent parfaitement un registre étendu d'émotions magnifiées par, encore, une technologie à la pointe. Ainsi, malgré des interprétations appliquées, les personnages humains incarnés par Freya Allan (Mae) et William H. Macy (Trevathan, esclave et conseiller de Proximus César) paraîtraient en comparaison presque fades.

Le choix timide d'un scénario convenu

Avec une telle réussite dans son spectacle visuel, difficile de ne pas soupirer parfois devant la narration basique d'un scénario sans beaucoup d'originalité. Comme le Noé de la Bible, comme le Néo de Matrix, Noa ne s'en rend pas tout de suite compte mais c'est bien à lui qu'est confié l'établissement d'un nouveau monde. Il va donc passer par la phase de l'éveil, puis par celle des obstacles à surmonter, qui lui montreront qui sont ses amis et qui sont ses ennemis, avant enfin de commencer à comprendre qui il est devenu et quelle va être sa nouvelle vie. Très rapidement, on comprend donc les enjeux des différents personnages et on peut deviner assez facilement ce qu'il adviendra d'eux.

Mais en relevant de La Planète des Singes : Le Nouveau Royaume le simplisme de son scénario, on tombe dans ce même reproche fait à James Cameron concernant la franchise Avatar. Dénominateur commun, ces deux franchises utilisent avec réussite les technologies visuelles les plus performantes de leur temps. Alors, peut-être que ce que La Planète des Singes : Le Nouveau Royaume dit des valeurs humaines, de la liberté, du pouvoir et de la lutte sociale, n'est pas philosophiquement très complexe. Mais le spectacle visuel est tel que la banalité commune du scénario pourra alors apparaître, dans un effet grossissant, comme une faiblesse.

Cependant, il aurait sans doute été trop demander que  d'être saisi et renversé autant par les effets spéciaux que par l'écriture du scénario, au risque de perdre toute lisibilité et de se noyer dès le premier opus de ce nouveau cycle La Planète des Singes. Ce qui aurait été dommage, tant La Planète des Singes : Le Nouveau Royaume est prometteur pour la suite.

La Planète des singes : Le Nouveau Royaume de Wes Ball, en salles le 8 mai 2024. Ci-dessus la bande-annonce. Retrouvez ici toutes nos bandes-annonces.

Conclusion

Note de la rédaction

Avec son spectacle visuel, souvent au niveau de celui d'"Avatar : La Voie de l'eau", "La Planète des Singes : Le Nouveau Royaume" est un blockbuster de SF très réussi. Devant une telle générosité, on passera sur son scénario convenu, qui réussit néanmoins l'hommage à ses prédécesseurs et l'ouverture d'un nouveau cycle de la grande histoire de "La Planète des Singes". À ne pas rater.

Note spectateur : Sois le premier