Le retour du héros : une comédie romantique fort sympathique

Le retour du héros : une comédie romantique fort sympathique

En salle depuis le 14 février, "Le retour du héros" est une comédie romantico-burlesque avec des accents à la Molière. Un film sympathique servi par un excellent duo d’acteur qui offre un duel savoureux.

Après Asterix et Obelix Au service de Sa Majesté et Les vacances du petit Nicolas, Laurent Tirard présente sa nouvelle comédie, Le retour du héros, avec Jean Dujardin et Mélanie Laurent. Deux acteurs qui se tirent délicieusement la bourre dans un bon vieux vaudeville.

À l’époque napoléonienne, Pauline (Noémi Merlant), jeune fille de bonne famille, est aux anges lorsque le beau, l’élégant, le majestueux capitaine Neuville (Jean Dujardin) demande sa main à sa famille. Celle-ci en est ravie, mais au milieu des réjouissances la sœur aînée, l’intellectuelle et raisonné Élisabeth (Mélanie Laurent) ne se laisse pas duper. Elle voit clair chez Neuville. A ses yeux, il n’est qu’un imposteur, un séducteur et un homme volage.

Lorsque le soldat est appelé sur le champ de bataille, Pauline ne vit plus que dans l’attente des lettres qu’il lui avait promis d’écrire. Malheureusement, rien ne vient et la jeune femme menace de dépérir. Élisabeth prend alors les devants, elle décide de lui écrire ces fameuses lettres en se faisant passer pour Neuville. Pauline reprend goût à la vie et Élisabeth explore ses nouveaux talents de romancière. Mais il est temps d’y mettre fin et de faire mourir sa création. Dans une dernière lettre, Élisabeth met en scène la mort héroïque du capitaine Neuville, établissant par la même occasion sa légende. Malheureusement, ce dernier revient quelques années plus tard… En vulgaire clochard.

Un vaudeville servi par un duel d’acteur savoureux

Un vaudeville se caractérise par un comique léger basé sur le quiproquo. Le retour du héros s’inscrit tout à fait dans ce genre. Et quand le quiproquo est bien trouvé et entraîne des situations aussi cocasses que drôles, le spectateur se laisse volontiers embarquer. D’autant plus quand ces cocasseries sont portées par Jean Dujardin et Mélanie Laurent. Ces deux acteurs incarnent parfaitement le sérieux et la clairvoyance chez Élisabeth et la bassesse, la fourberie et la lâcheté chez Neuville. Et le duel que ces deux personnages se mènent tout au long du film s’avère très plaisant.

Le quiproquo sur lequel repose le film est également extrêmement intéressant et donne envie de savoir comment tout cela va se terminer. Que se passe-t-il lorsqu’une écrivaine est confrontée à sa création et que celle-ci est aux antipodes de ce qu’elle avait imaginé ? Si en plus, ces deux-là se détestent et ne se font que des mauvais coups, c’est d’autant plus plaisant. Et enfin, au summum du quiproquo, ceux-là sont liés par leur supercherie.

Une comédie pas si légère

Derrière la cocasserie et les quiproquos, Le retour du Héros abrite certaines réflexions pas si futiles. Ainsi, l’imagination n’est pas la réalité. La réalité de la guerre est notamment plus terrible et sombre que l’héroïsme. Un lâche prend soudainement une dimension plus humaine : celui d’un homme qui a peur pour sa vie. Ainsi, le regard de la vraie héroïne, Élisabeth, change pour voir l’être avec ses imperfections plutôt que la création sans failles. La crédulité s’invite donc en réflexion première dans ce film. Les autres personnages ne sont-ils donc pas tout aussi condamnables ? Celui qui croit aveuglément sans se poser plus de questions ne mérite-t-il pas d’être dépeint en imbécile ?


C’est ainsi que sont montrés les autres personnages et notamment les victimes des supercheries d’Élisabeth et du capitaine Neuville. Ces questions reposent sur une vraie réflexion qui lorsque le spectateur s’y attarde peut-être tout à fait actuelle et universelle. Même si celle-ci traitée de manière comique et légère dans le film, la réflexion est réelle.

Le retour du héros n’est évidemment pas un grand film, mais il n’en demeure pas moins un bon film. Il se compose de dialogues et de scènes tout à fait cocasses et parfaitement prodiguées par des acteurs généreux. Il s’inscrit dans un genre original, pas si souvent exploité et somme toute très respectable : le vaudeville. Enfin, derrière ce genre, a priori, léger, se cache une réflexion bien réelle. Une œuvre à voir pour passer un bon moment.

 

Le retour du héros de Laurent Tirard, en salle le 14 février 2018. Ci-dessus la bande-annonce.

Conclusion

Note de la rédaction

Une comédie à la vaudeville sympathique dotée d'une vraie réflexion et bien emmenée par son casting.

Sur la bonne voie

Note spectateur : 2.8 (3 notes)