CRITIQUE / AVIS FILM - Véritable point de convergence de nombreux artistes, Laurel Canyon a vu éclore des groupes mythiques comme Buffalo Springfield, The Beach Boys et The Mamas and the Papas dans les années 60. « L’écho de Laurel Canyon » retrace la période bénie où ces musiciens s’inspiraient et se défiaient sous le soleil californien.
Dans les années 60, plusieurs groupes américains marchent dans les pas des Beatles et contribuent à l’avènement du rock’n’roll. Parmi eux figurent The Byrds, The Beach Boys, The Mamas and the Papas et Buffalo Springfield. L’écho de Laurel Canyon revient sur les années de gloire de cette communauté installée sur les hauteurs de Los Angeles.
Guidé par le chanteur Jakob Dylan, leader des Wallflowers et fils d’une légende de la musique rarement citée dans le documentaire malgré son influence monumentale sur les groupes évoqués, L’écho de Laurel Canyon délaisse la scène folk new-yorkaise évoquée dans Inside Llewyn Davis pour se concentrer sur la Californie des années 60.
Des témoignages passionnants
Tout comme Greenwich Village, Laurel Canyon est un lieu géographique où la convergence entre de nombreux artistes, mais aussi la compétition entre eux, a permis d’aboutir à des chefs d’œuvre comme Pet Sounds des Beach Boys et Turn ! Turn ! Turn ! des Byrds. Les témoignages d’artistes comme Tom Petty, Stephen Stills et Michelle Phillips retranscrivent à merveille l’effervescence créatrice et le sentiment de liberté qui régnaient dans la Cité des Anges avant la désillusion des seventies - comme le faisait Once Upon a Time… in Hollywood l’an dernier.
L’influence du Royaume-Uni, qui avait pour fer de lance les Beatles et les Rolling Stones, n’a en rien empêché ces musiciens de creuser leur propre sillon dans l’industrie, caractérisé par une douceur psychédélique et une poésie associée à des mélodies devenues incontournables. Chaque intervention ou souvenir de Brian Wilson, bassiste et auteur-compositeur des Beach Boys, ramène par exemple à la singularité du processus pour aboutir au « son californien » si spécifique, à l’image de la fois où il a rempli sa demeure de sable pour écrire Pet Sounds.
L’écho de Laurel Canyon est d’ailleurs truffé d’anecdotes savoureuses sur les conditions de vie de ces artistes. Du caractère de cochon de David Crosby, qui a provoqué son éviction des Byrds comme il le reconnaît lui-même, au triangle amoureux au cœur de The Mamas and the Papas, les passionnés devraient se régaler en découvrant les coulisses d’une scène musicale à part, et dont l’héritage continue d’être perpétué.
Un documentaire en surface
En parallèle des images d’archives et des interviews des principaux concernés, Jakob Dylan reprend en studio et sur scène des classiques de cette époque bénie, avec des artistes comme Regina Spektor, Neil Young ou encore Norah Jones. Si la volonté du chanteur et du réalisateur Andrew Slater de rendre hommage à leurs prédécesseurs est on ne peut plus louable, elle laisse néanmoins le spectateur sur sa faim. En effet, les nombreuses séquences musicales viennent régulièrement interférer dans le portrait de ce lieu hors-norme.
Malgré la richesse des témoignages, il est difficile de plonger totalement dans l’atmosphère de Laurel Canyon en seulement 1h22. Une fois le documentaire terminé, l’impression de n’être resté qu’à la surface d’un sujet aussi riche est présente.
L’écho de Laurel Canyon n’a donc pas la profondeur de certains documentaires musicaux comme No Direction Home, Marley ou Supersonic. Le long-métrage vaut néanmoins d’être vu pour le regard empli d’émotion qu’il lance vers le passé, et pour les paroles de tous ces artistes qui le racontent sans nostalgie et avec toujours autant de passion.
L’écho de Laurel Canyon, disponible en VOD à partir du 8 juin 2020. Ci-dessus la bande-annonce. Retrouvez ici toutes nos bandes-annonces.