CRITIQUE / AVIS FILM : Après avoir mis en scène "Overlord" et "Le Samaritain", Julius Avery est de retour avec son quatrième long-métrage : "L’Exorciste du Vatican". Un film d’horreur classique mais efficace qui se concentre sur le véritable parcours du Père Gabriele Amorth, incarné pour l’occasion par Russell Crowe.
L’Exorciste du Vatican : l'histoire vraie du Père Amorth
Décédé en 2016, Gabriele Amorth était un prêtre catholique italien, surtout connu pour être l’exorciste en chef du Vatican. Né le 1er mai 1925 à Modène, en Italie, il a procédé à plus de 70 000 exorcismes au cours de sa carrière. Ce dernier a écrit une vingtaine de livres sur le sujet, dont seulement sept ont été traduits en français. Amorth a été une figure controversée, car certains l'ont critiqué pour ses opinions conservatrices et sa vision traditionnelle de l'exorcisme. Néanmoins, il était considéré comme l'un des exorcistes les plus connus et respectés de l'Église catholique.
Réalisé par Julius Avery, L’Exorciste du Vatican s’inspire des archives du Père Gabriele Amorth, et de ses livres Un exorciste raconte (1992) et Nouveaux récits d'un exorciste (1993). Le long-métrage, emmené par Russell Crowe, suit le Père Amorth dans une de ses enquêtes dans laquelle il procède à un exorcisme sur une jeune garçon possédé par un démon extrêmement puissant.
Russell Crowe au sommet de sa forme
L’Exorciste du Vatican est sans doute, à ce jour, le meilleur film de Julius Avery. Lui qui avait réussi à rater des sujets pourtant immanquables avec Overlord et Le Samaritain, est de retour ici aux commandes d’un film d’horreur classique mais efficace. Pour les plus fragiles d’entre vous, rassurez-vous, L’Exorciste du Vatican n’est pas un exemple de production horrifique terrifiante.
Davantage orienté pour le grand public, L’Exorciste du Vatican est avant tout un blockbuster léché, qui se concentre davantage sur la profession du Père Amorth que sur une explosivité des ressorts horrifiques. Le cinéaste met ainsi en scène une aventure esthétiquement agréable, aux ressorts horrifiques assez légers, qui s’engouffre dans une dernière partie qui lorgne vers la série B assumée.
Etrangement, presque miraculeusement, le récit de L’Exorciste du Vatican tient la route. Surtout grâce à la présence de Russell Crowe, qui semble s’amuser comme un petit fou dans la peau du Père Amorth. Le comédien propose une interprétation habitée et campe un prêtre farceur, drôle et espiègle, qui est la grande force du film.
L’acteur incarne un héros impactant, un prêtre consciencieux, téméraire, impitoyable dans l’exercice de ses fonctions, et finalement très humain. Et même lorsque Russell Crowe s’exprime en italien, il parvient à être totalement crédible. C’est sans nul doute l’une des meilleures représentations d’un prêtre dans le cinéma américain depuis de nombreuses années.
Un récit conventionnel
Malgré quelques envolées agréables, L’Exorciste du Vatican atteint très rapidement ses limites. Après une scène d’ouverture assez étonnante où notre protagoniste offre une belle leçon de pragmatisme et de suggestion, le long-métrage s’engouffre dans un récit extrêmement classique. Film conventionnel, l’histoire se déroule sans surprise, même si la tension parvient à faire son effet. Le tout est plombé par des personnages secondaires extrêmement faibles (à l’exception peut-être du Père Esquibel interprété par Daniel Zovatto).
Et malgré un manque criant d’originalité, que ce soit dans la mise en scène comme dans les thématiques abordées, Julius Avery a la bonne idée de proposer des ruptures de ton permanentes, favorisées par la prestation de Russell Crowe.
Vous l’aurez sans doute compris, L’Exorciste du Vatican vaut surtout pour la présence de Russell Crowe, au sommet de sa forme, qui permet à l’assistance de passer malgré tout un bon moment devant une œuvre codifiée et souvent en panne de créativité.
L'Exorciste du Vatican de Julius Avery au cinéma dès le 10 mai 2023. Ci-dessus la bande-annonce. Retrouvez ici toutes nos vidéos.