Logan Lucky - Notre avis

Logan Lucky - Notre avis

Steven Soderbergh fait son retour attendu avec "Logan Lucky", qui montre que le réalisateur maîtrise toujours aussi bien le film de braquage.

Après avoir œuvré sur les deux saisons de l’excellente série The Knick, Steven Soderbergh est de retour au cinéma. Le cinéaste est enfin sorti de sa retraite pour nous offrir Logan Lucky. Dans ce film de braquage, le style du réalisateur est parfaitement reconnaissable. Néanmoins, jamais le long-métrage ne donne l’impression d’être un ersatz de la trilogie Ocean’s. Au contraire, Logan Lucky bénéficie d’une galerie de personnages singuliers, à des années-lumière de la bande emmenée par George Clooney.

Des anti-héros flamboyants

En effet, Logan Lucky présente un groupe profondément attachant qui, grâce à son ingéniosité, saura combler son manque de moyens pour un casse foireux. À la tête de ce petit groupe, deux frères, incarnés par Channing Tatum et Adam Driver. Le premier boite et le second a perdu son avant-bras en Irak. Dans leur petit bled de Virginie-Occidentale, les frangins sont sans cesse rabaissés, subissent des brimades sur leur condition physique. À l’inverse, Steven Soderbergh porte sur eux un regard plein d’amour. Le choix de la bande originale, à commencer par un morceau de John Denver, rend par exemple l’attachement du cinéaste totalement perceptible.

Critique de Logan Lucky de Steven Soderbergh

Le traitement du réalisateur s'oppose donc au cynisme auquel les frères font face - représenté en partie par le personnage du génial Seth MacFarlane. Et il se ressent en permanence le soutien mutuel que les frères se portent, souvent exprimé de façon maladroite et drôle. Channing Tatum et Adam Driver y sont évidemment pour beaucoup dans la réussite de la construction de ces anti-héros. Les deux comédiens réussissent, en effet, à se fondre totalement derrière ces protagonistes extrêmement touchants.

Alors, progressivement, on comprend que les préjugés sur les deux frères leur permettront de potentiellement réussir leur casse. En effet, plus les Logan sont pris pour des idiots, plus leurs chances de réussir le coup augmentent. Cependant, leur dignité à toute épreuve ne suffira évidemment pas à élaborer le braquage.

Une narration extrêmement efficace

Dans la première partie, Soderbergh expose les motivations des frères avec simplicité et efficacité. Puis, le cinéaste se concentre sur le braquage. Préférant n’en dire que très peu sur le plan mis en place, il en vient donc rapidement à la journée fatidique du casse.

La mise en scène donne l’impression d’un stratagème bâclé, élaboré par des rednecks complètement barrés. C’est notamment l’image que renvoie Daniel Craig, membre indispensable de la bande. Pour réussir leur coup, les deux frères vont devoir faire évader ce dernier le même jour que le braquage. Grâce à son interprétation du criminel Joe Bang, Craig vient de créer un personnage instantanément culte.

Critique de Logan Lucky de Steven Soderbergh

En passant de la prison au casse, Steven Soderbergh rappelle Hors d’atteinte, l’un de ses meilleurs films. Logan Lucky est emprunt du même aspect poisseux et de la malchance qui lorgne en permanence les protagonistes. Sa narration est en revanche plus directe, même si Soderbergh prend toujours un malin plaisir à jouer sur les faux-semblants.

Dans la dernière partie, le cinéaste envoie enfin de nombreux flashbacks permettant de comprendre l’arnaque. Soderbergh ne se réinvente pas vraiment puisqu’il avait déjà usé du même procédé à la fin d’Ocean’s Eleven. Dans Logan Lucky, le montage paraît cependant plus percutant, en particulier parce qu’il fait essentiellement la part belle aux personnages, au lieu de miser sur le côté spectaculaire du braquage. Grâce à des situations hilarantes et des répliques toujours bien senties, Soderbergh va même jusqu’à minimiser les risques du casse, que le spectateur suit comme un jeu.

Une des meilleures comédies de son auteur

Logan Lucky est donc un pur plaisir que le spectateur suit avec une énorme attention, ne serait-ce que par envie de voir ces laissés-pour-compte s’en sortir. Si le film se suffit à lui-même, la conclusion laisse tout de même une ouverture, en partie grâce au développement dans l’épilogue d’un protagoniste charnière, incarné par Hilary Swank. Malgré l’abondance de suites qui débarquent au cinéma, on serait ravi de retrouver ces héros, dont l’humanité et la bienveillance transparaissent dans chaque scène de cette comédie réjouissante.

 

Logan Lucky de Steven Soderbergh, en salle le 25 octobre 2017. Ci-dessus la bande-annonce.

Conclusion

Note de la rédaction

"Logan Lucky" est une comédie survoltée portée par des personnages profondément attachants.

Bilan très positif

Note spectateur : Sois le premier