McQueen : le punk de la mode immortalisé à l'écran

McQueen : le punk de la mode immortalisé à l'écran

"McQueen", c'est avant tout la belle histoire d'une collaboration florissante entre Ian Bonhôte et Peter Ettedgui, qui ont voulu rendre hommage à une icône de la mode unique en son genre. Alexander McQueen était grand de sa modestie et de sa marginalité.

On ne va pas vous le cacher, on ne connaissait pas grand chose de la vie du designer de mode Alexander McQueen. Et pour tout de suite être clair : ce nouveau film-documentaire, réalisé par le duo Ian Bonhôte et Peter Ettedgui ne fait qu'effleurer l'enfance de cet homme de mode. Intitulée sobrement McQueen, ce documentaire adapté pour les salles de cinéma préfère s'attarder sur le plus important, en s'attaquant au sujet sans détour. D'emblée, le spectateur est plongé dans les coulisses du métier ; les défilés, les conceptions, les pièces d'arts toutes plus originales et subversives les unes que les autres... Bienvenue dans le monde farfelu mais passionnant d'Alexander McQueen.

Décédé en février 2010, celui que la presse du monde aime appeler "l'enfant terrible de la mode" était aussi très certainement l'un des créateurs les plus talentueux, du fait de sa sincérité. Bonhôte et Ettedgui l'ont compris et abordent les phases charnières de sa carrière en établissant le parallèle avec sa vie personnelle, souvent tourmentée. Né dans la modestie à Londres, Alexander McQueen a tissé sa marginalité dans chacune de ses créations. Tout en restant simple : il n'a jamais été bling-bling. Le documentaire dresse le portrait d'un punk désabusé par le monde ; souvent empreint de mauvaises pensées et torturé, parfois romantique. Quelques soient ses sentiments, McQueen demeure, grâce à son art, un livre grand ouvert.

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© Vértigo Films

Pièces maîtresses 

Si les deux réalisateurs ont réussi à délivrer une belle lettre d'amour à cette étoile filante de la mode, c'est aussi en mettant en avant ses défilés, ancrés dans leurs époques. Le documentaire est ainsi monté chronologiquement. Les parties, sectionnées avec réflexion, démontrent que McQueen était un personnage d'autant plus conscient du monde qui l'entoure que fasciné par le contemporain, sans oublier le classique, le romanesque. De l'anti-consumériste The Horn of Plenty ("La corne d'abondance") à The Bone Collector ("Le fossoyeur") en passant par la science-fiction, les inspirations hitchcockiennes et "Plato's Atlantis" (le thème de l'Atlantide), McQueen met en exergue les tares de notre société tout en y délivrant au grand jour ses rêveries (et hantises) collectives.

Malheureusement, le côté insaisissable de McQueen perdure. Obnubilé par la mort - le documentaire y fait référence en mettant en scène les transitions avec un crâne, qui figure aussi sur l'affiche - le créateur est resté maître de sa vie, en ne tombant jamais dans la surenchère, dans l'accessoire. Sans cesse pertinent, donc... jusqu'à sa mort. Qu'il a aussi pu choisir. Maître de son destin, du début à la fin.

 

McQueen de Ian Bonhôte et Peter Ettedgui, en salles le 13 mars 2019. Ci-dessus la bande-annonce. Retrouvez ici toutes nos bandes-annonces.

Conclusion

Note de la rédaction

Un beau documentaire sur une icône punk et insaisissable de la mode, appréciable sur grand écran.

Note spectateur : Sois le premier