CRITIQUE / AVIS FILM - Les célèbres mutants adeptes des arts martiaux et fans de pizza sont de retour avec "Ninja Turtles : Teenage Years". Un film d'animation doté d'une identité visuelle singulière, qui colle parfaitement à l'univers créé par Kevin Eastman et Peter Laird.
Ninja Turtles Teenage Years : nouvelle approche pour une franchise culte
Après une multitude de bandes dessinées, de nombreux films d'animation et séries ainsi que plusieurs live action, les héros créés par Kevin Eastman et Peter Laird sont de retour. Ninja Turtles : Teenage Years prend la forme d'une origin story racontant comment quatre adorables tortues ont muté à cause d'un composé expérimental tombé dans les égouts new-yorkais. Élevés par Splinter (Jackie Chan), un rat ayant lui aussi goûté à la fameuse potion, Leonardo (Nicolas Cantu), Donatello (Micah Abbey), Raphaël (Brady Noon) et Michelangelo (Shamon Brown Jr.) ont grandi dans les souterrains de la Grosse Pomme, leur père adoptif se méfiant des humains comme de la peste.
Mais après avoir vécu des années dans l'ombre à devoir faire les courses incognito, les adolescents rêvent de mener une vie normale, d'aller à l'école et de sortir comme les jeunes de leur âge. Lorsque leur nouvelle amie April O'Neil (Ayo Edebiri) leur explique qu'un caïd baptisé Superfly (Ice Cube) terrorise la ville, les tortues se lancent à sa recherche, espérant pouvoir susciter l'admiration grâce à leurs actes héroïques.
La grande réussite de Ninja Turtles : Teenage Years est d'embarquer le spectateur dans un univers familier qu'il prend plaisir à redécouvrir. Car l'objectif des réalisateurs Jeff Rowe (Les Mitchell contre les machines) et Kyler Spears, ainsi que celui des coscénaristes et producteurs Seth Rogen et Evan Goldberg, n'est pas de verser dans la désormais incontournable nostalgie. Ils souhaitent offrir une nouvelle approche d'un univers de comics déjà exploré au cinéma, à la télévision ou encore dans le jeu vidéo, sans le dénaturer.
Du rap, des pizzas et de la castagne
Les fans de la licence retrouveront évidemment toute son essence, toute la discipline de ces héros formés par un guerrier pour maîtriser les arts martiaux, leurs personnalités distinctes comme le tempérament de leader de Leonardo ou celui plus espiègle de Michelangelo ou encore les autres créatures mutantes aussi imposantes que débiles comme Bebop (Seth Rogen) et Rocksteady (John Cena). Les néophytes prendront quant à eux plaisir à découvrir cet univers magnifié par le style visuel crayonné et parfois saccadé, dans la lignée de celui de Spider-Man : New Generation.
Une identité qui colle parfaitement à ces protagonistes noctambules qui évoluent dans les profondeurs poisseuses et humides de New York, qui sautent d'un toit à l'autre un soir de pleine lune et qui sont toujours partants pour savourer une part dégoulinante de pizza. Tout au long du film, les plans iconiques et les chorégraphies mémorables s'enchaînent, notamment lorsque les frères se mettent à traquer Superfly en investissant les principaux lieux tenus par le crime organisé. Le design s'accorde aussi à merveille aux personnages secondaires déglingués, des mutants menés par la mouche géante doublée par Ice Cube, à l'apparence loin d'être aussi soignée que le dealer incarné par Ron O'Neal dans Super Fly.
Ce bal des freaks dans la ville qui ne dort jamais atteint son paroxysme au cours du final explosif évoquant celui de S.O.S Fantômes, où l'on percevait déjà totalement la chaleur des égouts fumants et le tumulte d'une mégalopole que Jeff Rowe, Kyler Spears et leurs équipes parviennent à retranscrir par l'animation. À cela s'ajoute une bande originale remplie de classiques du rap comme Ante Up, Can I Kick It ? ou No Diggity qui ne font qu'accentuer l'atmosphère profondément cool de ces aventures urbaines.
La patte Seth Rogen et Evan Goldberg
Au-delà de l'ambiance hip-hop qu'ils affectionnent particulièrement, les apports de Seth Rogen et Evan Goldberg se ressentent à travers l'écriture des Tortues Ninja, mais aussi à travers celle d'April. S'ils sont plus sages, moins vulgaires et plus dégourdis, les mutants et l'apprentie journaliste rappellent les personnages de Supergrave, avec lesquels ils partagent la même maladresse et la même envie d'être acceptés pour ce qu'ils sont.
Ils représentent l'autre gros atout de Ninja Turtles : Teenage Years et comblent amplement l'absence de grosses surprises du récit par leur énergie, leur humour et leur panache. En résumé, les mutants n'avaient jamais eu droit à un aussi beau projet au cinéma.
Ninja Turtles : Teenage Years de Jeff Rowe et Kyler Spears, en salles le 9 août 2023. Ci-dessus la bande-annonce. Retrouvez ici toutes nos bandes-annonces.