CRITIQUE FILM - Spin-off de la trilogie Ocean's, le long-métrage de Gary Ross met en scène un casting féminin impressionnant mais laisse un goût général d'insatisfaction.
C'est dix ans après le dernier opus d'une trilogie bien remplie que Gary Ross, fidèle ami de Steven Soderbergh, le réalisateur des trois premiers volets (Ocean's Eleven, Ocean's Twelve et Ocean's Thirteen), revient aux manettes de l'histoire la plus glamour de tous les braquages. Avec un spin-off aux messages et au casting "girl power" totalement assumés, le réalisateur de Hunger Games, signe un film de braquage en demie-teinte.
C'est sous la forme d'un spin-off que la trilogie renaît, un peu à l'instar de SOS Fantômes qui était revenu en 2016 avec une nouvelle version féminine, signée Paul Feig, fun et décomplexée. Son casting était tout aussi réjouissant et, tout comme ce long-métrage, laissait un arrière goût de déception à cause d'une réalisation sans surprise et d'un scénario trop prévisible.
Ocean's 8 tente donc, comme quelques films avant lui, de faire renaître une franchise qui avait su fidéliser un large public. Pas évident de passer après un succès mondial, encore moins évident de passer d'un réalisateur qui n'a plus besoin de faire ses preuves à un réalisateur qui doit encore faire les siennes ou qui ne les a jamais réellement faites. Si le scénario n'est pas totalement vain car il propose tout de même quelques bonnes idées qui laissent surprendre, il manque cruellement, contrairement à sa mise en scène, de rythme. Certains événement, beaucoup trop prévisibles, reprennent le schéma traditionnel des trois premiers films et c'est sur ce point que le long-métrage laisse à désirer.
Un casting 100% féminin qui fait du bien
Mais s'il y a bien quelque chose à retenir du film, en dehors d'un scénario aux faiblesses récurrentes et qui laisse un goût global de déjà vu, c'est le casting. Composé de certaines des plus grandes actrices et personnalités féminines américaines telles que Sandra Bullock, Cate Blanchett, Anne Hathaway, Sarah Paulson, Helena Bonham Carter, Mindy Kalling, Awkwanifa ou encore Rihanna, qui sait décidément tout faire, le film brille par leurs prestations et leurs présences.
Surprenantes, dynamiques et drôles, les actrices sont le seul gros point positif du long-métrage. Ce qui est à la fois un point fort et un point faible puisque le film se repose sur elles et délaisse complètement certains autres aspects, comme le scénario. Malheureusement, Ocean's 8 prouve qu'il ne suffit pas de changer tout un casting pour proposer une suite réussie surtout pour une franchise à grand succès.
S'il propose un autre point de vue, qui colle avec l'actualité et le désir de voir plus de femmes à l'écran, il se perd dans sa propre contemplation. Et malgré le fait qu'il soit un divertissement efficace et une bouffée d'air frais par son casting fort et brillant, il laisse un arrière goût amer et difficilement occultable à cause de l'ombre des trois précédents films. Malgré tout, son (déjà) grand succès au box-office (58 millions de dollars de recette au box-office mondial pour un budget de 70 millions), permet de mettre en lumière l'importance des diversités au cinéma, l'importante demande et prise de conscience de la nécessite d'avoir des femmes représentées.
Ocean's 8 de Gary Ross, en salle le 13 juin 2018. Ci-dessus la bande-annonce.