CRITIQUE FILM - Un temps annoncé (à tort) comme le nouveau chapitre de la saga Cloverfield, l’ovni "Overlord" réalisé par Julius Avery et produit par J.J. Abrams débarque enfin dans les salles françaises. Alors véritable claque gore ou pétard mouillé ? On fait le point. Attention, si vous ne voulez rien savoir sur l'histoire du film, n'allez pas plus loin !
À la veille du débarquement, un groupe de parachutistes est largué en France occupée. Alors qu’ils luttent pour accomplir ce qui ressemble à une mission impossible, ils tombent sur un laboratoire secret dans lequel sont menées des expériences surnaturelles, aussi étranges que terrifiantes.
Après avoir vu les premières bandes-annonces d'Overlord, le sang nous montait déjà à la bouche : on allait avoir droit à un pur film de guerre horrifique déjanté mettant en scène des zombies nazis prêts à déchiqueter de la chair fraîche. L'interdiction aux moins de 16 ans n'a fait que confirmer cette tendance.
Première surprise : Overlord est avant tout un film de guerre, qui ne cache pas sa principale influence : le classique incontestable de Francis Ford Coppola, Apocalypse Now. S'il ne s'agit évidemment pas de la même guerre, le parti pris de suivre les soldats au plus près de leur mission demeure l'élément commun aux deux films et la réalisation de Julius Avery (qui signe ici son deuxième long-métrage après Son of a Gun en 2014), âpre et réaliste, permet une immersion totale dans l'horreur de la guerre.
En cela, les premières minutes sont particulièrement réussies et plongent le spectateur à bord d'un avion de transport militaire quelques secondes avant que le groupe de parachutistes ne prenne son envol. Une petite claque visuelle.
Mais les couleurs flamboyantes choisies par Fabian Wagner et Laurie Rose, les directeurs de la photographie, rares dans les films de guerre, laissent présager un changement de ton qui ne va pas tarder à pointer le bout de son nez.
Overlord bascule (enfin) dans le thriller horrifique dans sa deuxième partie, lorsque les soldats débarquent dans un petit village français occupés par les nazis. Leur mission ? Détruire une antenne de communication située dans l'église du village et gardée par une horde de SS.
Pour les adeptes de jeux vidéo, cette trame pourrait tout à fait être le point de départ d'une mission d'un Call of Duty ou d'un Battlefield et nous avons parfois l'impression d'assister à une cinématique de jeu vidéoludique. Et comme dans toute partie, les soldats vont devoir passer des niveaux pour atteindre le boss final : le fameux "overlord" (suzerain).
Après un ventre mou d'une vingtaine de minutes fait d'allers-retours inutiles, le dernier acte nous offre enfin la dose d'hémoglobines tant attendue qui justifie à elle seule l'interdiction aux moins de 16 ans. Le film de guerre bascule alors totalement dans un thriller horrifique jouissif où les expérimentations nazies, censées créer des super soldats, ont débouché sur la naissance de morts-vivants assoiffées de sang que rien ne semble pouvoir arrêter. Overlord se transforme alors en survival horrifique gore et fun qui va nous tenir en haleine jusqu'aux ultimes secondes du film, et qui ravira les adeptes du genre.
Notre seul regret ? Que les bandes-annonces aient dévoilé trop tôt le twist zombiesque, qui intervient finalement assez tard dans le métrage et qui annihile donc tout effet de surprise.
Overlord de Julius Avery, en salle le 21 novembre 2018. Ci-dessus la bande-annonce. Retrouvez ici toutes nos bandes-annonces.