CRITIQUE FILM - Avec "Polar", l'adaptation des comics éponymes par Netflix. Mads Mikkelsen endosse le rôle de Black Kaiser, un tueur sanguinaire qui cherche à raccrocher. Une série B divertissante très inspirée par les comic-books.
A la base, Polar est un comic américain de Victor Santos publié chez Dark Horse Comics. Netflix, très friand des adaptations en tout genre, confie la réalisation du long-métrage à Jonas Akerlund. Finalement, le film a attiré notre attention surtout pour la présence de Mads Mikkelsen dans la peau de l'anti-héros Duncan Vizla.
Des références appuyées aux comics
Dès son générique pop et fluo, et son étalonnage sous acide, la volonté est claire : Polar doit être une référence constante aux comics. Le spectateur ne se fait pas d'illusion. Le cinéaste clarifie d'entrée les choses et confirme qu'il s'agit bien d'une série B. Scénario faiblard, personnages caricaturaux et haut en couleur, situations what the fuck et surtout mise en scène décomplexée. Les amateurs du genre vont être servis. Le long-métrage commence sur un règlement de comptes pop et rythmé, où les protagonistes sont introduits en arrêt sur image et placement des noms, et autres délires rythmés et jouissivement violents. S'en suit une histoire ultra classique d'un tueur professionnel qui cherche à raccrocher. Ses anciens employeurs et autres meurtriers ne sont pas d'accord avec ça. Une histoire commune de survie au milieu de la jungle des tueurs à gages.
Via une mise en scène et un montage très comic book, Polar divertie suffisamment. Et ce malgré une romance passablement ennuyeuse et beaucoup trop lente. Le long-métrage trouve sa quintessence dans une séquence d'action bien menée dans les couloirs désaffectés d'un sous-sol peu accueillant. Mad Mikkelsen s'en donne à cœur joie en action man violent et bourru. Pour autant, Polar ne cherche pas à aller au bout de son potentiel. Il n'atteint pas des œuvres très "comics" comme Kick-Ass ou Kingsman qui s'amusent à jouer avec les codes des histoires papiers. Le film manque d'une véritable vision et s'apparente plus à un pastiche du genre, parfois drôle, qu'à une véritable expression de la fidélité des films aux comics.
Ce Black Kaiser est un mélange étonnant de John Wick et Frank Castle. L'histoire est d'ailleurs très proche de la saga avec Keanu Reeves. Un ancien agent spécial, qui cherche à trouver la paix dans la solitude et la tranquillité est dérangé par ses anciennes connaissances. Les similitudes sont nombreuses, jusqu'à la présence du chien qui va encore une fois être une victime collatérale. Un homme froid et précis capable de se débarrasser de n'importe quel adversaire. Sa tête est mise à prix, il est seul, ne peut compter que sur de rares alliés. Bref, Polar pourrait limite être un épisode de John Wick, mais sous LSD.
Ensuite, ce Black Kaiser fait évidemment penser au Punisher. Peut-être est-ce parce qu'on vient de sortir de la saison 2 sur Netflix. Mais lorsqu'on pense à un tueur guidé par un code, la référence est Frank Castle. Froid, silencieux, sans concession, il ne lui manque plus que le crâne dessiné sur le gilet par balles. D'autant plus que sa psychologie d'un homme qui cherche à retrouver des soupçons d'une vie normale anime également le psychisme du Punisher. Bref, Polar est un divertissement sympathique, relativement violent, qui trouve son intérêt dans sa seconde partie. Le reste est un mauvais hommage aux comics doublé d'une romance à se tirer une balle dans la tête. Un rendu en demi-teinte donc !
Polar de Jonas Akerlund, sur Netflix à partir du 25 janvier 2019. Ci dessus la bande annonce. Retrouvez ici toutes nos bandes-annonces.