Rampage - Hors de contrôle, la taille ça compte

Rampage - Hors de contrôle, la taille ça compte

CRITIQUE FILM - "Rampage - Hors de contrôle" réunit Dwayne Johnson et des monstres géants. Un blockbuster nanaresque qui se transforme en plaisir jouissif quand il arrête de se prendre au sérieux...

Dwayne Johnson contre des monstres géants, ne nous mentons pas, pour tout fan de cinéma de divertissement décomplexé, l'affiche a de quoi faire rêver. Tiré d'un jeu vidéo qui lui sert davantage de prétexte de production que d'une véritable démarche d'adaptation, Rampage - Hors de contrôle nous propose ainsi du gros, du lourd, du bestial. Mais faut-il encore savoir quoi faire de tout ce bazar car à ce niveau il y a deux écoles : soit se prendre un minimum au sérieux en proposant de la qualité, soit y aller franchement en jouant sur la quantité.

Une retenue qui passe mal

Commençons par le problème majeur du long-métrage : sa trop grande confiance en lui. Difficile de dire si les producteurs pensaient tenir là LE film pop-corn de 2018 – et dans ce cas là le box-office américain leur donnera tort avec même pas 100 millions de billets verts récoltés en trois semaines -, mais toujours est-il que Rampage cherche régulièrement à nous vendre un certain standing.

Plus d'une fois, le scénario tentera de nous vendre autre chose qu'une entreprise de démolition par des monstres géants sans avoir les atouts nécessaires pour convaincre du sérieux de la chose. Pour preuve, les élans dramatiques autour de Naomie Harris ou l'insociabilité régulièrement rappelée de notre héros musclé. Des pauses dans un plaisir jouissif qui pourrait très bien s'en passer.

Rampage - Hors de contrôle : oui, la taille ça compte

Le bon nanar qui s'assume

Rampage n'est jamais aussi bon que lorsqu'il embrasse sa filiation avec les navets distrayants de The Asylum (Sharknado, Mega Shark vs Giant Octopus, etc.). Dès qu'il décide de lâcher la bête, le film y va carrément sans faire dans la dentelle. Les ficelles narratives deviennent ainsi à l'échelle des monstres : gigantesques. Plus d'une fois, le long-métrage n'hésitera pas à prendre des raccourcis pour faire avancer la non-intrigue sans se soucier d'un quelconque réalisme. La dernière demi-heure en est le parfait exemple, avec des deus ex machina en forme d'hélicoptères comme s'il en pleuvait. Mention spéciale à Malin Akerman qui nous joue le stéréotype de la méchante capitaliste dans une prestation digne d'un film de Steven Seagal.

Et que serait Rampage sans son gorille géant George, doux, frais, mais pas vraiment pratique ? Rien qu'une pub Tic Tac ! On reconnaît aisément que niveau effets-spéciaux, on en a pour notre argent. Les animaux gonflés aux hormones sont impressionnants et s'en donnent à cœur joie lors de quelques moments gores. Pour le coup, Brad Peyton – qui est décidément un dingue d'hélicoptères depuis San Andreas – sait comment filmer un blockbuster catastrophe et on ne rate pas une miette de l'action avec de jolis plans à la clé. À ce titre, le carnage final est un pur moment de cinéma décérébré visuellement bien fichu, contrairement à d'autres œuvres similaires. La preuve que même avec n'importe quoi, on peut faire quelque chose.

Rampage - Hors de contrôle : oui, la taille ça compte

Dwayne Johnson en mode The Rock

Non, on n'allait pas oublier de vous parler de Dwayne Johnson. Déjà parce qu'on l'aime presque autant qu'il s'aime, et ensuite parce qu'il a le don de tout rendre cool. À défaut d'être les poils, il est le visage de Rampage.

Par contre, inutile de se mentir : on se moque totalement du nom de son personnage. Avant d'insulter notre mémoire, on précise qu'il n'était pas nécessaire de le retenir puisque, comme c'est le cas depuis un long moment maintenant, l'acteur ne joue personne d'autre que lui-même. Pas une seule scène ne passe sans qu'il rappelle à quel point c'est super d'être lui. L'homme qui murmurait à l'oreille des gorilles se présente d'emblée comme le tombeur de ces dames, rappelle ici et là qu'il est hyper musclé aussi bien verbalement que physiquement, et qu'il sait tout faire. Si vous voyez une différence avec ses précédents rôles, merci de nous prévenir. Bref, il ne fait plus aucun effort d'incarnation et préfère capitaliser sur sa marque : The Rock.

Rampage - Hors de contrôle : oui, la taille ça compte

Comme presque à chaque fois, la recette marche, et s'il n'était pas là, il faut avouer que Rampage n'aurait pas la même carrure. Digne héritier des stars de films d'action des années 80-90, l'invincible monsieur muscle imprègne le métrage de sa coolitude absolue sans s'effrayer du ridicule. Il n'y a d'ailleurs rien de plus drôle que de voir le scénario tenter d'apporter du réalisme au bonhomme en expliquant son passé ou en le blessant inutilement alors que l'explication la plus simple reste la meilleure : c'est Dwayne « The Rock » Johnson !

Ainsi, bien que Rampage joue parfois un peu trop la carte du premier degré pour pleinement laisser son délire s'exprimer, il n'en demeure pas moins un blockbuster savoureux pour peu qu'on ait le cerveau éteint. Quoi qu'on peut aussi le garder allumé pour profiter de toutes les inepties avec un plaisir délectable.

 

Rampage - Hors de contrôle de Brad Peyton, en salle le 2 mai 2018. Ci-dessus la bande-annonce

Conclusion

Note de la rédaction

Un poil trop premier degré, "Rampage" reste un blockbuster généreux et bien filmé à défaut d'être bien scénarisé.

Sur la bonne voie

Note spectateur : Sois le premier