CRITIQUE / AVIS FILM – Après « Money », son premier film sorti sur Netflix en mai 2017, Martin Rosete revient avec son deuxième long-métrage : « Remember Me », une comédie romantique plutôt mollassonne portée par Bruce Dern, Caroline Silhol et Brian Cox.
Remember Me : une belle histoire qui ne décolle jamais
Remember Me (à ne pas confondre avec le film de 2010 avec Robert Pattinson et Emilie de Ravin) raconte comment Claude (Bruce Dern), un septuagénaire veuf, apprend que l’amour de sa vie a été admise dans une maison spécialisée dans le traitement de la maladie d’Alzheimer. Ils ne se sont pas vus depuis trente ans, mais il décide quand même d’aller à sa rencontre. Claude se fait interner dans le même établissement et va tenter de lui faire recouvrer la mémoire. Malheureusement, malgré ce postulat de départ mignon et intense, Remember Me ne décolle jamais. Il se contente d’être une comédie romantico-dramatique ultra quelconque. Celle-ci ne parvient jamais à sortir des carcans du genre, ni même à se démarquer. Avec des enjeux téléphonés et un scénario extrêmement attendu, le rendu global est bien mou.
Pour résumer simplement, Remember Me est un téléfilm chic, à peine plus créatif que les programmes télévisés du genre. Le film de Martin Rosete est davantage réservé aux après-midi M6 qu’à une véritable salle de cinéma, tant le métrage ne propose rien de novateur, ou d’un minimum passionnant… La romance est creuse, d’un ennui certain, et ne parvient pas à se magnifier malgré le potentiel de la distribution. Bruce Dern et Caroline Silhol, malgré leurs talents, se dépatouillent comme ils peuvent pour donner un peu de vie à tout ça. Parce que finalement, que ce soit la réalisation, le montage ou l’écriture, tout est terriblement paresseux. Remember Me est plat, sans âme, et véritablement insipide. Martin Rosete manque terriblement de vision artistique ou d’originalité pour donner une quelconque épaisseur à son projet. Les personnages sont prévisibles, les situations sont éculées, et malgré son sujet, Remember Me manque d’émotion.
Une comparaison difficile
En bref, Remember Me dégage une étrange sensation de superficialité. D’où cette impression d’être devant un téléfilm du dimanche après-midi. Les ressorts émotionnels ne prennent pas à cause d’un cruel manque de souffle. Les personnages sont insipides, et même la direction artistique bancale ne rend pas hommage au talent des deux interprètes principaux. Remember Me, c’est la romance cul cul la praline à réserver aux septuagénaires nostalgiques. Parce que si le film de Martin Rosete est plein de bonnes intentions et de bons sentiments, malheureusement, l’auditoire n’y croit pas vraiment. Reste heureusement l’alchimie entre Bruce Dern et Brian Cox, qui parvient à créer quelques instants cocasses et arrache difficilement un sourire aux spectateurs.
Enfin, Remember Me va souffrir de la comparaison avec le récent Les Plus belles années d’une vie, qui abordait sensiblement le même sujet par un prisme relativement identique. Sorti le 22 mai 2019, le film de Claude Lelouch réussissait là où Remember Me échoue. Beaucoup plus impactant, Les Plus belles années d’une vie parvient à traiter d'Alzheimer avec beaucoup plus de pertinence. La romance est beaucoup mieux gérée, les ressorts dramatiques sont extrêmement prenants et l’émotion est au rendez-vous.
Remember Me de Martin Rosete en salle le 9 septembre 2020. Ci-dessus la bande-annonce. Retrouvez toutes nos bandes-annonces ici.