CRITIQUE FILM - "Royal Corgi", film d’animation du duo Ben Stassen et Vincent Kesteloot, est une proposition qui s’adresse clairement à un public d’enfant. L’histoire et les personnages sont plutôt réussis, mais le film est bien plus sympathique que drôle.
Royal Corgi, de Ben Stassen et Vincent Kesteloot, retrace les aventures de Rex, le chien numéro un de la reine. Ce dernier jouit des faveurs de celle-ci et vit comme un petit prince, ce qui hérisse les poils de son entourage, jusqu’au mari de la souveraine. Malheureusement, un jour, il fait une grosse bêtise avec le président des États-Unis et déçoit fortement la reine. Il est trahi par son meilleur ami et se retrouve chassé du palais de Buckingham, avant de se retrouver dans un chenil pour chiens abandonnés. Dès lors, il se met en quête de retrouver le palais et la reine, doit affronter de nombreux dangers, mais va également croiser l’amour.
Un humour très enfantin, parfois trop
Le principal inconvénient avec Royal Corgi est que le film d'animation est bien plus souvent sympathique à défaut d’être drôle. Les gags de Corgi sont tout le temps un peu les mêmes. La maladresse du héros amène souvent les mêmes conséquences, ce qui donne au final un effet répétitif. Le comique de situation n’est alors pas exploité pleinement et les références sont assez pauvres - bien qu'on puisse en trouver quelques-unes plutôt plaisantes. Mais dans l’ensemble, Royal Corgi donne surtout l’impression d’un dessin animé à l’humour très lissé. Et il est difficile de le situer dans ce genre-là. Le film n’est pas tout à fait dans l’esprit Tex Avery, alors que la proposition pouvait le laisser penser. Certaines réactions ramènent à cet humour, mais elles restent discrètes. Certains personnages font également clairement penser à cet univers, comme la Pin-up et le caïd, mais ces personnages ne vont jamais à fond dans l’exagération d'un Tex Avery.
Ainsi, les gags, les réactions, les personnages, sont dans une espèce d’entre-deux au lieu d’aller à fond dans cet humour. Le constat est le même pour les mots d’esprit. Alors que certains personnages sont très marqués, ils restent relativement sages et ne vont jamais trop dans l’abus de leur personnalité. Leurs travers sont mis en image, mais toujours avec de la retenue, surtout pour les rôles secondaires.
Un personnage principal attachant
Il ne fait pas beaucoup de doute que le personnage principal, Corgi, plaira à son public - un public très jeune. Il s’apparente beaucoup à un enfant. Un enfant qui fait beaucoup de bêtises, mais qui sait jouer de ses charmes. Et l’une de ses bêtises va, un jour avoir des conséquences. Par cet événement, il apprendra à assumer ses actes et se rendra compte qu’il peut décevoir. Par la suite, il sera trahi par un de ses amis, et une nouvelle fois il apprendra une autre réalité de la vie ; que son statut attire la convoitise. Puis, en dehors de la vie de palace, il verra d’autres personnages qui ont une réalité très différente de la sienne, et à travers eux il apprendra la solidarité et la malice. Enfin, en dehors de son cocon, il rencontrera aussi l’amour pour lequel il devra se battre. Ainsi, la trajectoire de Corgi s’apparente à celle d’un enfant qui apprend la vie. Et bien que les curseurs ne soient pas poussés au maximum, l’histoire et la trajectoire du personnage restent cohérentes. Juste pas très passionnants...
Royal Corgi de Ben Stassen, en salle le 10 avril 2019. Ci-dessus la bande-annonce. Retrouvez ici toutes nos bandes-annonces.