Sexygénaires : Thierry Lhermitte et Patrick Timsit reforment un duo de choc

Les sexagénaires de 2023 sont-ils encore sexy ?

Dans Sexygénaires, Robin Sykes met à nouveau Thierry Lhermitte à l’honneur après lui avoir donné dans La Finale le très beau rôle d’un grand-père atteint de la maladie d’Alzheimer. C'est également l'occasion pour le comédien de reformer un duo avec Patrick Timsit, après celui d'Un indien dans la ville (1994) et après s'être recroisés récemment dans Alors on danse. Dans ce second long-métrage, c’est avec plus de légèreté que le réalisateur aborde un phénomène de société : celui des sexagénaires. Et en toile de fond, le sujet de la retraite.

Avec ses coscénaristes Antoine Raimbault, Elise Larnicol, Jean-François Halin et Haroun, Robin Sykes donne plus précisément à voir le rapport des hommes à leur âge et leur capacité à accepter de vieillir. Michel, veuf, est un hôtelier restaurateur dans le Sud qui a du mal à joindre les deux bouts. Le Covid est passé par là, mais il ne se résout pas à vendre, malgré la recommandation de son ami comptable Jean-Claude (Grégoire Oestermann).

Une promesse de futur moins tristoune que le présent

Pour payer les salaires des employés et les travaux de mise aux normes de son établissement, Michel reprend contact avec son ami d’enfance Denis (Patrick Timsit). Il souhaite récupérer les parts d’un restaurant parisien qu’ils ont monté ensemble. Mais il ne sera pas au bout de ses mauvaises surprises.

A l’opposé de Michel qui n’a pas le temps de se poser toutes ces questions, Denis refuse de vieillir. Il s’accroche à son passé, essaye de façon assez pathétique de se rajeunir et de vouloir être sexy, sans jamais se préoccuper de son avenir. Il n’est pas à un paradoxe près puisqu’il utilise pourtant son âge pour survivre en tant que modèle senior dans des publicités, grâce à son agent Manon (Zineb Triki). Celle-ci repère Michel, sexy qui s’ignore. Coaché par Denis, il entre dans le circuit.

Si Sexygénaires parvient à faire sourire des situations grâce au dubitatif Michel et au baratineur Denis, cette opposition entre les deux hommes ne tient hélas pas sur la longueur. Car Patrick Timsit, cantonné dans ce rôle de hâbleur profiteur qu’il a déjà tenu, lasse, par ses cabotinages, le spectateur pourtant empathique.

Sexygénaires, un divertissement qui reste en surface

Sexygénaires offre toutefois une réflexion intéressante sur les ingrédients qui fondent et font tenir une amitié au fil des années. Ainsi, est-ce comme avec Denis le partage nostalgique des souvenirs et des rêves d’enfance auxquels Michel se raccroche ? Malgré les coups bas, les mensonges et la jalousie de ce dernier ? Ou est-ce plutôt comme avec Jean-Claude, le soutien sans failles et sans conditions ? On regrette d’ailleurs que ce dernier ne soit pas davantage présent tant son interprète offre toujours un ton comique décalé remarquable (Prête-moi ta main, OVNI(S)).

Les écarts entre générations et l’adaptation des sexagénaires au monde moderne sont également gentiment moqués. Comme les nouvelles technologies, l’émancipation des femmes, la sexualité des séniors ou la santé. Certains moments du film sont même poignants, faisant basculer la comédie en un drame qui cueille le spectateur par surprise. De petites trouvailles percent aussi, comme celle de la photographe interprétée avec créativité par Olivia Côte.

Mais Sexygénaires donne parfois l’impression de rester en surface de ses multiples intentions, effleurant certains sujets sans en creuser davantage les enjeux. De fait, le spectateur est un peu frustré, notamment à propos du lien de Michel avec son fils Antoine Antoine (Xavier Robic) ou avec Sylvie (Marie Bunel), amie de jeunesse tout juste revenue des États-Unis. Malgré ces réserves, Sexygénaires se révèle un bon divertissement qui met très bien en avant la chance qu'ont les protagonistes de pouvoir profiter pleinement du temps qu’il reste à vivre.

Sexygénaires de Robin Sykes, en salle le 14 juin 2023.Ci-dessus la bande-annonce. Retrouvez ici toutes nos bandes-annonces.