CRITIQUE / AVIS FILM – La franchise de jeux vidéo Sega centrée sur "Sonic" est adaptée au cinéma. Le petit hérisson bleu débarque ce mercredi sur nos écrans sous la direction du réalisateur Jeff Fowler.
Sonic, le film, cherche clairement à surfer sur la réussite de Pokemon : Detective Pikachu. Le long métrage de Rob Letterman a, contre toute attente, reçu des retours relativement positifs et comptabilise plus de 433 millions de dollars de recettes. Sonic espère sans doute avoir le même avenir. Jeff Fowler s'entoure donc pour l'occasion de James Marsden et surtout de Jim Carrey dans le rôle du Docteur Robotnik. Fait rare à Hollywood, le film a été repoussé pour répondre aux demandes des fans. Les designers ont ainsi retravaillé le visuel du personnage pour qu'il soit plus fidèle à celui des jeux vidéo.
Sonic : un divertissement relativement efficace
Les attentes étaient fébriles autour de ce blockbuster. Il faut dire que la plupart des adaptations de jeux vidéo sont rarement à la hauteur. Généralement c'est une catastrophe. Mais finalement, Sonic s'en sort dignement. Bien que le film soit extrêmement classique, il se dégage une certaine spontanéité du projet. Le schéma narratif est évidemment éculé. L'histoire d'un petit extraterrestre qui se retrouve sur Terre, obligé de se cacher du monde des humains, avant d'être découvert par le méchant gouvernement américain. Paramount n'a pas fait dans l'originalité, préférant jouer la sécurité avec une histoire clichée.
Mais Sonic est finalement un film assez sincère dans ce qu'il propose : un divertissement léger, qui s'adresse aux plus jeunes, offrant parfois même quelques séquences rafraîchissantes. Ce petit Sonic est décrit comme un personnage enfantin, naïf, qui doit encore beaucoup apprendre. De par ce choix, Paramount assume son approche pour les plus petits. Il suffit de voir l'interprétation de Jim Carrey pour s'en convaincre. L'acteur est de retour à ce qu'il préfère : la surenchère technique de mimiques et autres facéties. Il est en roue libre totale et rappelle son espièglerie de ses comédies cultes comme The Mask ou Dumb and Dumber.
Un manque cruel d'ambition
Malheureusement, Sonic est bien trop classique pour pleinement convaincre. L'écriture des personnages est un déroulé de banalités avec notamment un partenaire humain droit dans ses bottes incarné par James Marsden et un méchant stéréotypé auquel tente de donner vie Jim Carrey. L'enchaînement du métrage est cousu de fil blanc, ne proposant définitivement aucune surprise. Le récit est téléphoné jusqu'à un climax dégoulinant d'effets spéciaux très moyens et d'une confrontation finale insipide. Un dernier combat qui manque cruellement de créativité, d'une mollesse rare, mais qui tente par sa forme de rendre hommage aux jeux vidéo et à l'archétype du personnage.
On regrettera également que Sonic ne joue pas assez avec les capacités de son protagoniste. C'est quand même incroyable qu'Hollywood ait tant de mal à gérer la vitesse au cinéma. C'est pourtant un élément très visuel, mais à part X-Men : Days of Future Past et sa suite X-Men : Apocalypse, où les séquences avec Vif Argent sont démentielles, le reste du temps ça capote. Il suffit de voir le traitement de Flash dans Justice League pour s'en convaincre. Si Sonic réserve une séquence qui sort du lot, permettant de présenter réellement la vitesse super-sonique du hérisson, Jeff Fowler ne sait pas vraiment comment l'utiliser. Ou, en tout cas, il en use avec avarice. Sonic méritait davantage de scènes d'action où sa vitesse aurait été magnifiée. Après tout, c'est quand même un peu le concept du personnage...
Enfin, le film se conclut avec un générique de fin brillant qui reprend les éléments centraux du métrage en 8 bits. Le plus beau des hommages à la licence du jeu vidéo, créée en 1991. Evidemment, il faut rester jusqu'à la fin, puisqu'une petite scène post générique vient teaser une éventuelle suite.
Sonic, le film de Jeff Fowler en salles dès le 12 février 2020. Ressortie exceptionnelle le 22 juin 2020. Ci-dessus la bande-annonce. Retrouvez ici toutes nos bandes-annonces.