CRITIQUE / AVIS FILM - Après l’excellent "Spider-Man : New Generation" (2018), Miles Morales est de retour dans une nouvelle aventure en deux parties, dont le premier segment, "Spider-Man : Across the Spider-Verse", offre une nouvelle claque !
Spider-Man Across the Spider-Verse : le retour de Miles Morales
Si Peter Parker est le visage de Spider-Man dans le Marvel Cinematic Universe (incarné par Tom Holland), il n’est pourtant pas le seul tisseur de l’univers Marvel. La preuve avec la saga du Spider-Verse, initiée en 2018 avec Spider-Man : New Generation. Le film d'animation présente une autre araignée humaine : Miles Morales.
Issu de la Terre-1610 (une Terre alternative à la Terre-616, qui est celle du MCU), Miles Morales apparaît pour la première fois en 2011 sous la plume de Brian M Bendis, dans l’univers Ultimate. Rapidement, le personnage gagne en popularité et devient un protagoniste central des comics. Mais c'est grâce à sa première adaptation en 2018, Miles Morales se fait connaître auprès du grand public.
Bob Persichetti, Peter Ramsey et Rodney Rothman ont réalisé avec ce film une œuvre ambitieuse, passionnante, et extrêmement fidèle aux comics. Le style visuel de Spider-Man : New Generation a même influencé d'autres productions animées récentes, du Chat Potté 2 à l’excellente série Arcane. Forcément, la suite, Spider-Man : Across the Spider-Verse, est très attendue. Pour l’occasion, le trio original est remplacé à la réalisation par Joaquim Dos Santos, Kemp Powers et Justin Thompson. Mais rassurez-vous, Phil Lord et Chris Miller, qui se sont déjà occupés de la production et de l’écriture du premier volet, sont de retour dans cette suite. De quoi apporter une certaine forme de sérénité autour de cette entreprise.
Une suite à la hauteur de son aîné
Sans surprise, Spider-Man : Across the Spider-Verse est un petit bijou qui n’a rien à envier à son grand frère. Dès la séquence d’ouverture, qui se concentre sur Spider-Gwen, la recette explosive du premier volet est de retour. L’audience retrouve le savoureux cocktail d’action, d’émotion et de références aux comics qui faisait toute la saveur du premier opus. Joaquim Dos Santos, Kemp Powers et Justin Thompson offrent une œuvre extrêmement généreuse, colorée, à l’animation dantesque, qui a encore progressé d’un cran par rapport au précédent volet.
C'est bien simple, on en prend plein les yeux pendant 2h20. Cascade visuelle grandiose, Spider-Man : Across the Spider-Verse propose des envolées esthétiques d’excellentes factures et d'une grande variété. Agrémentées d’une bande-son pop et rap dans la lignée du précédent chapitre, et d’une fluidité dans les mouvements impressionnante. Explosion de saveur, véritable jouissance sonore et visuelle, Spider-Man : Across the Spider-Verse a élevé ses ambitions sur ce point et tient toutes ses promesses.
Un hommage unique aux comics
Comme dans le premier film, cette suite comprend totalement l’essence et le fonctionnement du monde des comics. Véritable film de fans pour les fans, Spider-Man : Across the Spider-Verse s’adresse souvent aux lecteurs de comics avertis. Véritable musée d’easter eggs, le long-métrage sollicite constamment les connaissances de son public, la culture littéraire de son auditoire, et place çà et là des références plus ou moins difficiles à repérer ou à comprendre.
La quintessence de ce fan service, au demeurant jamais gratuit, intervient lorsque Miles Morales se retrouve sur la planète du Spider-Man 2099 (doublé par Oscar Isaac), peuplée d’un nombre incalculable de tisseurs. Il faudrait procéder à des arrêts sur images pour se délecter des dizaines de clins d'œil proposés (parfois dans un seul plan) durant ce segment exaltant. Une partie fascinante qui développe en profondeur la thématique du multivers.
Le MCU n’a qu’à bien se tenir, tant la licence du Spider-Verse dépasse en tout point les production similaires de Kevin Feige (à savoir Spider-Man : No Way Home, Doctor Strange in the Multiverse of Madness, What If… ? ou encore Loki). On retrouve ainsi des apparitions remarquées qu’on ne dévoilera pas ici, mais qui devraient séduire autant les aficionados de l’univers Spider-Man que le grand public.
L’émotion toujours au cœur du récit
En plus d’être une attraction visuelle qui met en scène des scènes d’action impressionnantes, Spider-Man : Across the Spider-Verse n’oublie pas non plus ses ressorts émotionnels. Comme dans le premier opus, ce nouveau Spider-Man met son héros et son entourage au cœur du récit. Bien plus que la dimension visuelle, ce qui fait l’âme de cette saga, c’est bien Miles Morales et ses proches. Une fois de plus, le long-métrage aborde la relation de son héros avec ses parents. Avec beaucoup de sensibilité, l’œuvre questionne la notion de parentalité.
Le film développe la pression que représente le fait de devenir parent. À la fois à travers les géniteurs de Miles Morales, mais aussi grâce au Peter Parker du premier film, récemment devenu père. L’occasion pour la production d’offrir quelques moments touchants.
Les thématiques évoluent ainsi un peu par rapport au précédent chapitre. Miles n’est plus un enfant qui apprend de son mentor, mais un jeune adulte qui veut faire ses preuves. Le public est plongé dans une intrigue plus sombre, plus mature, dans laquelle s’opposent une narration intimiste autour de la famille, et des tribulations cosmiques propres à l’univers super-héroïque. Ou comment opposer l’immensément grand du multivers, au confidentiel du cercle intime de Miles Morales.
Tout aussi convaincant que le premier volet, Spider-Man : Across the Spider-Verse est donc une proposition stimulante. Autant dans son esthétique visuelle que dans ses ressorts émotionnels. Surtout, cette saga, qui va se poursuivre avec Spider-Man : Beyond the Spider-Verse (attendu le 3 avril 2024), est sans doute l'un des plus beaux hommages du septième art aux comics Marvel, tout genre et toute époque confondue.
Spider-Man : Across the Spider-Verse de Joaquim Dos Santos, Kemp Powers et Justin Thompson, en salles le 31 mai 2023. Ci-dessus la bande-annonce. Retrouvez ici toutes nos vidéos.