Stars at Noon : Margaret Qualley au cœur d’une liaison brûlante

Sexe, errance et damnation

Stars at Noon : Margaret Qualley au cœur d’une liaison brûlante

CRITIQUE / AVIS FILM – Avec "Stars at Noon", Claire Denis signe un film d’espionnage dans lequel Margaret Qualley et Joe Alwyn n’arrivent plus à se quitter. Une liaison qui finit hélas par tourner en rond…

Stars at Noon : rencontre trouble dans un pays en changement

Quatre ans après l’impressionnante errance spatiale de Robert Pattinson dans High Life, Claire Denis filme les déambulations de Margaret Qualley dans Stars at Noon. Dans cette adaptation du roman Des étoiles à midi de Denis Johnson, la comédienne prête ses traits à Trish, une journaliste qui fait des piges pour un magazine de voyage.

Bloquée au Nicaragua, Trish boit plus qu’elle ne travaille et cherche une combine afin de pouvoir quitter le pays après s’être retrouvée sans passeport. En pleine période électorale, elle entrevoit une possible solution lorsqu’elle rencontre Daniel (Joe Alwyn), un énigmatique homme d’affaires anglais qui prétend travailler pour une compagnie pétrolière.

Margaret Qualley - Stars at Noon ©Ad Vitam
Margaret Qualley - Stars at Noon ©Ad Vitam

Après s’être charmés, les deux amants se rendent compte qu’ils sont traqués. Débute alors une fuite dans les rues puis dans la jungle du Nicaragua, sans que Trish ne sache vraiment pourquoi des individus en veulent à Daniel.

L’intrigue de Stars at Noon rappelle celle de L’Année de tous les dangers, dans lequel Mel Gibson incarne un journaliste qui tente d’empêcher un coup d’État en Indonésie, au grand dam de sa compagne travaillant à l’ambassade britannique jouée par Sigourney Weaver. Mais dans Stars at Noon, Claire Denis traite le sujet de manière radicalement différente.

Une histoire d’amour passionnelle, moite et très lente

Ici, ce n’est pas le contexte politique et l’action qui intéressent le plus la cinéaste. Si elle ne les élude pas complètement et y revient par petites touches, notamment dans la première et la dernière partie du film, elle se consacre avant tout à l’histoire d’amour impossible entre ses deux personnages principaux.

Une romance qui commence par emporter le spectateur grâce au mystère que dégage Daniel. Avant cela, l’ivresse de Trish dans les rues du Nicaragua offre des séquences tour à tour drôles et touchantes. Faussement détaché, doté d’une capacité à se détruire que n’auraient pas renié Ernest Hemingway et Hunter S. Thompson, ce personnage est sans conteste la grande réussite du long-métrage, sublimé par la performance de Margaret Qualley.

Margaret Qualley - Stars at Noon ©Ad Vitam
Margaret Qualley - Stars at Noon ©Ad Vitam

Malheureusement, une fois que l’attachement entre eux commence à grandir, le rythme faiblit et les situations se répètent. Certaines sortent malgré tout du lot, comme ces moments où Trish fond en larmes, persuadée que Daniel a disparu, avant qu’il ne réapparaisse soudainement et qu’ils ne retombent dans les bras l’un de l’autre, s’adonnant à une énième étreinte transpirante. Mais ces passages ne suffisent hélas pas à rendre cette liaison moite suffisamment captivante.

Amour et espionnage peuvent faire bon ménage au cinéma (La Mort aux trousses, Black Book, Casino Royale). Ici, l’espionnage disparaît complètement derrière un amour certes émouvant, mais jamais déchirant et entraînant comme il aurait dû l’être.

Stars at Noon de Claire Denis, en salles le 14 juin 2023. Ci-dessus la bande-annonce. Retrouvez ici toutes nos bandes-annonces. Le film était présenté au Festival de Cannes 2022 en compétition officielle.

Conclusion

Note de la rédaction

Principaux atouts de "Stars at Noon", Margaret Qualley et Joe Alwyn offrent quelques jolis moments au film de Claire Denis, qui réussit à capter l’intensité de leur romance. Mais le long-métrage finit par enchaîner les situations répétitives et traite son récit d’espionnage de manière trouble, ce qui l’empêche de devenir réellement captivant.

Note spectateur : Sois le premier