CRITIQUE / AVIS FILM – En faisant se rencontrer un prêtre et un champion d’arts martiaux pour combattre des démons, « The Divine Fury » offre un mélange des genres inédit, entre film d’exorcisme et de super-héros.
Sur le papier, The Divine Fury a tout pour plaire. Voyez un peu. D’un côté un champion d’arts martiaux qui ne s’est jamais remis de la mort de son père lorsqu’il était enfant, et a renié depuis Dieu et la religion. De l’autre, un prêtre qui pratique des exorcismes pour lutter contre des démons. Faites se rencontrer les deux, et ça promet ! Maintenant, ajoutez à cela des éléments du film de super-héros, et vous obtenez du jamais-vu dans le cinéma de genre.
Rencontre improbable des genres pour un résultat sérieux
Tout commence avec Yong-hu, le champion d’arts martiaux, qui découvre un jour qu’il a un stigmate à la main. Après être allé demander conseil à une chamane, c’est en rencontrant le Père Ahn que sa vie va basculer. Alors que son exorcisme tourne mal, le prêtre est sauvé par Yong-hu qui se rend compte de sa puissance dès lors qu’il pose sa blessure sur le visage d’une personne possédée. C’est à partir de là que le duo va se former. Mais pas dans l’immédiat, Yong-hu rejetant tout ce qui a attrait à la religion depuis qu’un prêtre lui a dit qu’en priant Dieu, son père, blessé lors d’un délit de fuite, s’en sortirait. Le garçon doit donc faire son deuil et accepter sa foi qu’il a gardée au fond de lui.
On retrouve là des codes bien connus du film de super-héros. L’acceptation du pouvoir pour pouvoir mieux le maîtrisé, l’apprentissage fait à l’aide d’une figure paternelle absente jusque-là… Mettre tout cela dans un film prenant pour thème l’exorcisme donne une vraie originalité à The Divine Fury. Mais alors, un regret se fait tout de même ressentir. Celui de voir les arts martiaux être relégués au second plan. Car en soi, que Yong-hu soit un excellent combattant de MMA (mixed martial arts), n’apporte pas grand chose au scénario. Sa force et ses capacités n’étant pas vraiment mises en valeur par Kim Ju-hwan. Dommage, car le plaisir aurait plutôt été de voir Yong-hu balancer des high kicks qui mettraient K.O les démons, ce qui aurait donné une certaine légèreté au métrage.
A la place, The Divine Fury se prend très (trop ?) au sérieux. Cela lui permet d’éviter de tomber dans la série B risible, mais l’empêche néanmoins d’aller au bout de ses promesses. On assiste au final à des combats relativement simplistes où la religion prend le dessus, et qui rend la démarche un peu répétitive - face à une personne possédée le prêtre doit dire ses prières avant que Yong-hu ne conclut le tout à l’aide de son stigmate. De plus, l’absence de remise en question de la religion peut laisser perplexe. Et on est loin de la profondeur d’un film comme L’Exorciste justement. Reste une efficacité notable pour toucher à différents genres (également entre épouvante et thriller) sans perdre le fil, et en restant visuellement impeccable, même lors d’un combat final qui avait pourtant tout pour faire s’écrouler le film.
The Divine Fury de Kim Ju-hwan, présenté lors du 14e festival du film coréen à Paris. Ci-dessus la bande-annonce. Retrouvez ici toutes nos bandes-annonces.