CRITIQUE / AVIS FILM - Créé dans les années 1990, "Slam Dunk" est une référence dans le monde du manga sportif. Takehiko Inoue est de retour sur les terrains de basket avec son très réussi film d’animation "The First Slam Dunk".
Slam Dunk : une référence absolue
Devenu l'un des mangas sur le sport le plus vendu au monde, Slam Dunk revient sur le devant de la scène cet été. Sorti au carrefour des années 1990, le manga Slam Dunk, créé par Takehiko Inoue, est une référence folle dans l’univers des mangas sportifs. Conclu en 1996 au bout de 31 tomes, Slam Dunk s’’est écoulé à plus de 120 millions d’exemplaires à travers le monde. Un récit emblématique pour toute une génération qui a ensuite été adapté en série télévisée de 101 épisodes.
Slam Dunk suit le parcours de Hanamichi Sakuragi, un lycéen rebelle et bagarreur, qui décide de se concentrer sur le basket. Lorsqu'il entre au lycée, Sakuragi rejoint l'équipe de basketball du lycée Shohoku. Il y fait la rencontre de Haruko Akagi, la sœur de l'immense pivot de l'équipe, Takenori Akagi. Influencé par son amitié avec Haruko et inspiré par le capitaine de l'équipe, le talentueux Kaede Rukawa, Sakuragi se consacre entièrement à améliorer ses compétences au basketball et à devenir un joueur exceptionnel. Au fil de l'histoire, le manga suit l'évolution de Sakuragi, et les défis auxquels l'équipe de Shohoku fait face tout au long de leurs matchs de basketball.
Une adaptation qui prend le public à revers
Takehiko Inoue est aujourd'hui de retour avec une nouvelle adaptation cinématographique : The First Slam Dunk. Un défi de taille puisqu’il faut à la fois composer avec le lourd héritage de sa série, tout en séduisant un nouveau public étranger à cet univers. C’est dans cette logique que Takehiko Inoue décide alors de surprendre son public et de l’emmener sur des terrains presque inédits.
En effet, loin de l’humour potache du manga original, l’auteur prend son audience à contrepied et offre une aventure profonde, touchante, dramatique, totalement inattendue. Malin, Takehiko Inoue propose un montage alterné pertinent, qui oscille entre le présent, lors d’une finale importante pour l’équipe Shohoku, et le passé de ses personnages.
Surtout, Takehiko Inoue se concentre sur Ryota Miyagi, un personnage secondaire du manga. Une idée géniale, qui permet aux afficionados de First Slam d’en apprendre davantage sur un personnage annexe, plutôt que d’avoir une énième histoire de Hanamichi Sakuragi. Un parti pris osé, qu’on ne retrouve pas souvent dans les adaptations de mangas.
Angle inédit et profondeur du récit
Autre élément approprié, The First Slam Dunk se concentre sur le climax du manga. Takehiko Inoue rejoue le match final de son manga, en proposant ainsi un point de vue inédit. L’occasion pour les fans de retrouver leurs repères tout en abordant cette confrontation emblématique sous un prisme nouveau. Et en offrant aux néophytes un aperçu de l'importance de cette finale. Takehiko Inoue, sans réécrire l'histoire, propose alors un angle totalement inédit. Et si le récit se concentre sur Ryota, c’est aussi pour connecter son histoire aux autres personnages. Toute la team habituelle est de retour, et chacun apporte son propre univers au film.
The First Slam Dunk garde les spectateurs en haleine pendant ses deux heures de durée. Les deux temporalités se répondent avec beaucoup de force et de logique. Aussi, Takehiko Inoue développe le passé sombre de son protagoniste, de la mort de son frère jusqu’à sa progression dans le monde du basket. Ce qui crée une empathie certaine et directe auprès du public. Les ressorts dramatiques fonctionnent à la perfection, et donnent de la légitimité aux actions de son protagoniste, avec l'exposition d'un background qui sublime son destin.
Un véritable film de sport
Bien plus qu’une simple adaptation de manga, The First Slam Dunk est un film de sport à part entière. Genre cinématographique très apprécié du cinéma américain, on retrouve dans ce film d’animation tous les sympathiques poncifs du genre. L’abnégation pour son équipe, le dépassement de soi, le discours de motivation, le sacrifice pour le groupe, les prouesses personnelles, tout y est. On retrouve des éléments de langage évident du genre, qui devraient ravir les amateurs de sport et les passionnés de basket.
Côté animation, The First Slam Dunk est une petite pépite. La caméra colle ici aux joueurs, en misant sur un rendu 2,5 D magnifique. L’ensemble est visuellement superbe, et donne une véritable intention de rythme et d’action dans l’expression sportive. L’intensité, la pression du score, la pression du public, la beauté du jeu, tout est là.
The First Slam Dunk alterne entre un show pur sur le terrain et des séquences introspectives parfois totalement silencieuses. Entre la folie de l’instant, le bruit de la foule, l’intensité du jeu d'un côté, et le silence du passé, le silence du drame, le silence de la solitude et de la tristesse de l’autre. Deux dimensions qui s’opposent et se répondent, pour former un récit global intelligent, entre action et narration.
Enfin, un mot sur le sound design absolument génial et immersif qui emmène l’assistance au plus près des crissements de chaussures des joueurs sur le parquet et des rebonds du ballon. Evidemment, ceux qui sont hermétiques au basket ou plus largement aux films de sport n’y trouveront sans doute par leur compte. Mais pour les autres, courez en salles mettre votre dunk !
The First Slam Dunk de Takehiko Inoue au cinéma dès le 26 juillet 2023. Ci-dessus la bande-annonce. Retrouvez ici toutes nos vidéos.