CRITIQUE / AVIS FILM : Un ans après son passage chez Disney pour son insipide « Aladdin », Guy Ritchie est de retour à ses premiers amours avec « The Gentlemen » : la comédie d'action de gangsters.
En 1998, Guy Ritchie a marqué les esprits avec son excellent Arnaques, Crimes et Botanique. Son premier film est devenu directement un classique. Un genre qu'il développera deux ans plus tard avec son cultissime Snatch. Depuis, le cinéaste est revenu deux fois à la comédie d'action mettant en scène des gangsters, mais avec moins de succès. En 2005 avec Revolver et en 2008 avec RockNRolla. Mais depuis, il n'était jamais retourné dans son genre de prédilection. En tout cas jusqu'à aujourd'hui, et son excellent The Gentlemen.
Son meilleur film depuis Snatch
Et voici donc le retour gagnant pour Guy Ritchie ! The Gentlemen est tout simplement son meilleur film depuis Snatch, voire peut-être même, le meilleur film de sa carrière. Il revient au genre qui l'a rendu célèbre avec une maîtrise totale et inédite. Le long-métrage est rodé à la perfection. Que ce soit dans son style, son écriture, sa réalisation et sa direction artistique, tout respire le contrôle. Guy Ritchie se réconcilie avec ses premiers amours, et soumet une version upgradée de Arnaques, Crimes et Botanique. Une évolution parfaite, plus calme et plus mature, qui offre une histoire définitivement pop. En somme, The Gentlemen est un divertissement de dingue, et une comédie extrêmement drôle.
Guy Ritchie reprend ses bonnes habitudes de cinéaste, et magnifie ce qu'il sait faire. Évidemment, il étale une écriture à tiroirs, où le montage n'est pas homogène et rectiligne. Le cinéaste s'amuse à mélanger ses timelines, ses personnages et ses rebondissements. Où un petit détail aura une grande importance plus tard. Un gimmick qu'il adore imposer dans ses films. The Gentlemen est aussi un film de dialogues, comme souvent chez Ritchie. Des conversations volontairement interminables, où les personnages passent leur temps à anticiper leur interlocuteur dans des joutes verbales passionnantes et vives d'esprit. Ses meilleures séquences de débats reviennent aux personnages de Charlie Hunnam et Hugh Grant. Un genre parfois emprunté à Quentin Tarantino, que Guy Ritchie expérimente depuis ses débuts. Des échanges parfois sérieux, parfois comiques, en décalage total avec les situations. Enfin, le cinéaste partage un crescendo magnifique, qui fait monter la tension et dresse des personnages atypiques.
Un casting dantesque
C'est le dernier ingrédient de la recette Ritchie : des personnages hauts en couleurs. Et avec The Gentlemen, le public est servi. Le réalisateur propose des portraits passionnants. Une fois de plus il joue avec les décalages, offrant de véritables gentlemen dans un univers de gangsters. Ces canailles sont ainsi très polies, très avenantes, et ont un style vestimentaire impeccable, un peu à la manière des Kingsmen. Un décalage très drôle, entre des approches presque mondaines et bourgeoises d'hommes qui ont pourtant les mains couvertes de sang. Ainsi, le personnage de Charlie Hunnam a une dynamique passionnante qui trouve son équilibre entre son bon goût et ses sales besognes. L'intégralité du casting dégage ainsi un charisme énorme. Les acteurs sont incontestablement au top de leur forme.
Matthew McConaughey est imposant en gangster qui suit son propre code de conduite juste et légitime. Charlie Hunnam est absolument parfait en bras droit loyal en toutes circonstances. Colin Farrell est fidèle à lui même en guest superbe dans la peau d'un coach sportif « inquiétant mais pas trop ». On aurait même aimé le voir plus, tant ses apparitions sont trop rares. Enfin, Hugh Grant offre une prestation inédite, dans les bottes d'un journaliste farceur et un peu précieux sur les bords, qui tente, malgré les dangers, de faire chanter les dits gangsters. Il est tout simplement hilarant.
Bref, The Gentlemen est la quintessence du cinéma de Guy Ritchie. Ce dernier trouve son rythme, et se sépare de ses travers psychédéliques. Avec ce film, il tente également de séduire ses détracteurs, abandonnant ainsi sa réalisation clipée assommante, qui avait le don d'en agacer plus d'un. Ici, le réalisateur est beaucoup plus calme qu'à l’accoutumée. Cette fois, il partage une mise en scène plus sage, plus simple, moins tape-à-l’œil, qui sert totalement son récit. Grâce à son écriture précise et ses personnages totalement dingues, The Gentlemen est un spectacle voué à devenir culte, qui a son lot de scènes inoubliables.
The Gentlemen de Guy Ritchie en salle à partir du 5 février. Ci-dessus la bande-annonce. Retrouvez toutes nos bandes-annonces ici.