Récompensé au dernier Festival de Gérardmer par le Prix du public et celui de la Meilleure musique, "The Last Girl - Celle qui a tous les dons" débarque au cinéma le 28 juin prochain. Film de zombies qui propose une approche singulière de la pathologie, le film est porté par Glenn Close et Gemma Arterton. Faut-il aller découvrir en salles ce long métrage de Colm McCarthy, réalisateur à qui l'on doit notamment plusieurs épisodes de Peaky Blinders ?
Melanie est une enfant qui a toujours vécu dans une base militaire située dans la campagne anglaise. La jeune fille est enfermée dans une cellule et tenue attachée dès qu’elle sort. Elle fait partie d’un groupe de la deuxième génération, des enfants nés avec un pathogène zombie. Contrairement à la plupart des personnes infectées, Melanie a la capacité de ressentir des émotions. Le jour où la base est attaquée, elle parvient à s’enfuir avec deux militaires, son professeur et une biologiste. Cette dernière est convaincue que Melanie est capable d’apporter le vaccin contre l’épidémie...
Une exposition rapide et efficace
Les premières scènes de The Last Girl confinent le spectateur dans la base militaire. Colm McCarthy nous fait d’emblée ressentir la menace qui plane à l’extérieur. Avant de révéler l’impact de la pathologie sur les enfants, le réalisateur dévoile en quelques plans les rapports limités qu’ils ont avec les militaires. Les enjeux de leur présence sont rapidement évoqués, notamment à travers le personnage déterminé de Glenn Close. Froide et austère, la biologiste ne voit en ces enfants qu’un moyen de sauver le reste de la population.
Héroïne surdouée, Melanie se distingue immédiatement du groupe. La pandémie est vue à travers ses yeux tout au long du film. Sa perception du monde extérieur bousculera à plusieurs reprises le récit. Lorsque la base militaire est envahie, certaines séquences de l’évasion rappellent l’excellent 28 semaines plus tard de Juan Carlos Fresnadillo. The Last Girl n’a en revanche pas l’intensité de son prédécesseur. Colm McCarthy ne parvient jamais à jouer avec son environnement de façon aussi variée et radicale que le cinéaste espagnol.
Après l’évasion, le réalisateur isole un groupe de cinq personnages complètement opposés. Alors que les échanges étaient mécaniques et procéduriers dans la base militaire, le monde extérieur va créer une proximité entre eux. Jusqu’à la fin du film, les rapports entre les protagonistes tiendront le spectateur en haleine.
Une confrontation qui découle sur une fin inattendue
Livré à lui-même et devant parcourir les rues de Londres peuplées de zombies pour trouver un abri, le groupe en vient à collaborer. A mesure qu’elle se montre indispensable, Melanie trouve également son indépendance. Colm McCarthy alterne moments de calme où les personnages s’attachent et séquences urbaines parfois très bien pensées.
Le récit manque néanmoins d’originalité. On retrouve en effet dans The Last Girl de nombreux passages récurrents du genre. La tension ne prend pas toujours et la terreur ne s’installe jamais sur la durée. On reste néanmoins captivés par la prise de conscience de Melanie, incarnée avec brio par Sennia Nanua. Lorsqu’elle révèle tout son instinct animal à d’autres enfants de la deuxième génération, on est surpris par sa violence.
L’enfant prend peu à peu conscience de ses capacités et devient redoutable. A l’inverse, le reste du groupe pour lequel elle ressent des sentiments devient de plus en plus fébrile. Tiraillée entre son attachement pour eux et sa force grandissante, les choix de Melanie laissent le spectateur stupéfait. L’héroïne évolue en grande partie grâce aux protagonistes secondaires. Gemma Arterton, Glenn Close et Paddy Considine donnent à leurs personnages l’épaisseur qu'ils méritent malgré leur mise en retrait. Ce sont leurs réactions, même les plus discrètes, qui influencent Melanie. Colm McCarthy n’a d’ailleurs aucun mal à mettre en avant l’importance de leurs décisions sur Melanie.
The Last Girl - Celle qui a tous les dons : une héroïne qui porte le film sans difficulté
Durant la conclusion, la décision finale de Melanie se dessine sans que l’on s’y attende. S’il reprend de nombreux thèmes inhérents au genre, Colm McCarthy réussit tout de même à nous plonger dans son long métrage sans difficulté. Le scénario de Mike Carey bénéficie d’un personnage intrigant qui comble largement certains manques d’originalité. S’il ne marquera pas le genre, The Last Girl vaut néanmoins le détour pour son héroïne et son approche inédite de la pathologie.
(Re)Découvrez la bande-annonce de The Last Girl - Celle qui a tous les dons :