CRITIQUE / AVIS FILM – Le concept de « Underwater » est simple et efficace : c'est un "Alien" sous marin. Pour l'occasion le réalisateur William Eubank réunit un casting hétéroclite composé de Kristen Stewart, T.J. Miller et Vincent Cassel.
William Eubank est un cinéaste relativement méconnu qui a par le passé mis en scène The Signal et Space Time : L'Ultime Odyssée. Avec Underwater c'était l'occasion pour lui de marquer le coup et se faire un nom. Il tient un concept de série B simple et efficace : déplacer l'histoire oppressante de Alien : le Huitième passager vers les fonds marins. Produit par la Fox, ce film horrifique s'apparente donc à un doux mélange d'Abyss et Alien, mais se rapproche malheureusement davantage d'Apollo 18.
C'est franchement dommage de passer à côté de cette petite série B sympathique. William Eubank n'avait pourtant pas grand chose à faire si ce n'est reprendre les codes du genre et les appliquer à l'univers aquatique, lui-même déjà inquiétant. Dès sa scène d'introduction, le réalisateur cherche à référencer le classique de Ridley Scott en filmant les couloirs vides d'une station sous marine. Le ton est posé. Un petit groupe va devoir survivre face à une créature dangereuse et vorace. Le cinéaste décide de ne pas s'embêter avec une mise en contexte. Il place directement ses personnages au plus près de l'action. Un accident de grande ampleur va détruire la station. Le scénario ne s’embarrasse pas d'un texte trop recherché, préférant l'approche directe des séries B. Soit.
Du cliché en veux-tu en voilà
Malheureusement, Underwater ne parvient jamais à distiller une quelconque inquiétude. Un comble pour un film horrifique sous-marin. William Eubank s'empêtre dans des clichés qui ont la vie dure, sans réussir à les magnifier ou même à les utiliser correctement. Le survival n'a aucune surprise, aucune tension, aucun suspense. Les morts en série sont à peine divertissantes, et demeurent sans âme et sans véritable identité visuelle. Nous voilà donc devant un film d'horreur sans consistance. Le réalisateur n'évite aucun cliché et reprend tous les codes du genre.
Puis viens une apothéose en surenchère totale révélatrice d'un manque cruel d'originalité et de vision d'ensemble. Aveu d'échec scénaristique que de mettre en place un gros monstre tout baveux tout droit sorti d'un mauvais jeu vidéo sur Cthulhu. Si Underwater tente de reprendre les codes du jeu vidéo avec plusieurs niveaux à affronter, son boss final a de quoi faire rire... Bref, le long métrage ne s'affranchit pas du tout venant du genre, et n'arrive pas à exprimer l'horreur à l'écran. Niveau mise en scène, quelques plans sont visuellement jolis mais ne viennent jamais servir un propos ou une certaine vision artistique de l'auteur. C'est franchement dommage, parce qu'il n'y avait pas besoin de grand chose pour faire de Underwater une série B agréable et efficace.
Kristen Stewart sauve les meubles
Heureusement il y a Kristen Stewart. La jeune actrice est hypnotique. Si on peut bien laisser quelque chose à William Eubank c'est qu'il parvient à filmer l'actrice à la perfection. Une fois de plus elle crève l'écran dans la peau d'une Ellen Ripley sous-marine musclée, mais également vulnérable. Elle trouve le ton juste, et porte le film sur ses épaules. On notera également la jolie présence de T.J. Miller enfermé dans son rôle de comique taré sur les bords qu'il campe avec efficacité.
On retiendra aussi la fin, qui, finalement, au vu du reste du film, s'en sort avec les honneurs. Conclusion logique, sans surprise, mais qui parvient in-extremis à véhiculer quelques ressorts dramatiques et émotionnels.
Underwater de William Eubank en salle le 8 janvier 2020. Ci-dessus la bande annonce. Découvrez toutes nos bandes annonces.