Violent Night : le Père Noël sort les armes

Violent Night : le Père Noël sort les armes

CRITIQUE / AVIS FILM - David Harbour incarne un Père Noël contraint de prendre les armes dans "Violent Night". Un long-métrage qui assume ouvertement ses références et qui se situe quelque part entre "Piège de cristal", "Maman, j'ai raté l'avion !" et "Nobody".

Violent Night : very bad Santa

Les films sur les méchants père Noël et sur les fêtes de fin d'année qui virent au cauchemar ne sont pas nouveaux. Bruce Willis passe par exemple un réveillon désastreux dans Piège de cristal, où il est contraint d'affronter des terroristes pieds nus dans un gigantesque building de Los Angeles. Billly Bob Thornton remporte quant à lui la palme du Père Noël le plus alcoolique et le plus irrévérencieux dans Bad Santa. Macaulay Culkin s'amuse comme un fou et dissimule des pièges dans tous les recoins de la demeure familiale dans Maman, j'ai raté l'avion !,afin de stopper deux cambrioleurs. Enfin, dans Krampus, un visiteur un brin effrayant débarque au pied du sapin de Toni Collette et Adam Scott.

Conscient qu'il arrive après tous ces longs-métrages, Violent Night n'hésite pas à les citer et ne cherche pas à se démarquer par une quelconque originalité. Il préfère lorgner du côté de la production calibrée mais décomplexée. Le film débute avec le Père Noël, évidemment pris pour un animateur de grande surface, qui sort d'un bar et vomit en reprenant la route sur son traîneau.

Violent Night
Le Père Noël (David Harbour) - Violent Night ©Universal Pictures

Impossible lors de cette ouverture de ne pas penser à Bad Santa. Par la suite, le long-métrage ne cesse d'enchaîner d'autres clins d'oeil à ses prédécesseurs mais parvient à trouver sa voie, oscillant entre comédie potache et moments bourrins au cours desquels il n'a pas peur de s'écarter du gentil divertissement familial. Au cours de sa traditionnelle tournée annuelle, Saint-Nicolas se rend dans la demeure de la richissime Gertrude (Beverly d'Angelo), qui reçoit notamment son fils Jason (Alex Hassell), sa belle-fille Linda (Alexis Louder) et sa petite-fille Trudy (Leah Brady). Les choses se gâtent lorsqu'un criminel qui se fait appeler Scrooge (John Leguizamo) débarque avec ses hommes pour percer le coffre-fort de la vaste propriété.

Un home invasion jubilatoire

Le principal défaut de Violent Night est qu'il démarre lentement. Pantouflard, le Père Noël incarné par David Harbour met du temps à se décider avant de venir en aide à la famille prise en otage. Mais alors que la déception commence à se faire sentir, le massacre a bel et bien lieu et le film n'est pas avare en exécutions jubilatoires. Les plus réussies ne sont pas celles orchestrées par Santa, qui se défoule avec une masse, son arme de prédilection qu'il n'a pas utilisée depuis des milliers d'années mais qu'il réapprend très vite à manier.

La séquence la plus efficace est celle où la petite Trudy, véritable héroïne, attire deux des gangsters dans des pièges particulièrement cruels. Et contrairement à celles des casseurs flotteurs interprétés par Joe Pesci et Daniel Stern, leurs blessures sont ici nettement plus barbares. Ce passage amorce la rébellion générale de sa famille et du Père Noël. Dans le réjouissant The Trip, son précédent long-métrage, Tommy Wirkola prenait un malin plaisir à faire vriller le couple formé par Noomi Rapace et Aksel Hennie, qui tentait de s'éliminer mais finissait par s'unir pour venir à bout de trois visiteurs cachés dans leur chalet.

Violent Night
Violent Night ©Universal Pictures

Violent Night est beaucoup moins méchant, notamment parce qu'il opte pour une narration linéaire là où The Trip jouait brillamment avec des flashbacks pour faire des révélations inattendues. Néanmoins, le film porte bien son titre et offre au spectateur un dernier acte drôle et sanglant. Surfant sur la vague de plusieurs productions récentes comme John Wick et Nobody, où des quidams apparemment innocents se montrent redoutables, le long-métrage enchaîne cependant mécaniquement les scènes d'action.

David Harbour en pilote automatique

Dommage que le récit autour du passé du Père Noël ne soit pas suffisamment développé. Le film n'en avait pas besoin initialement, mais il refuse de vraiment l'explorer une fois qu'il l'amorce, peut-être pour mettre de côté la possibilité d'un préquel en cas de succès. Dommage également que David Harbour reste dans la partition du personnage grossier et gentiment dépravé du malheureux Hellboy.

Violent Night
Violent Night ©Universal Pictures

Si Violent Night s'inscrit dans la tendance des projets hollywoodiens musclés qui pullulent depuis quelques années, il bénéficie malgré tout de touches subversives qui l'empêchent de tomber dans la banalité. Les amateurs de tous les longs-métrages précités devraient donc rire de bon coeur devant cette production ultra référencée, qui s'assume pleinement comme telle.

Violent Night de Tommy Wirkola, en salles le 30 novembre 2022. Ci-dessus la bande-annonce. Retrouvez ici toutes nos bandes-annonces.

Conclusion

Note de la rédaction

S'il ne réinvente rien, "Violent Night" propose plusieurs affrontements sanglants très sympathiques. Un long-métrage qui multiplie les clins d'oeil et qui est avant tout réservé aux fans de "Piège de cristal" et "Maman, j'ai raté l'avion !". Après "The Trip", Tommy Wirkola confirme qu'il est doué pour le home invasion.

Note spectateur : Sois le premier