CRITIQUE / AVIS SÉRIE - Steven Spielberg ressuscite les "Amazing Stories" pour Apple TV+. La marque à la pomme dégaine un gros titre comme elle n'en a pas encore dans son catalogue. Le premier épisode de cette anthologie est désormais disponible, que vaut-il ?
L'année dernière, La Quatrième Dimension revenait sur le devant de la scène, pour remettre au goût du jour la formule créée par Rod Serling dans la série originale. Au tour d'une autre anthologie, Amazing Stories, d'effectuer un retour par le biais d'un revival. Steven Spielberg est toujours impliqué dedans, même si on ne le retrouve pas derrière la caméra. Mais sa présence assure un prolongement de l'esprit Amblin. Et quand le premier épisode de cette nouvelle saison se lance et que le thème culte de John Williams retentit lors du générique, c'est comme si rien n'avait vraiment changé.
Le principe reste le même, à savoir une compilation d'histoires sans liens les unes avec les autres, si ce n'est de mettre des gens à priori normaux au coeur d'histoires qui ne le sont pas. Pour ce premier morceau proposé sur Apple TV+, il est question de deux frères occupés par la restauration d'une ancienne demeure. Un mystérieux objet trouvé dans la cave va permettre à l'un des deux de se téléporter dans le passé pour une aventure qui va le surprendre et qui pourrait changer à jamais sa vie...
Voyage dans le temps au programme de ce premier épisode
Avec The Cellar (La Cave, en VF), Apple n'a visiblement pas opté pour l'épisode le plus spectaculaire lors de ce lancement. Son argument est intéressant mais n'en met pas plein la vue. Tellement, qu'on se demande au bout de plusieurs minutes si ce revival ne va pas être un peu trop timide par rapport à ce qu'on avait pu voir dans la série originale. Tout tourne autour de la rencontre entre Sam, un homme moderne qui pense plus à ses dates Tinder qu'à bosser avec son frère, et une femme d'antan. Leur point commun ? Ils ne trouvent pas leur place dans leur époque respective mais ces deux âmes en perdition vont s'entraider. Il ne se passe effectivement pas grand chose pendant une bonne demi-heure, entre une réception et un passage dans un bar clandestin, pas de quoi se sentir surpris par le scénario ni par l'approche.
Mais c'est dans son dernier acte que The Cellar laisse exploser sa magie, à grand renfort de mignonnes émotions. Et on comprend alors que toute la construction, en douceur, sans éclats, permettait de bâtir comme il se devait la relation entre les deux personnages principaux pour déboucher sur ce résultat. The Cellar est comme une fleur, qui s'ouvre à son rythme. L'épisode doit beaucoup, aussi, à Dylan O'Brien. L'américain de 28 ans, qu'on a vu dans Teen Wolf et quelques films peu intéressants, trouve un rôle en or où il laisse transparaitre toute sa sensibilité.
Il nous aspire, dans les dix minutes finales, dans un tourbillon d'émotions. En face, il compose avec une Victoria Pedretti qui joue un peu trop avec ses yeux débordant de tristesse pour pleinement nous appâter. Quant au concept de déplacement temporel, il ne rabat pas les cartes du genre mais affiche quelques subtilités intéressantes pour éviter de subir un excès de simplicité.
Les Amazing Stories débutent timidement
Une anthologie est un drôle de format qui remet tout en jeu à chaque épisode. On ne peut donc pas vous vendre un retour d'Amazing Stories qui tiendra en haleine pendant toutes les prochaines semaines mais ce début permet de nourrir quelques espoirs. Même s'ils sont timides. On attendait qu'Apple sorte le grand jeu pour l'inauguration, afin de donner envie de voir la suite. On est là, quasiment dans une contre-proposition par rapport à la promesse des Amazing Stories, ce qui n'est peut-être pas le choix idéal pour essayer de rameuter le public - la bande-annonce laissait apercevoir des histoires plus trépidantes. L'émotion étant présente, on attend maintenant un peu plus de spectacle. Ou, soyons fous, les deux en même temps !
Amazing Stories, à partir du 6 mars 2020 sur Apple TV+. La bande-annonce ci-dessus. Retrouvez ici toutes nos bandes-annonces.