CRITIQUE / AVIS SÉRIE - "Family Business" est de retour sur Netflix pour une troisième et dernière saison. Jonathan Cohen et sa bande se mettent encore dans de beaux draps, sur fond de comédie toujours aussi délirante.
Family Business : le stoner français de Netflix
À ses débuts, Family Business racontait comment Joseph (Jonathan Cohen), un trentenaire en quête d'un but dans sa vie, découvrait que le cannabis était sur le point d'être légalisé en France. Conscient de détenir une information qui allait changer sa vie, il entraînait sa famille et quelques amis dans la production de drogue. Leur petite entreprise rapporta de l'argent mais également son lot de problèmes.
Pour rappel, on avait laissé notre troupe dans une très mauvaise passe. Joseph, son père (Gérard Darmon) et son pote Olivier (Olivier Rosemberg) avaient été enlevés alors que la police leur avait mis la main dessus. Cette troisième et ultime saison reprend dans la foulée. Vous vous en doutez, les personnages sont empêtrés dans un nouveau bourbier.
Family Business n'a jamais réussi à boxer dans la même catégorie que les meilleurs stoners venus des États-Unis. Mais on a senti, parfois, que la série pouvait jouer des coudes avec ses modèles. À la faveur de quelques gags bien sentis, notamment dans sa seconde saison qui a lâché les chevaux par rapport à une première plus timide. Si les débuts du programme français sur Netflix ont été mi-figue mi-raisin, la saison 2 s'était ensuite trouvée un rythme de croisière assez plaisant.
Plus c'est gros, plus ça marche
Pour adhérer à la proposition, il faut absolument posséder des atomes crochus avec ces comédies vulgos qui n'ont pas peur d'en faire trop. Dès le premier épisode de cette nouvelle salve, il est évident que Family Business n'est pas bridée par cette crainte. Elle ne tente même pas de tordre les clichés ou de réinventer l'univers de la drogue tel qu'il est connu dans l'imaginaire collectif. Au contraire, elle force le trait avec des méchants caricaturaux et se complait dans une sorte d'hystérie bas du front. C'est sa force, justement, de ne pas viser plus haut qu'amuser la galerie à grand renfort de gags délirants, outranciers et vulgaires.
Le casting principal, côté gentil, participe à la réussite comique de l'entreprise. Jonathan Cohen continue d'être délicieux, toujours autant à l'aise pour jouer le menteur ou l'abruti. Il ne se réinvente pas et récite une partition qu'il maitrise depuis quelques temps. À l'inverse, on sera moins tendre avec les méchants. Non pas que les acteurs soient foncièrement mauvais mais parce qu'ils doivent se contenter d'une écriture pas très inspirée pour les mettre en valeur.
Clap de fin avec une saison 3 amusante
Les épisodes enchaînent les gags et les répliques marrantes, en poussant parfois le bouchon loin. Comme, pour ne citer que lui, avec ce passage où un très gros pénis s'invite à la fête. Quand on sort de l'humour, la série a par contre plus de mal à performer. Les rapports entre les personnages sont simplistes et incapables de provoquer grand chose. D'un point de vue émotionnel ou plus généralement au niveau de la tension.
Heureusement que les ressorts comiques maintiennent le navire à flot tout du long de ces six épisodes. Inutile de préciser que Family Business ne va pas rallier à sa cause les sceptiques de la première heure dans ce sprint final. Le format de 30 minute par épisode rend la pilule simple à avaler, on ferme ainsi les yeux sur les faiblesses et on se laisse happer par les bêtises de la bande à Igor Gotesman. La série aura raisonnablement fait son temps. C'est avec sagesse qu'elle se trouve un point final maintenant, sans avoir tiré trop sur la corde. À l'heure de faire le bilan, Family Business n'a pas viré au bad trip.
Family Business créée par Igor Gotesman, saison 3 sur Netflix le 8 octobre 2021. Ci-dessus la bande annonce. Retrouvez ici toutes nos bandes-annonces.