CRITIQUE / AVIS SÉRIE - De retour après une fin qui a laissé les fans dans un état d'alerte maximum, "La casa de papel" présente une ultime partie scindée en deux volumes. Le premier vient d'être mis en ligne le 3 septembre et on vous livre notre avis, sans spoiler.
La casa de papel entame son dernier tour de piste
Plus la peine de prendre le temps de présenter La casa de papel tant la série espagnole a atteint un haut niveau de popularité, s'incrustant même dans la culture populaire grâce à quelques éléments. Mais le phénomène n'est pas voué à s'éterniser, et c'est la fin qui s'approche à très grands pas avec les nouveaux épisodes qui viennent d'être mis en ligne. Cette partie 5 va néanmoins faire durer un peu le plaisir, en se décomposant en deux parties. Contenant chacune cinq épisodes, elles sont programmées à quelques mois d'intervalle. La première, donc, qui vient d'arriver ce 3 septembre, sera ensuite suivie de la seconde, le 3 décembre.
Avant d'entrer dans le vif du sujet, un petit rappel des faits s'impose. La partie 4 s'est refermée sur une note amère, avec la mort de Nairobi. Cette dernière a été tuée par ce détraqué de Gandía. À l'extérieur, la situation était également tendue avec une Alicia en fuite qui découvrait la planque du Professeur. Le dernier épisode a initié une confrontation entre les deux et le cerveau de la bande était sous la menace d'une arme. En résumé, tout était en train de dérailler et les signaux d'espoir commençaient à s'amoindrir. La partie 5 reprend exactement là où tout s'est arrêté, nous confortant dans l'idée que ce grand final risque de faire des dégâts et des victimes.
Une partie 5 explosive !
En l'espace de quatre saisons, on a eu le temps de comprendre et de cerner la recette de La casa de papel. La série mise sur ses pirouettes narratives, poussant dans ses retranchements un plan toujours plus compliqué, tout en essayant de développer une galerie de personnages hauts en couleur. Le divertissement est souvent au rendez-vous, pour le peu que l'on accepte les grosses ficelles et les errements des scénaristes. Sans surprise, on reste dans cette veine avec la partie 5. La série sort ses gros sabots habituels, bondit d'un rebondissement à l'autre et a à cœur de ne pas ennuyer son audience. C'est tout à son honneur car, en effet, les épisodes défilent rapidement et il se passe toujours quelque chose grâce aux perpétuelles outrances du scénario.
Avec cette nouvelle salve d'épisodes, les potentiomètres sont au maximum. On sort le lance-roquette, le lance-flammes et les cartouches pleuvent à n'en plus finir. Côté spectacle, la première partie du final assume sa part du marché avec des scènes d'action intenses. Tant pis si pas grand monde ne se touche et si les personnages vident des chargeurs entiers dans les murs. On remarque avec amusement que tout le bruit débouche sur pas grand chose mais il faut aussi être réglo avec la série et noter qu'elle n'hésite pas à malmener les personnages physiquement et psychologiquement.
Un scénario toujours inégal
Au sein de la Banque, la série tient plutôt ses promesses. Le bâtiment devient un champ de bataille sur lequel on ne voit pas le temps passer. Un constat moins vrai dès qu'on en sort. Du côté du Professeur, son arc en compagnie d'Alicia est décevant à cause d'une bascule trop grossière. Mais le plus dérangeant se trouve sûrement au niveau des flashbacks. En particulier lorsque Berlin revient dans la danse. Ses apparitions n'apportent rien, hormis combler de l'espace pour que les épisodes atteignent la barre des 50 minutes. On ne comprend pas quel intérêt les scénaristes trouvent dans le retour de ce membre, si ce n'est venir titiller la nostalgie des fans. Une trame secondaire entière a été construite autour de lui, sans la moindre connexion avec ce qui se joue chez les braqueurs.
La petite apparition de Nairobi a, par exemple, beaucoup plus de sens et n'alourdit en rien l'ensemble. La sous-intrigue de Berlin disparaît lors du cinquième épisode, au même moment où la série atteint un équilibre presque parfait entre tous les composants qu'elle aime manier. Passé et présent se répondent, pendant que l'action et l'émotion se relaient avec brio. L'un des meilleurs épisodes de la série, peut-être. Une conclusion parfaite pour amorcer le final, assurément.
La casa de papel, créée par Álex Pina, le volume 1 de la partie 5 disponible sur Netflix à partir du 3 septembre 2021. Ci-dessus la bande-annonce. Retrouvez ici toutes nos bandes-annonces.