CRITIQUE / AVIS SÉRIE : Dans “Only Murders in the Building”, une comédie policière menée par le trio Steve Martin, Martin Short et Selena Gomez, trois inconnus enquêtent sur un mystérieux suicide qui cache un bien plus gros secret.
Connaît-on vraiment ses voisins ?
Créée par John Hoffman et l’incroyable Steve Martin (La Panthère rose, Un ticket pour deux), Only Murders in the Building est une mini-série policière s'inspirant des adaptations de l'œuvre d’Agatha Christie. Charles, ancienne vedette de séries télévisées joué par Steve Martin, Oliver, metteur en scène vieillissant interprété par Martin Short et Mabel, une jeune femme mystérieuse jouée par Selena Gomez, sont trois voisins que tout oppose. Pourtant, ces trois inconnus se retrouvent autour d’une passion commune : les podcasts de criminologie. Alors, quand un voisin se suicide, les apprentis enquêteurs y voient l’occasion parfaite de mener leur propre investigation, créant un cocktail explosif de comédie et de crime.
Comme dans les plus célèbres romans policiers, aucun voisin n’est exempté des soupçons des trois enquêteurs. Petit à petit, un secret en dévoile un autre et leur enquête prend un nouveau tournant. Les plans sur les fenêtres des voisins, inspirés de Fenêtre sur Cour d’Alfred Hitchcock, nous rappellent que tout le monde est suspect, même le chanteur Sting. Steve Martin le ronchon, Martin Short le loufoque et Selena Gomez la jeune branchée, forment un trio parfait. Surtout connue pour sa carrière de chanteuse, Selena Gomez qui a déjà conquis le grand écran en jouant pour Harmony Korine, Jarmusch et Woody Allen, convainc tout autant sur le petit écran.
Only Murders in the Building : une série méta et décalée
La série est originale sur de nombreux points, notamment dans l’écriture. Charles, Oliver et Mabel décident de créer leur propre podcast. Ainsi, chaque épisode de la série correspond à un nouvel épisode du podcast. Nous assistons alors à une œuvre autant visuelle qu’auditive puisque les voix-off rappellent celles des narrateurs de podcast. Les tons sont graves et le suspens est assuré. Only Murders in the Building se distingue aussi dans sa mise en scène. En effet, des moments très méta (où les personnages sont conscients d’être des personnages de fiction), comme quand les suspects sont interrogés sur une scène de Broadway et se produisent façon All That Jazz de Bob Fosse, viennent enrichir le récit. Cette séquence, sortie de l’imagination d’Oliver, fait partie des moments forts de la série. D’autres éléments comme l’intégration de séquences animées apportent une plus value visuelle à la série.
Une question de rythme
Même si la construction narrative de la série est intéressante, un problème de rythme se pose. Pour qu’une série qui se concentre sur un seul fait divers puisse convaincre, il faut qu’elle captive plus le spectateur. Même si elle n’est pas la première série à se concentrer sur une seule enquête (contrairement à certaines séries policières qui se renouvellent à chaque épisode), on se perd dans sa longueur. Par exemple, dans le film À couteaux tirés de Rian Johnson, si l’enquête est résolue en un film de deux heures, elle n’en est pas pour autant bâclée. Réaliser une série policière en dix épisodes était trop ambitieux. Six épisodes auraient largement suffi. De plus, au lieu de se concentrer sur une liste de suspects établie et de s'y focaliser, la série s'éparpille en s'intéressant à des intrigues secondaires. À trop vouloir en dire, Only Murders in the Building perd l'attention du spectateur.
Only Murders in the Building, créée par Steve Martin et John Hoffman, sur Disney+ à partir du 31 août. Ci-dessus la bande annonce. Retrouvez ici toutes nos bandes-annonces.