CRITIQUE SÉRIE - La sixième saison d’"Orange is the New Black" débarque sur Netflix le 27 juin et nous l’avons vue. Que valent ces nouveaux épisodes ? Éléments de réponse.
Arrivée en 2013 sur la plateforme, Orange is the New Black nous avait très vite séduits par sa galerie de personnages attachants ainsi que par son écriture incisive qui dépeignait avec une subtile pointe d’humour le quotidien d’une prison pour femmes. Nous étions entraînés au sein du pénitencier de Litchield à travers les yeux de Piper Chapman, une jeune femme condamnée à de la prison ferme pour une histoire de trafic de drogue. Nous assistions alors à son arrivée et à son adaptation à cette nouvelle vie pas forcément évidente. Mais au fil des saisons, nous nous sommes peu à peu éloignés de Piper (qui était d’ailleurs devenue franchement détestable lors de la saison 3) pour découvrir les autres pensionnaires de Litchfield, pas forcément tous très intéressants. Après une petite baisse de régime lors de la troisième saison (la faute à de trop nombreux arcs narratifs qui entouraient un trop plein de personnages), la quatrième était venue remonter le niveau pour se terminer en apothéose avec la mort d’une protagoniste, qui avait emmené à une superbe cinquième saison, peut-être la meilleure de la série. Nous étions donc terriblement impatients de découvrir ces nouveaux épisodes, qui se dérouleraient pour la première fois en dehors des murs de Litchfield avec la promesse qu’Orange is the New Black saurait tirer profit de ce changement de décor pour nous surprendre une nouvelle fois.
LE RENOUVEAU DE LA SÉRIE
À notre époque, peu de séries peuvent se vanter d’avoir six saisons à leur compteur, et en particulier les séries Netflix, qui ne dépassent généralement pas 3 saisons. Pourtant, Orange is the New Black est de celles-là. Avec une large fan base et des critiques majoritairement positives, chaque saison est attendue de pied ferme par les spectateurs, et celle-ci en particulier.
Après la mutinerie au sein du pénitencier de Litchield à laquelle nous avons assisté lors de la précédente saison, et les événements dramatiques qui en ont découlé, les pensionnaires sont envoyées dans une prison de haute sécurité, en compagnie de nouvelles détenues.
Si ce changement de décor permet de redistribuer les cartes, et de donner un nouveau souffle à la série, il n’en demeure pas moins que la prise de risques de la part de Netflix était importante : ils ont en effet eu l’audace de totalement rayer de la carte certains personnages importants (dont nous garderons l’identité évidemment secrète) au profit de nouvelles têtes inconnues du public. Après cinq saisons passées dans le même décor avec les mêmes personnages, ce pari aurait pu s’avérer complètement raté. Il n’en est rien.
En incorporant de nouvelles détenues aux prisonnières que nous connaissons déjà, Netflix redistribue totalement les cartes et permet d’apporter de nouveaux enjeux à la série. Les nouveaux personnages sont tous extrêmement bien écrits et interprétés, de quoi donner un nouvel intérêt au programme.
La prison de haute sécurité représente également en elle-même un tout autre enjeu : la disposition des cellules, divisées en blocs de couleurs, donne lieu à des situations intéressantes et permet de mettre en lumière des aspects inconnus de la vie en prison.
UN DOULOUREUX RAPPEL DU RÉEL
Avant les événements dramatiques survenus à la fin de la quatrième saison, Orange is the New Black était avant tout considérée (à tort ou à raison) comme une série comique de par sa galerie de personnages hauts en couleur et sa vision somme toute assez légère de la vie en prison. Au fil des épisodes, nous avions d’ailleurs souvent tendance à oublier que l’action se déroulait derrière les barreaux, tant nous étions tournés vers les relations humaines qui existaient entre ses murs. La violence des gardiens, la mort d’une détenue, et la rébellion qui s’en est suivie sont venus nous rappeler que nous étions toujours dans un univers carcéral, dans lequel il était difficile de vivre.
Cette saison six nous confronte de plein fouet à la violence que peut représenter l’incarcération, que nous avions peut-être eu tendance à oublier durant les premières saisons. Comme un douloureux rappel du réel, ce nouvel environnement renferme les maux propres à notre société : la violence dont peut faire preuve l’autorité, le racisme, le harcèlement, l’homophobie et le sexisme. Ces 13 nouveaux épisodes se font également les témoins du fonctionnement souvent à deux vitesses du système judiciaire américain. Il en résulte des scènes poignantes, mettant en scène des personnages auxquels nous sommes attachés, confrontés au pire, qui nous emmènent à réfléchir sur le traitement réservé aux détenus dans notre société.
Le dernier épisode renferme cependant une issue heureuse pour une détenue, qui pourrait déboucher sur une septième saison intéressante. Netflix n’a cependant pas encore communiqué dessus.
Les 13 épisodes d’Orange is the New Black seront disponibles en intégralité sur Netflix dès le 27 juin. Découvrez la bande-annonce ci-dessus.