CRITIQUE / AVIS SÉRIE - Avec son premier épisode, "Stargirl", la nouvelle série du DC Universe diffusée le 18 mai aux Etats-Unis, se présente comme un teen drama efficace porté par la sympathique Brec Bassinger.
Bien que son nombre d'abonnés n'a, a priori, jamais vraiment décollé, la plateforme DC Universe continue d'exister. On imagine cependant que la fin est proche avec l'arrivée d'HBO Max, qui va permettre de réunir sous un même étendard tous les programmes liés à WarnerMedia. Néanmoins, en moins de deux ans, DC Universe a pu proposer trois séries lives (Titans, Doom Patrol et Swamp Thing qui fut annulée). Et voilà qu'arrive la quatrième, Stargirl, également diffusée aux Etats-Unis sur la chaîne CW.
Rappelons que tout l'intérêt des séries du DC Universe est que chacune a droit à sa propre personnalité. Là où le Arrowverse ou le MCU sont dans une forme d'homogénéité, Titans et les autres font des propositions variées - Doom Patrol avec son ton comique et sa rupture du quatrième mur, Swamp Thing via l'horreur. Pour Stargirl, c'est plutôt du côté du teen drama que tend l'épisode pilote.
Tout commence par un bond de dix ans en arrière. Alors que les super-héros protégeaient le monde pendant des décennies, cet âge d'or s'est terminé après une terrible nuit. On découvre ainsi la Société de justice d'Amérique (JSA en VO) composée de personnages comme Dr Mid-Nite, Hourman ou encore Starman. Pour nous présenter ces héros moins connus du grand public, Stripesy, de son vrai nom Pat et qui est le sidekick de Starman, est l'unique témoin de la mort de ses compagnons.
Alors que Starman vit ses derniers moments dans ses bras, il lui remet son sceptre magique qu'il faudra confier à une personne méritante. En l'espace de quelques minutes le ton de Stargirl est donné. Une séquence d'action explosive filmée en plan-séquence et un moment tragique ponctué par des touches d'humour un peu lourdes. Une manière de nous faire comprendre que, bien qu'on soit chez DC, l'objectif est de garder un peu de légèreté, voire de viser un public relativement jeune.
New kid in town
Et cela se confirme par la suite avec une ambiance de comédie des années 1990 et des morceaux pop en bande-son (reprise de la chanson culte MMMBop de Hanson) pour accompagner le tout, avant que ne soit présentée l'héroïne du show : Courtney, une adolescente obligée de déménager à Blue Valley dans le Nebraska après que sa mère se soit remariée avec Pat.
On retrouve ainsi une écriture classique des séries pour adolescents avec un personnage jeune qui arrive dans une nouvelle ville - c'était le cas de Buffy et bien d'autres. Si elle se fait d'abord alpaguer par les filles populaires du lycée, c'est bien à la table des losers que se retrouve Courtney, ne parvenant à rentrer dans aucune case (les sportifs, les cheerleaders...). Et il en va de même pour l'évolution de sa relation avec son beau-père. D'abord conflictuelle, celle-ci va s'adoucir une fois qu'ils auront un point commun : les super-héros.
Car comme Starman l'avait prévu, seule une personne digne peut empoigner à nouveau son sceptre. Et c'est bien entendu Courtney qui est choisie. Stargirl ne vise pas forcément l'originalité mais coche les cases de ce qu'on attend de ce type de programme. On retient surtout la jeune Courtney, interprétée par Brec Bassinger, suffisamment touchante pour attirer l'attention. Et la famille qui l'entoure apporte de son côté un capital sympathie nécessaire (en partie grâce à Luke Wilson).
Pas assez tout de même pour que Stargirl dépasse ses prédécesseuses. Titans avait un réel potentiel à ses débuts et était le premier show (voir la critique). Doom Patrol avait une approche décalée et des personnages plus complexes qu'en apparence (voir la critique). Tandis que Swamp Thing avait pour elle l'horreur, genre rarement associé aux super-héros (voir la critique). Stargirl est donc plus classique mais pourrait bien grandir.
Stargirl créée par Geoff Johns, diffusée aux Etats-Unis à partir du 18 mai sur DC Universe et CW. Ci-dessus la bande-annonce. Retrouvez ici toutes nos bandes-annonces.