Swamp Thing (pilote) : la nature se rebelle

Swamp Thing (pilote) : la nature se rebelle

CRITIQUE / AVIS SERIE - Le premier épisode de "Swamp Thing" a été diffusé aux Etats-Unis sur la plateforme DC Universe. Un pilote qui donne le ton de la série centrée sur la créature du marais tirée des comics DC qui avait déjà donné lieu à un film de Wes Craven en 1982.

Quand on a entendu parler des projets à venir du DC Universe, plateforme dédiée à l'univers DC Comics lancée le 15 septembre 2018 aux Etats-Unis (encore inédit en France), on n’était pas vraiment emballé par la démarche. Si Titans pouvait attirer le plus grand nombre avec le personnage de Robin, mondialement connu grâce à ses aventures aux côtés de Batman, le scepticisme était permis avec Doom Patrol et Swamp Thing. Une équipe composée des pires super-héros et une créature du marais ? Pour ceux n’ayant pas une grande connaissance en comics, difficile de se sentir concerné. Ces nouvelles séries super-héroïques allaient-elles s’adresser uniquement aux fans DC ? Non, au contraire même. Le DC Universe s’est montré bien malin et surtout confiant.

Plutôt que de rentrer dans le moule de la série-superhéroïque, DC est revenu à ce qu’il fait de mieux : proposer des œuvres (séries ou films) singulières dans des genres variés. Ainsi, si Titans était classique en apparence pour traiter notamment de thématiques adolescentes, Doom Patrol, qui lui a succédé sur la plateforme, a totalement cassé les codes établis, devenant un ovni dans le monde sériel – au même titre que Legion chez FX. Vient donc désormais Swamp Thing, qui, elle, compte jouer la carte de l’horreur.

Swamp Thing, sans fausse note ni surprise

Dans le premier épisode diffusé sur le DC Universe, on suit Abby Arcane, une biologiste en poste au Congo, appelée d’urgence à retourner dans sa ville natale en Louisiane car une épidémie commence à se propager. Un retour qui la mènera rapidement à se confronter à son passé. En cela, Swamp Thing adopte dans son pilote une construction relativement classique. Avec le retour de l’enfant prodigue, on apprend la responsabilité d’Abby dans la mort de son ancienne meilleure amie. Élément permettant de justifier les risques pris par la scientifique dans son travail désormais ; sa caractérisation donc.

Critique Swamp Thing : la nature se rebelle

Peu surprenant, c’est également ce qu’on se dit de l’origine de la fameuse créature. Ce n’est pas un secret, c’est Alex Holland, un scientifique en disgrâce après avoir trafiqué des résultats pour étayer une thèse, qui deviendra le monstre du marais. Cet épisode pilote lui laisse tout de même le temps de rencontrer Abby. Ensemble, ils tentent de découvrir l’origine du virus en partant de la source, et remontent jusqu’au marais qui prend vie lorsqu’on l’approche.

La question que pose le marais est, là aussi, relativement simpliste. On comprend aisément que si la nature se retourne contre l’homme et l’attaque, c’est parce qu’il est responsable des déchets qui y sont jetés. Un fond écologique d’actualité mais qui, in fine, n'intéresse pas plus les auteurs de Swamp Thing que l'audience. Heureusement, à défaut d’être originale et audacieuse dans son récit, Swamp Thing s’appuie sur une ambiance particulièrement efficace. Avec Len Wiseman à la barre de cet épisode, il ne fallait pas s’attendre à un chef d’œuvre de mise en scène. Pour autant, il parvient à instaurer une sensation d’étrangeté tout du long et surtout de faire du marais un antagoniste quasiment à part entière - on ne peut que regretter de ne pas s'y être davantage aventuré dans cet épisode.

Critique Swamp Thing : la nature se rebelle

Le cinéaste maintient sa caméra en mouvement perpétuel (ou presque), donnant la sensation de naviguer au sein des différents décors. Une sensation accentuée par l’éclairage gris et bleuté, un peu poisseux, et l’impression d’un effet de brouillard appliqué à l’image. Ainsi, Len Wiseman peut doucement faire monter la pression, allant jusqu’à nous hérisser les poils dans les moments les plus tendus. Ces moments, il n’y en a que deux à proprement parlé, mais sont la grande réussite des débuts de Swamp Thing. Dans une maison quasiment dévorée par la nature d’abord, puis dans le labo où Abby et Alex étudieront le père de la jeune fille infectée. Ce dernier ayant fusionné avec des racines rappelle, par son graphisme et la situation (une autopsie), tantôt The Thing, tantôt la saga Alien. Une référence facile tout comme n’importe quel film de requin qui inspire à l’évidence les séquences dans le marais – autre réussite, marquée par des effets spéciaux de qualité.

Après ce premier épisode, qui devrait donner le ton du reste de la saison, on ne peut qu’espérer voir Swamp Thing s’enfoncer encore davantage dans l’épouvante. Néanmoins, en l’espace d’une heure la série est parvenue à provoquer de l’empathie pour Abby (Crystal Reed y est pour beaucoup) et à rendre Alex suffisamment sympathique pour créer de l’intérêt pour une histoire, en apparence, peu attrayante. Moins marquante que l’irrévérencieuse Doom Patrol, Swamp Thing maintient donc encore le cap dans la bonne direction pour le DC Universe.

 

Swamp Thing créée par Mark Verheiden et Gary Dauberman, à partir du 31 mai 2019 sur DC Universe. Ci-dessus la bande-annonce. Retrouvez ici toutes nos bandes-annonces.

Conclusion

Note de la rédaction

Avec ce premier épisode "Swamp Thing" ne semble pas jouer la carte de la surprise. Si le scénario est relativement convenu, il en demeure efficace et porté par une ambiance tendue. Des débuts prometteurs qui devront être confirmés sur l'ensemble de la saison.

Note spectateur : 3.56 (7 notes)