WorkinGirls - Notre avis sur la série

WorkinGirls - Notre avis sur la série

Oubliez les premières saisons de WorkinGirls. Oubliez le monde de l’entreprise. Oubliez les tailleurs, la photocopieuse, l’ambiance de bureau. Remplacez-les par des blouses blanches sexy, des scanners dernier cri et une salle d’opération. Vous y êtes ! Bienvenue en milieu hospitalier ! Mais attention, cet hôpital est aux mains des pires urgentistes que l’on n’ait jamais connues… !

En 2012 on avait adoré ces femmes complètement déjantées qui révolutionnaient la mini-série féminine - féministe. Le format court, les gags à répétition, les situations improbables, les personnages tellement caricaturés et pourtant tellement proches de nos collègues et responsables… Des femmes drôles, un peu folles, qui avaient l’air de s’amuser autant que nous à reproduire le monde parfois cruel de l’entreprise.
Mais voilà, après 3 saisons de succès, il a fallu changer d’univers.

On prend les mêmes et on recommence !

En 2014, donc, place au milieu carcéral. On retrouve alors les filles en tenue de prisonnières pour un épisode spécial de 80 minutes. Jouissif ! Mais la production ne pouvait pas s’arrêter là. Transposer les héroïnes dans un autre milieu avait si bien fonctionné… Allez, pourquoi pas, à l’instar de Scrubs et autres Grey’s Anatomy, situer l’histoire dans un hôpital ?! Alors oui, quand on voit la pub sur Canal+, on jubile. Le retour des WorkinGirls, enfin ! Mais quand on découvre que la saison 4 se déroule à l’hôpital, on devient perplexe…

Et si comme dans American Horror Story, le casting restait le même mais avec des personnages totalement différents ? Ou que comme dans True Detective, on gardait le même concept mais en changeant les acteurs et les personnages ? Ou va-t-on avoir droit à une transition - peu -probable (la PME investissant les locaux d’un hôpital pour un team building géant…) ? Ou simplement, vont-ils nous faire assez confiance pour garder les mêmes acteurs, les mêmes personnages, mais dans un milieu totalement différent, et nous laisser y adhérer ?

Vous l’avez deviné : c’est la dernière option qui a été choisie.

WorkinGirls : les plus déjantées des working girls débarquent à l’Hôpital !
En tant que spectateur, on a tous besoin d'un petit moment d’adaptation. Mais la réalisation est très bien faite. Dès les premières images on est pris dedans. On ne voit que les pieds, mais cela suffit à nous replonger dans l’ambiance décalée de WorkinGirls. Les escarpins de Karine (Claude Perron), avec leur protection stérile adaptée, les baskets des Sophie(s) (Clémence Faure et Alice Belaïdi)… On est à l’hôpital, mais les filles sont restées exactement les mêmes !

WorkinGirls : Ce qui ne change pas

Vous l’aurez compris, les tenues sont hallucinantes ! Un subtil mélange entre les uniformes réglementaires hospitaliers, et les goûts en matière de mode si spécifiques à chaque personnage. Les deux anciennes standardistes ont enfilé la blouse bleue, mais en plus de leurs éternelles baskets, elles ont customisé leur tenue. Le haut se porte large au-dessus du nombril, et le pantalon taille basse ! Déborah (Laurence Arné), toujours aussi nymphomane, use de la blouse blanche pour charmer patients et internes. Et Karine l'éternelle directrice transforme une simple blouse en robe ultra moulante rappelant à s’y méprendre les jupes crayons de ses débuts.

WorkinGirls : les plus déjantées des working girls débarquent à l’Hôpital !
On garde les prénoms, les styles vestimentaires, et surtout les traits de caractères. Si Déborah est toujours autant en mal de rapprochements physiques, au point de demander à ses internes de s’entraîner au toucher rectal… sur elle-même, les autres ne sont pas en reste ! Karine ne voit d’autres solutions pour calmer une enfant hyperactive que de déchiqueter sa peluche préférée. Nathalie (Vanessa David) est encore la victime de sa responsable hiérarchique, et d’à peu près tout le monde, jusqu’à transporter elle-même les patients… sur son dos ! Et les Sophie(s) fument toujours autant. La cigarette, et même le cannabis, avec une pipe à eau fabriquée à partir d’un… tuyau de coloscopie !

WorkinGirls : les plus déjantées des working girls débarquent à l’Hôpital !
Là encore, ce qui ne change pas, c’est l’humour de la série. Toujours drôle, souvent décalé, parfois trash ! On rit tant cet humour est poussé à l’extrême !

WorkinGirls : ce qui change, le casting

On retrouve les mêmes personnages principaux, mais il manque à l’appel l’excellente Blanche Gardin qui interprétait une Hélène complètement névrosée dont on adorait se moquer.

WorkinGirls : les plus déjantées des working girls débarquent à l’Hôpital !
En revanche, on voit apparaitre une star montante du comique, une révélation du Marrakech du Rire 2015, qui apparaît de plus en plus à la télévision française : Nadia Roz. Elle incarne Eugénie, une hypocondriaque chargée d’accueillir les patients. Un comble, n’est-ce pas ?!

Et petit clin d’œil people également. L’ennemie jurée de Karine, celle qui dirige avec brio le service cardiologie de l’hôpital, quand les urgences sont au plus bas… La très belle Angela Sinclair, telle un ange de perfection au milieu de ces bras-cassés du corps médical. La version améliorée d’une Karine qui aurait réussi, avec des escarpins encore plus hauts et brillants… Cette cardiologue n’est autre que Lilou Fogli, la talentueuse compagne de Clovis Cornillac, qui en plus d’être belle, talentueuse et surdouée dans la série, l’est aussi dans la vraie vie.

WorkinGirls : ce qui change, l’humour

Un humour devenu bien plus noir, ou jaune. Déjà à l’époque, WorkinGirls s’affranchissaient des bonnes manières pour nous faire rire. Des personnages comme rarement vus jusqu’alors nous transportaient dans un univers parallèle sans limite. La réaction : un « oh, quand même », suivi d’un rire sincère. Comme une suite de petites blagues « un peu limite » qui sont quand même bien efficaces.

L’univers a changé, et si l’on parvient à s’attacher à une DHR qui garde son vibromasseur près d’elle dans son tiroir de bureau, une Directrice commerciale homophobe qui hurle sur ses subalternes, une Assistante de direction dépressive qui ne parle que de ses enfants, et des Réceptionnistes fainéantes et malpolies au possible… On a un poil plus de mal à rire de façon décomplexée aux nouveaux personnages.

WorkinGirls : les plus déjantées des working girls débarquent à l’Hôpital !
Quand on voit l’incapacité des unes à opérer un patient, le manque d’efficacité des autres à gérer les entrées et les sorties des malades, jusqu’à l’erreur qui nous effraie presque tous : une anesthésie qui tourne mal… On doit bien avouer que c’est plus difficile de le prendre à la légère. Bien entendu, tout est très drôle. Vraiment. Le rire est juste un peu plus long à arriver.

Mais quelque part, c’est comme un exutoire. Se marrer devant une mère et son fils apprenant la mort de leur bien-aimé mari et père. Quand le fils est fougueusement consolé par Déborah. Et la mère maltraitée par une Nathalie débordée par la paperasse. Une équipe d’urgentistes incompétente et drôle malgré elle. Qui nous permet d’aborder la maladie, l’hospitalisation, la vieillesse, et la mort d’une façon vraiment drôle.

Parce que c’est à ça que sert l’humour, finalement.

Conclusion

Note de la rédaction

WorkinGirls tient ses promesses. La recette qui a fait son succès reste la même, et même si l'univers de l'hôpital peut perturber le spectateur, on finit par adorer l'humour noir de la série. Elles nous avaient manqué ces working girls !

Bilan très positif

Note spectateur : 4.27 (3 notes)