Nouvelle rubrique hebdomadaire signée CinéSérie : « le classique de la semaine », dont la mission est de passer en revue un véritable monument du 7ème Art à voir ou à revoir sans hésiter.
Semaine #01 : Les Affranchis
Les Affranchis (Goodfellas, en VO) est sans conteste l'un des plus grands films de gangsters de l'histoire du cinéma. Sorti en 1990, le film réalisé par un Martin Scorsese des grands jours porte aujourd'hui sans conteste l'étiquette de « classique du 7ème Art » tant sa mise en scène, ses acteurs et l'histoire portée par ces derniers ne peuvent laisser quiconque indifférent.
Basé sur l'histoire vraie d'Henry Hill, un gangster américain né en 1947 et décédé en 2012, Les Affranchis dépeint avec brio la vie d'un membre de la mafia qui finira informateur pour le FBI. Et si vous désirez plus de détails sur le synopsis du film ? C'est par ici :
Depuis sa plus tendre enfance, Henry Hill, né d'un père irlandais et d'une mère sicilienne, veut devenir gangster et appartenir à la Mafia. Adolescent dans les années cinquante, il commence par travailler pour le compte de Paul Cicero et voue une grande admiration pour Jimmy Conway, qui a fait du détournement de camions sa grande spécialité. Lucide et ambitieux, il contribue au casse des entrepôts de l'aéroport d'Idlewild et épouse Karen, une jeune Juive qu'il trompe régulièrement. Mais son implication dans le trafic de drogue le fera plonger...
C'est donc dix-sept ans après Mean Streets, sorti en 1973, que Martin Scorsese a décidé d'effectuer une nouvelle plongée dans l'univers mafieux, faisant une nouvelle fois appel à son acteur fétiche pour ce film d'une durée de 2h25 : Robert De Niro.
Bien que possédant un rôle majeur dans Goodfellas grâce à son personnage de Jimmy Conway, Robert De Niro n'est pas le point central de l'histoire, ce dernier étant confié à Ray Liotta, endossant ici le rôle du fameux Henry Hill.
Ainsi, c'est grâce à une voix-off du protagoniste ultra-présente et une mise en scène exceptionnelle que Martin Scorsese retrace le parcours jonché d’embûches du gangster dans une fresque biographique s'appuyant sur un rythme rapide et régulier, ne laissant ainsi aucune place à l'ennui et à l'endormissement.
Retraçant l'époque dorée des gangsters refusant de se soumettre à un quotidien fait de travail honnête et de salaire misérable, Les Affranchis jouit également de personnages secondaires d'une grande richesse, à l'instar Tommy DeVito incarné par le charismatique Joe Pesci, qui joue là un personnage violent, impulsif, arrogant, possessif et fanfaron, qui n'est d'ailleurs pas sans rappeler Nicky Santoro, autre protagoniste mafieux incarné par Joe Pesci dans le non moins sublime Casino, toujours signé Martin Scorsese et sorti en 1995.
Pour son rôle, Joe Pesci décrochera un Oscar du meilleur second rôle masculin en 1991, preuve s'il en est de son incroyable performance.
Outre les figures masculines, Les Affranchis dépeint également à la perfection les dommages collatéraux subits par les femmes de truands à cette époque où l'argent des braquages et le sang des « balances » coulaient à flot. Ainsi, Lorraine Bracco, qui joue ici le rôle de Karen Hill, l'épouse d'Henry Hill, délivre une prestation exceptionnelle dans la peau de cette jeune femme torturée, humiliée mais éperdument amoureuse d'un homme n'ayant d'yeux que pour les larcins, l'argent et la drogue.
Infiniment subversif et décalé, Les Affranchis s’inscrit plus que jamais comme un véritable classique du cinéma, bénéficiant à la fois d'un casting de premier choix (Paul Sorvino et Frank Sivero n'étant pas en reste sur le plan de la prestation), d'un réalisateur inspiré et d'une histoire dont il est parfois difficile d'imaginer – tant la violence est présente - qu'elle fut inspirée de faits réels.
Un film à voir ou à revoir absolument !