Alors que "Star Wars : Les Derniers Jedi" sort cette semaine, faisons un petit retour sur l’épisode communément considéré comme le meilleur de la saga, "Star Wars épisode V : L’Empire contre-attaque".
Sorti en 1980, le deuxième opus de la saga de science-fiction de George Lucas arrive trois ans après l’ouragan provoqué dans le monde par le premier volet. Attendu par les geeks, qui se précipiteront une nouvelle fois en masse au cinéma (plus de 500 millions de dollars de recettes dans le monde), L’Empire Contre-Attaque doit confirmer les attentes suscitées par le spectaculaire épisode un. A bien des égards, celui-ci les dépasse allègrement.
L’histoire se déroule trois ans après les événements du premier volet. L’Empire galactique, mené de main de fer par Dark Vador, recherche dans tout l’univers l’Alliance Rebelle de Luke, Leïa et Han. Basée sur la planète enneigée de Hoth, celle-ci est découverte par les ennemis. Les rebelles se dispersent alors et s’enfuient à travers l’espace. Pendant que Leïa, Han, Chewbacca et C-3PO partent à bord du Faucon Millenium pour rencontrer Lando Calrissian, Luke Skywalker, accompagné de R2-D2, atterrit avec fracas sur la planète Dagobah à la recherche d’un maître Jedi, pour continuer avec lui son apprentissage. Mais là, il ne rencontre qu’un petit être vert facétieux et met du temps à comprendre qu’il est en face du légendaire Yoda…
Le Voyage du Héros
Ecrit à six mains, par George Lucas, le scénariste Lawrence Kasdan et le cinéaste Irvin Kershner, L’Empire Contre-Attaque élève au rang de mythe la somme toute classique, mais entraînante, histoire de science-fiction développée dans le premier épisode. Comme ce dernier, cet opus réussit à immerger avec brio le spectateur dans l’univers présenté, grâce à des effets visuels particulièrement crédibles. Celui-ci ne peut donc qu’être, ensuite, enveloppé dans une histoire resserrée, qui dure à peine plus de deux heures, et qui est perlée de scènes impressionnantes et de répliques marquantes.
Sous l’influence du bouquin de l’anthropologue américain Joseph Campbell, Le Héros aux mille et un visages (1949), la trajectoire de Luke Skywalker suit depuis le premier volet la théorie dite du « voyage du héros ». Ici, le personnage joué par Mark Hamill, qui doit parfaire son apprentissage, est confronté symboliquement à la mort, en l’occurrence lors de son combat contre Dark Vador, qui clôt le métrage. Plus belle scène de toute la saga, cette longue séquence restera absolument indépassable.
« Luke, je suis ton père »
Alors qu’il cherche depuis le début du film un Luke Skywalker qui le fuit, Dark Vador tend un piège à son ennemi, qui assume enfin son destin de héros et accourt pour secourir ses amis en danger. La scène de leur rencontre, en tête-à-tête, se déroule dans une salle du vaisseau dirigé par Lando Calrissian. Dans la première partie de ce long duel, le cadre est scindé en deux : la partie haute de l’image est dominée par la couleur bleu, qui fait référence au sabre de Luke, et la partie basse, elle, est dominée par l’orange, dans le même ton que le rouge du sabre de Dark Vador. Cette dualité visuelle nous renseigne sur ce qui se joue devant nous, en l’occurrence l’affrontement entre le Bien et le Mal, entre la Force lumineuse et son côté obscur, que chacun des personnages incarne et que le jeu de couleurs symbolise.
Puis, quand l’affrontement dominé par le Chevalier Noir se déplace hors de cette salle, Luke Skywalker, mal en point, perd son sabre laser et sa main droite, tranchée par Dark Vador. Ce dernier, qui veut séduire son adversaire en tentant de le convaincre de rejoindre le côté obscur, finit par lui faire la fameuse révélation : « Luke, je suis ton père ». Cet énorme coup de tonnerre, complètement inattendu à l’époque et toujours aussi galvanisant près de 40 ans plus tard, conclut de façon shakespearienne le conflit et achève d’inscrire le film, et par extension la saga, dans l’inconscient collectif.